Le mercato d'hiver s'est terminé sur une page blanche inédite dans l'histoire de l'Olympique de Marseille et entretient un peu plus encore le malentendu entre les déclarations constantes de la direction et les attentes des supporters.
Les motivations de Frank McCourt ne sont toujours pas comprises par un bon nombre de supporters encore enfermés dans l'ère Dreyfus. L'américain, qui ne connaît rien au football, qui n'a aucun attachement particulier pour le club, qui ne dispose pas d'implantation locale pour ses autres activités - et qui n'a pas l'intention d'en avoir - a racheté le club dans le seul but de faire une plus-value financière à court terme avec un projet d'investissement lisible pour tous les financiers : injecter beaucoup au départ, restructurer, assainir puis revendre le club à horizon entre 3 et 5 ans.
Cet état de fait, clair, transparent, est pourtant balayé par une partie des supporters. Depuis le début de cette nouvelle aventure, aux déclarations des dirigeants se succèdent des exigences des supporters déconnectés du réel. Lorsque Frank McCourt annonce investir 200 millions d'euros sur quatre ans, des supporters répondent qu'il doit mettre 300/400/500 millions sur la table sans que jamais l'actionnaire évoque cette possibilité. Ainsi, ces supporters rêveurs tombent des nues à chaque mercato.
Ce constat fut encore criant sur ce mercato d'hiver. Le 02 janvier 2018, Mr Eyraud annonçait un mercato très calme -autrement dit aucun recrutement-. Dès le 02 janvier au soir, des supporters exigeaient deux ou trois importantes recrues, faisant fi des déclarations du Président. N'en pouvait alors découler qu'une déception hier soir à minuit.
Après trois mercatos et 15 mois d'ère McCourt, il est temps que certains supporters comprennent que Frank McCourt n'est pas RLD. Que Frank McCourt n'investira pas 500 millions dans le club. Que Frank McCourt ne restera pas 10 ans, 15 ans, 20 ans, à la tête du club. Que sa motivation unique est de redresser une marque pour la revendre à moyen terme. Ce qu'il fait actuellement avec brio puisque l'OM a retrouvé des couleurs. Il ne serait d'ailleurs par surprenant que l'américain vende le club plus tôt que prévu à un investisseur plus solide financièrement. Si l'OM se qualifie pour la C1 dans quelques mois, le pari sera déjà gagné pour l'américain qui touchera alors un plafond de verre : en investissant davantage, son objectif de plus-value sera perdu ; en n'investissant plus, la marque OM redressée pourrait replonger. Cette croisée des chemins pourrait découler sur la seule solution possible pour l'américain : vendre.
Projet McCourt : le malentendu
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Globe
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