1. Ce site utilise des "témoins de connexion" (cookies) conformes aux textes de l'Union Européenne. Continuer à naviguer sur nos pages vaut acceptation de notre règlement en la matière. En savoir plus.

LE COUPO SANTO À L’OM, CE QUE J’EN PENSE !!! Un billet dribblé par Thierry B Audibert

Auteur

thierry b audibert

Well-Known Member
Messages :
339
"J'aime" :
361
Points :
0
Commentaires de blog:
119
« Marseille, ce n’est pas la France, c’est un pays dans un pays ! » Adil Rami

Aïooooli, grand aïoli sur tous ceux qui passent par ces lignes, et j’en rajoute pour que vous puissiez le redistribuer à qui vous plaira, on est en fête, on va pas compter qué ? Surtout que ça me coûte rien,
Alors vé, j’avais pas prévu de billet avant le match de Guingamp, je m’étais mis en mode récupération comme les joueurs, et vu que là j’ai rien à branler, un peu de ménage, un peu de jardinage, un peu de lecture et patin-couffin, j’ai écouté le Club-Foot, l’émission de Tony Selliez sur France Bleu Provence en podcast (vous cherchez sur Facebook la page de la station et en plus vous avez l’image), et je suis tombé sur une drôle de proposition, suivie d’une pétition, qui viserait à faire chanter le Coupo Santo (l’hymne de la Provence écrit jadis par Frédéric Mistral) aux supporters de l’OM avant l’entrée des joueurs au Stade Vélodrome.
Je sais que je risque de déplaire à des gens qui, peut-être, m’aiment bien et ça me désole, mais je dois dire que je n’accueille pas cette proposition, ce souhait, cette envie, avec un grand enthousiasme. Je vais expliquer pourquoi, mais comprenez bien avant tout que j’aime profondément la Provence dans tous ses territoires (si nous sommes marseillais depuis l’an pèbre du côté de ma mère, ma famille paternelle vient des Gorges du Verdon), c’est une région bénie des dieux dans laquelle je vibre quand je m’y promène, et comme j’ai de la chance, mon métier m’y oblige souvent et c’est à chaque fois un plaisir renouvelé. J’aime la Provence et ses traditions, j’adore regarder les groupes folkloriques de tous les folklores quand je les vois au festival de Château-Gombert ou de Martigues. J’aime entendre chanter en provençal avec Massilia Sound System, Moussu T e lei jovents, Manu Theron et d’autres encore, même si je dois prendre des fois un dictionnaire pour tout comprendre, mon père parlait patois, pas moi (désolé j’ai pas résisté), et pour finir… alors que je ne crois plus depuis longtemps en aucun Dieu à l’exception de ceux du football (pour de bon je vais me fâcher avec beaucoup de monde, je n’ai jamais été carriériste), hé bien malgré tout, à l’approche de Noël on s’achète un ou deux nouveaux santons, mon épouse (une bourguignonne) et moi, et on fait la crèche provençale, ce qui je peux vous le dire est une vraie prise de tête quand on la veut belle et réussie.
Pour autant, il ne m’apparaît pas opportun d’imposer le Coupo Santo à l’entrée des joueurs de l’OM.
Ça fait 47 ans que je pose mes fesses dans toutes les tribunes du Stade dont j’ai connu toutes les versions, 47 ans que je me passionne pour l’histoire de ce club, et les références à la Provence y ont toujours été marginales et discrètes, et chaque tentative pour les augmenter un échec. C’est un fait.
Ce club s’appelle l’Olympique de Marseille, il représente Marseille dont les couleurs sont le bleu et le blanc, qui a un écusson et une devise. Si on ne peut nier que Marseille est en Provence, et loin de moi cette idée, il n’en demeure pas moins que Marseille n’est pas la Provence, d’ailleurs posez la question à Maryse, la mairesse d’Aix, et vous verrez comment elle va vous recevoir.
La Provence dont Mistral a voulu ranimer la flamme, c’est un peuple, un terroir, une langue, quelque chose d’homogène qui ne me semble pas complètement recouvrir l’idée que je me fais de Marseille et encore moins du public du Vélodrome. Marseille est une ville-monde. Elle est faite d’une mosaïque de peuples qui sont passés par son port et qui ont fini par y rester. Marseille est non seulement gauloise, grecque, romaine, bretonne, mais elle est aussi piémontaise, napolitaine, juive, corse, arménienne, algérienne, marocaine, tunisienne, sénégalaise, malienne, ivoirienne, comorienne, de plus en plus chinoise, ça me fait bien chier mais elle se parisianise un peu aussi depuis le TGV, et bref… elle est aussi provençale. Et le public de l’OM, n’en parlons pas… ce club a une telle histoire désormais, de tels hauts faits d’armes à travers l’Europe entière, que les soirs de match quand l’OM se porte bien, les supporters viennent de toutes les régions de France, de Navarre, on a vu les antillais l’autre jour, les tahitiens en 2015, et de Belgique. Les images en provenance du monde entier sur le but de Rolando en demi-finale attestent d’un peuple olympien qui va bien au-delà de la ville et de la Provence. Ville-monde, Marseille a vu grandir dans son sein un club Monde qui la représente partout, aussi populaire et allant aussi loin, il exagère, que sa Canebière de la chanson. Alors quoi ? Quel sens cela peut-il avoir de faire chanter le Coupo Santo à Ramdane de la Bricarde, à mon ami Jacques, abonné depuis 35 ans sans interruption mais qui est de Narbonne, ou à René le belge (j’ai pas dit Francis pour éviter les problèmes) ? Pourquoi, puisque chacun au moment où l’équipe rentre sur la pelouse se sent avant tout marseillais et le chante haut et fort : ô marseillais ô marseillais. Car à l’inverse, je ne vois pas comment on peut supporter ce club sans devenir « marseillais » quand l’OM joue. Alors pourquoi faudrait-il empiler une identité supplémentaire qui ne s’est jamais imposée dans ce Stade maintenant ? Ne peut-on penser que si cela se justifiait impérieusement cela se serait accompli depuis belle lurette ? Je ne suis pas contre l’arrivée de nouveaux chants, et pourquoi pas avec des mélodies d’origine provençale, mais à la condition qu’elles viennent des tribunes et puissent être partagées par tous. Et pour le Coupo Santo, j’accepterais très bien que beaucoup ne le chantent pas ou ne soient pas très à l’aise à l’entendre, moi-même je ne le ferai pas volontiers même si j’aime le chanter par ailleurs.
Alors, on va me dire qu’on le chante à Toulon quand le RCT se produit. Mais là, je peux le comprendre. Le rugby est un sport de terroir, de provinces. Il y a les catalans, les basques, les gascons, les auvergnats et… grâce à Toulon, les provençaux, merci à eux, même si personnellement j’ai un petit faible pour Toulouse (allez, d’autres encore vont se fâcher fatche de con). Et puis, nous, supporters de l’OM, n’avons-nous pas déjà notre Coupo Santo, celle conquise en 93 par une tête de Boli dont chacun sait qu’il était provençal de Côte d’Ivoire… ?
Tout à fait entre nous, aussi, la Provence et le provençal sont-ils si faibles et moribonds conceptuellement que l’on manœuvre pour les accoler à l’OM ? La Provence, les amis, c’est bien plus grand que l’OM… non ? Cultiver sa « provençalité » ne ressort-il pas de la sphère personnelle, quelque chose qui doit venir d’une réflexion, d’une attitude face au pouvoir qui a imposé le français pour gommer les particularismes locaux et empêcher la pensée différente ?
Je vais vite conclure en remerciant tous ceux qui seront allés au bout de ce texte que j’aurais du ranger dans le tiroir, convenant avec certains que j’aurais mieux fait de fermer ma gueule, mais on ne se refait pas, et certainement pas à mon âge. Après tout, de quelle légitimité devrais-je disposer pour parler de ce vrai sujet de fond alors que je n’ai jamais décroché le moindre diplôme, je n’en ai pas vraiment passé non plus, même si j’ai la chance d’avoir un vrai spécialiste de ces questions parmi mes meilleurs amis avec le sociolinguiste bien connu dans la région qu’est Médéric Gasquet-Cyrus qui ne m’en voudra pas je l’espère de le mettre dans mon dérisoire galimatias.
Vive le grand Roger Magnusson… et gloire au grand Frédéric Mistral (dont je mets le santon dans ma crèche).

Sans dec' et cedric26 aiment cela.

Commentaires

    1. thierry b audibert 9 Mai 2018
      Quand je pense qu’on a pas su transformer en hymne le « j’aime L’OM » de Joe Corbeau... cette chanson le méritait.
    2. Sans dec' 9 Mai 2018
      zizou coach de l'om aime votre message.
    3. zizou coach de l'om 9 Mai 2018
      trop politique l'internationale
      Sans dec' aime votre message.
    4. Sans dec' 9 Mai 2018
      Et pourquoi pas l'Internationale :D:D:p
    5. zizou coach de l'om 9 Mai 2018
      toutes nos différences et nos métissages familiaux sont des richesses comme aussi les artistes tel soprano ou muge, mais n'oublions pas notre identité forte
    6. phil2digne 9 Mai 2018
      a Cosmopolitanie de Soprano, je préfére la Marseillisthan du Muge
    7. phil2digne 9 Mai 2018
      Je crois que la vérité est ailleurs... Un des points forts de Coupo Santo ( qui est une chanson lugubre que l'on n'applaudit pas à la fin ) c'est finalement une super mélodie . Du coup la revisiter avec des paroles ad hoc ça pourrait avoir de la gueule du genre " Marseillais, voici la coupe que nous avons gagné à Milan, Et les parisiens peuvent bien pleurer en groupe , c'est l'OM qui est grand... Coupe de France, Coupe d'Europe, Elles sont à nous , car les marseillais sont les plus grands, et encore , ce soir ... Bonvoilà j'ai sorti ça en 30 secondes, mai, à retenir l'idée d'un chant mélodieux inspiré de l'air de Coupo Santo avec des paroles en place qui n'exalteraient pas la provençalitude pacouline , mais notre grand OM , ça le ferait...
    8. zizou coach de l'om 9 Mai 2018
      soprano ce grand artiste, si c'est le monde alors pourquoi les roms ne sont pas acceptés, la cosmopolitanie elle existe que si la culture marseillaise perdure. C'est pas le monde ou la mode qui va nous imposer notre façon de penser et de faire.
    9. warrior 9 Mai 2018
      Soprano a bien défini ce qu'est Marseille: c'est la Cosmopolitanie! bref Marseille c'est le Monde
    10. zizou coach de l'om 8 Mai 2018
      des gens que tu évoque le tgv etc qui ne connaisse rien à l'histoire de la ville. sans hospitalité marseille n'aurait jamais existé. Si boli à ramener une "coupo santo" alors faisons une statue en hommage aux chats qui ont sauvé marseille de la peste noire.
    11. thierry b audibert 8 Mai 2018
      Bonjour @zizou coach de l'om , je ne vois pas bien ce que fait ici la notion d’hospitalité et je voudrais bien que tu m’expliques à qui tu penses quand il s’agit de réécrire l’histoire.
    12. thierry b audibert 8 Mai 2018
      Merci l’ami @papa131313 , tu fais bien de signaler qu’effectivement nous ne fonctionnons pas comme les basques de Bilbao, ce qui prouve bien que ce serait dénaturer un peu l’OM que de vouloir y mettre plus de Provence qu’il n’est censé au départ, à notre avis, en contenir. De la même façon, quand l’OM joue il n’y a jamais eu de drapeau français, qu’on y chante pas La Marseillaise alors qu’elle est vraiment à nous au départ, pas plus que je n’accepte, et je l’ai déjà dit la présence incongrue mais souvent répétée de manière absurde, du drapeau algérien quand aucun joueur algérien ne se trouve dans l’effectif.
    13. zizou coach de l'om 8 Mai 2018
      Bonjour, tu évoque un club monde, mais cela ne vient'il pas justement de l'hospitalité que le peuple provençal et avant cela salyen ou celto ligures fait preuves depuis des siècles. l'hymne coupo santo remettrais les choses en perspectives pour éviter que certains réécrive l'histoire avec tout le mépris que caractérise l'ignorance
    14. papa131313 8 Mai 2018
      Bonjour Thierry, bonjours à tous, je n'ai pas tes facultés pour écrire comme tu le fais (chacun son boulot, ses passions) mais pour faire simple je suis entièrement de ton avis. Si tout les joueurs de l'OM étaient originaires de la région Provençale, pourquoi pas. Mais "heureusement " ou "malheureusement" pour certains, c'est très loin d’être le cas.
      Quand j'entends les supporters Niçois chanter "Nissa la bella" ou les Lensois chanter "les corons", je trouve ça ridicule personnellement.
      L'OM c'est JUMP et pis c'est tout!!!