Cher Roger Magnusson,
J'écris ton nom en entier mais pour quelques-uns tu es resté Maaanu, inoubliable magicien du football olympien.
Cela fait maintenant sept ans que je m'efforce de te mentionner chaque fois que j'écris un billet sur mon blog. Depuis que j'ai découvert le web 2.0, ce truc incroyable qui permet aux anonymes comme moi, délices de l'interactivité, de placer leur avis où ils le souhaitent, et depuis aussi qu'une sympathique initiative du site om.net avait proposé aux internautes de composer une "Dream Team" des 110 ans de l'OM où j'avais eu la surprise indignée de ne pas te voir figurer au poste d'attaquant droit. Scandaleux, tu étais devancé par Waddle et Ribéry... et vouais, putain de minots
Ce n'est pas me vanter de dire que je suis le supporter ayant le plus écrit sur toi, je n'en attends aucune forme de reconnaissance, il est juste normal de rappeler chaque fois que je le peux que pendant ces magnifiques années où tu portas la tunique olympienne tu nous as tous éblouis au point qu'on chantait ta gloire dans tous les quartiers de Marseille et que nous nous sommes retrouvés deux fois à plus de 150 000 à scander ton nom.
L'autre jour dans le métro, au retour d'un match, un jeune supporter assis à côté de moi se montrait fasciné par mes doigts qui martelaient le clavier de mon iPad alors que je rendais compte de l'esprit de la rencontre à laquelle nous avions assisté, comme je le fais après chaque journée de championnat. N'y tenant plus, il s'est penché un peu pour lire ce que je finissais d'écrire sous le regard de ses amis goguenards :
"Êtes-vous journaliste, monsieur ?
Non, je suis juste blogueur...
Ah, d'accord ! (À l'ère de Facebook, un truc de vieux, de Twitter, Snapchat ou Vines, il était évident que je passais pour un ringard à ses yeux)...
Et comment s'appelle votre blog ?
Vive le grand Roger Magnusson !
Vive qui ???
Roger Magnusson !!!
Je ne connais pas ce joueur... où est-ce qu'il joue ?"
J'ai fait la leçon d'histoire qui s'imposait après lui avoir demandé son âge... 16 ans... Quarante ans nous séparent... un gouffre ! Il y a de jeunes passionnés capables de citer ton nom et de te situer à peu près dans la grande légende olympienne, mais sans doute très peu. Ils ne seront pas forcément aidés par les journalistes, même spécialisés qui pour la plupart ne t'ont pas vu jouer, on ne peut leur en vouloir. Alors, quitte à passer pour un effroyable ringard, longtemps encore je continuerai de témoigner avec enthousiasme de tes prodiges dont nous fûmes à cette époque dorée les très chanceux spectateurs. Je continuerai d'entretenir la flamme jusqu'à ce que ce soit mon tour de disparaître. Ce sera ma mission. Mais avant cela je forme le souhait le plus cher que nous ayons l'occasion de te voir encore recueillir dans ce Stade Vélodrome qui a tant changé, l'ovation du public que méritent seuls les grands parmi les grands, une véritable ovation devant tout le Stade sans te confiner aux seuls VIP des salons d'honneur comme lors de ta dernière venue.
Je m'adresse donc au Président Jacques-Henri Eyraud afin qu'il t'invite prochainement à nous rejoindre dans cette ville de Marseille qui fût à tes pieds, et dont tu n'as jamais cessé de dire du bien, dans ce Stade que tu as fait vibrer, où je resterai l'un des derniers à déceler sur la pelouse mythique la trace sacrée de tes pas. Mais en attendant, aujourd'hui c'est ton anniversaire, je te le souhaite heureux, joyeux, et en pleine santé, là-bas dans ta Suède natale. Encore merci pour tout, Maaanu !
Vive le grand Roger Magnusson !
BON ANNIVERSAIRE À MAAANU !!!
Auteur
thierry b audibert
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