Que l’aïoooli vous empeste, vous protégeant ainsi de tous les vampires de la vie !
À la suite de la belle soirée que nous avons vécue jeudi soir au Vélodrome, notre maison commune, et dans l’attente de la qualification pour le match de barrage donnant accès à l’Europa League, je vais me permettre de revenir sur les sanctions infligées aux Winners, par l’OM pour l’Europa League, et par la LFP pour le 1er match de championnat.
J’ai ici une opinion complexe à formuler, qui n’épargnera personne.
L’OM recevait Bastia lors de la dernière journée de championnat, la saison dernière. Je ne sais plus à quel moment du match, juste derrière moi, entre six et dix supporters, de manière coordonnée parce qu’ils se sont alignés, ont allumé des fumigènes qui n’ont blessé ni importuné personne. C’était une belle soirée de clôture au cours de laquelle notre équipe jouait sa qualification pour la compétition qui a commencé cette semaine, et nous étions dans un moment heureux et festif. Nous savons tous que les règlements interdisent les manifestations pyrotechniques, et qu’au-delà du prétexte des risques de brûlures et d’accidents qui sont mis en avant pour justifier cette interdiction, ce sont surtout les possibilités, infimes, de voir le match s’interrompre en cas de fumée abondante, et qu’ainsi la grille du diffuseur qui paye pour le spectacle en soit chamboulée, qui constituent les vraies raisons de cette interdiction. Il est pourtant très drôle de relever que ces manifestations pyrotechniques sont souvent utilisées par les clubs ou par la Ligue elle-même quand ils ont à fêter un moment particulier, reconnaissant ainsi leur caractère visuel et stimulant pour le spectateur. On qualifie généralement cela de tartufferie de la pire espèce. Il me sera objecté que dans ces cas-là d’immenses précautions sont prises et que des services de sécurité sont en place pour pallier à tout problème. Ce à quoi je répondrai qu’on est jamais à l’abri d’un accident, d’un mauvais dosage ou d’une erreur de calcul. Les accidents, s’ils doivent être limités par toutes les précautions possibles, font partie de la vie et même ceux qui s’interdisent de sortir de chez eux ne leur échappent pas toujours. Réunir 60 000 personnes dans un Stade, par les temps qui courent, c’est particulièrement dangereux, et pourtant, que ce soit la Ligue ou l’OM, tout le monde se réjouit d’enregistrer cette affluence. Quand un concurrent d’une course à la voile en solitaire entre dans le port d’arrivée, il déclenche ses feux de détresse, un dans chaque main, sans avoir peur de brûler sa femme et ses enfants embarqués juste avant pour être de la fête, ni de mettre le feu à son bateau. Tout cela pour dire que ceux qui ont craqués ces fumis n’ont fait prendre de risque à personne. Et j’en suis le témoin.
Je suis d’une génération qui a connu le Stade sans l’utilisation de ces accessoires qui n’ont fait leur apparition qu’avec l’arrivée des Ultras (mes amis de la Vieille Garde en tête), fortement influencés par les supporters autour de la Méditerranée. Ces fumis ou feux de détresse sont d’utilisation essentiellement marines et il n’échappera à personne que Marseille est un port. On pourrait presque parler de tradition. Mais je ne peux m’empêcher de trouver magnifiques les Stades incandescents qui traduisent visuellement leur ferveur et leur folie en les utilisant. Et je voudrais rappeler que si les télés se sont jetés sur le football, et particulièrement sur l’OM, c’est aussi pour les aspects festifs et colorés de son Stade en fusion.
Dans le cadre de la détermination des responsabilités et des sanctions, nous devons tous crier «halte à l’hypocrisie ». S’il est si grave de brûler des fumis, ou des feux de détresse, c’est alors au club de s’organiser pour attraper les responsables sur le fait. S’il est à ce point dangereux d’utiliser ces feux de détresse, que l’on sanctionne au portefeuille les responsables d’association. Si on souhaite qu’un jour ce soient des spectateurs excédés, ou des responsables d’association qui lynchent celui qui veut allumer un de ces feux, qu’on le dise. Comment appeler, sans trahir l’esprit de responsabilité, les associations à faire le ménage et faire respecter la loi ? N’y a-t-il pas des autorités pour cela ? Et dans la lignée des ces questions, je tiens à dire que je n’apprécie pas non plus la lettre ouverte des Winners en réponse au courrier de l’OM qui les désignait, dans lequel ils n’assument pas leur initiative d’organiser la manifestation d’OM-Bastia.
L’hypocrisie consiste alors à punir l´ensemble des membres de l’association. On oblige d’un côté les honnêtes citoyens-contribuables supporters à adhérer à une association pour acheter un abonnement en Virage, et on interdit à l’ensemble d’entre eux l’accès au Stade pour sanctionner la transgression de quelques-uns. Vous appelez çà du droit ? De la démocratie ? Non, c’est de la dictature, du pur terrorisme. Les nazis ne s’y prenaient pas autrement quand ils prenaient des individus au hasard et les fusillaient pour sanctionner les actes de résistance. L’image est un peu forte peut-être, mais pourtant… Ce sont les plus humbles des supporters que l’on désigne ainsi et qu’on flingue dans leur passion. Ce n’est ni plus ni moins qu’un hold-up moral et financier. Les Winners comptent près de 6000 membres. À dix euros la place de match dans le cadre d’un abonnement, ce n’est pas moins de 60 000€ qui partiront en fumée pour la 1re journée de Ligue 1 qui verra l’OM recevoir Dijon. En ces temps de crise morale, politique et financière permettez-moi de dire que cela est profondément immoral. Mais plus que ces 10€ ce sont des tonnes de passion que l’on nie et que l’on foule aux pieds sans vergogne. C’est à vomir. Du pur gâchis qui n’honore personne parmi ceux qui font partie de la chaine de décisions. Je dis cela parce que je fais partie des sanctionnés mais je pense à ceux qui sont autour de moi dans le Virage qui comptent également quasiment cinq décades d’amour pour ce club et dont certains frisent les 35 ans d’abonnement sans interruption.
Que soient maudits jusqu’à la 7e génération ceux qui pondent les règlements qui entraînent ces sanctions et qui les appliquent sans distinction.
À Jacques-Henri Eyraud, Président de l’OM et jusqu’à présent si brillant dans l’exercice de sa fonction, je veux dire qu’il se trompe en se tenant ici aux côtés des censeurs. Je ne peux qu’humblement l’inviter à reconsidérer sa position vis à vis de ces questions et de clairement exposer son point de vue pour l’avenir. Tous les grands présidents de l’OM se sont rangés derrière leurs supporters. Le dialogue en tout point doit prévaloir. Halte à l'hypocrisie.
Vive le grand Roger Magnusson !
HYPOCRISIE, STOP !!!
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thierry b audibert
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