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PUMA ET L’OM ATTAQUENT MARSEILLE ET LES MARSEILLAIS !!!

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thierry b audibert

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Aïoooli peuple indolent que la Coupe du Monde n’arrive pas à empêcher de languir de l’OM...


J’ai été particulièrement interpelé par le film publicitaire livré par Puma en point d’orgue du lancement par la marque de son partenariat avec l’Olympique de Marseille. S’il a fasciné jeunes et moins jeunes par sa qualité technique, la dynamique et la fluidité de son montage, sa puissance dramatique dans le temps record d’une minute, j’ai néanmoins voulu analyser le malaise qu’il a fait naître en moi sous l’impact de ses images et de ses mots.

J’ai eu le souci de contenir et raccourcir le discours de façon à ne pas lasser. L’image aura toujours l’avantage de la vitesse et de la compression des contenus par rapport à l’écrit, raison pour laquelle les lecteurs de livres manqueront dans les décades qui viennent, ce dont les manipulateurs de toutes sortes, tous les extrêmistes religieux prosélytes, les dictateurs, et les puissances du grand capitalisme, qui en maîtrisent parfaitement l’exercice, sauront profiter sans vergogne. Je vais essayer de vous démontrer qu’il y a de quoi s’interroger à partir de ce film sur la vision par Puma, et l’OM, vis à vis de la ville de Marseille, de ses habitants, du public cosmopolite, et d’une grande diversité sociologique, du club mythique né de son ventre il y a presque 120 ans. Il s’agit d’un film violent, agressif, choquant, voire dangereux et je voudrais vous expliquer pourquoi en m’efforçant de ne pas vous en faire un commentaire sémiologique plan par plan qui serait un peu trop scolaire, ou universitaire (j’ai fait des études de cinéma à la fac dans ma jeunesse), pour entrer le plus vite possible dans l’analyse et les conclusions qu’elle entraîne, car en amont je ne me suis pas dispensé de ce travail en me focalisant sur chaque image.

Je vous invite donc à me suivre, c’est parti.

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DES IMAGES QUI SUGGÈRENT LA VIOLENCE :


Dès le 2e plan on distingue à l’avant d’un navire une silhouette massive qui brandit ce qui pourrait être un glaive ou une massue, on s’apercevra au 33e plan qu’il s’agit en fait d’une torche. Les visages des personnages sont ornés de peintures tribales de guerre, l’un d’eux, un blond peroxydé arbore même sur son front des implants pointus qui lui donnent un air redoutable. Un plan sur un autre personnage portant le masque de Dark Vador fait référence au combat du bien et du mal, du clair et de l’obscur. L’homme ventripotent qui frappe un tambour dès le 3e plan a le cou et la mâchoire pris dans une sorte de minerve-muselière proche de l’esprit sado-masochiste, on pense aussi aux personnages de Madmax ou de Waterworld, à l’esthétique gothique, bref, on dépasse ainsi largement la figure du barbare.

La dynamique du montage alterné entre les navires qui s’approchent et la partie de football des jeunes de la cité, mais aussi Rami dans son vestiaire, va dans le sens du combat et de l’affrontement, elle précipite ces mondes les uns contre les autres pour en opérer la fusion. Le seul moment où on s’arrête dans la partie de foot des jeunes c’est pour se défier physiquement dans un moment de litige ou de conflit, on coupe intelligemment avant la bagarre. C’est la force de ce film, la violence est suggérée par l’image mais la violence n’est pas montrée. On en laisse le soin au texte lu en voix off.


UN TEXTE AU VOCABULAIRE GUERRIER :


Le texte est sans ambiguïté et renforce la violence suggérée dans les images. Il la prolonge, il l’amplifie. Les mots sont lâchés sur les images comme des bombes. « Conquérants », « peur », « prêts à mourir », « armée », « vaincre », « ennemi », « bataille », « bêtes sauvages », « feu », « régnons », « invasion ». Il s’agit d’un vocabulaire assassin et mortifère que ne renierait pas les chefs de guerre les plus hystériques. Aucun des mots du texte ne peut prêter à la moindre interprétation positive, ouverte, plaisante, en dehors de « horizon », mais celui-ci ne peut-être envisagé ici que dans une version noire ou sanglante.



C’EST MARSEILLE QU’ON ATTAQUE :


Petit rappel théorique. Vers le milieu des années 60, François Truffaut avait réalisé un entretien fameux avec le grand Alfred Hitchcock. Cela avait débouché sur un livre resté célèbre dans lequel le Maître livrait toutes les clés de son cinéma. Un des éléments qui retint le plus l’attention fût le concept de Mac Guffin. C’est quoi un Mac Guffin ? Les interprétations divergent, mais en gros c’est ce qui sert de prétexte au démarrage d’une histoire mais qu’on finit par perdre de vue quand on est capté par elle. Il y a dans ce film de Puma un beau Mac Guffin. Pourquoi ? Parce qu’on en vient à oublier que ce film illustre une attaque de la ville, une attaque qui préfigure son invasion. Si on veut pitcher au plus court cette publicité c’est le meilleur résumé que l’on puisse trouver car les images, le montage, le texte vont entretenir une ambiguïté et nous laisser penser que le message est autre. Or, pas du tout. C’est une attaque, pas du tout pacifique, par Puma et l’OM, de la ville de Marseille. Cette attaque par la mer des rivages de notre ville se fait avec des navires estampillés Puma, et l’un des navires porte en étendard le logo de l’Olympique de Marseille. Ce sont la marque et le club qui recouvrent de leur autorité cette escadre barbare qui prétend donc envahir et conquérir la ville de Marseille. C’est très explicite sur l’écran d’un radar qui montre les navires en approche. Un comble. L’un des derniers plans pris par-dessus la statue de la Bonne Mère montre les griffures laissés sur la mer par les sillons des navires. Marseille est lacérée. On est au troisième degré dites vous ? Pas du tout ! Regardez comment on traite Marseille.



MARSEILLE CASTRÉE :


L’image et le texte frappent très vite le spectateur amoureux et connaisseur de Marseille.

Il y a d’abord la lumière du film qui ne correspond en rien à celle qui compose le plus sa réalité. Les navires apparaissent dans une aube blafarde, « livide » aurait dit Fellini, le fond est laiteux, voire gazeux, la mer et le ciel sont gris, on est dans des dégradés de gris-bleu, c’est assez métallique et ferait presque entendre le fracas des armes. Enlever son soleil et sa véritable lumière à Marseille n’est rien de moins que lui enlever sa force, lui retirer ce qu’elle a de plus précieux, son emblème, sa brillance, c’est la refroidir, c’est la castrer pour mieux l’assujettir.

D’autre part, dire dans une sorte d’ambiguïté car on ne sait pas alors de quelle ville on parle : « Notre ville a été construite par des conquérants venus de la mer » est une véritable ineptie si l’on considère qu’on parle ici de Marseille. Ce sont les ségobriges qui peuplaient alors le rivage du Lacydon qui ont commercé avec les marins venus de Phocée. C’est dans l’accroissement et le développement de ce commerce pacifique, raisonné, et gagnant pour toutes les parties qu’est né la ville. Le tout est mythifié par l’image légendaire des noces de Gyptis et Protis, mais il n’y eut jamais de guerre, ni de combat, ni de conquête. Tous les migrants qui ont échoué sur son rivage, par la mer ou par la terre, ont trouvé sans tuer menacer ni tuer personne un espace pour y recommencer leur vie. Quelle idiotie !



LES MARSEILLAIS ÉVACUÉS :


Marseille se voit non seulement retirer sa lumière, déformer l’histoire autour de son origine, elle se voit aussi vidée de ses habitants. On ne retrouve pas dans ce film le foisonnement, le bordel, le cosmopolitisme qui fait la personnalité de la ville, cette cohabitation particulière de la misère et de la richesse. À quelques exceptions près, une fille qui jongle, un jeune qui fait des roues arrière, jusqu’à 5 ou 6 jeunes dans un même plan qui disputent une partie de foot, on ne voit pas sa population. On voit les immeubles mais la vie les a désertés. Il y a bien un plan aérien où l’on voit des gens s’entraîner sur un terrain de foot, mais la caméra est placée très haute à la verticale et en fait des insectes (sur le point d’être écrasés). Même les plans sur le peuple des virages tendent à indifférencier, nier les individus. Il y a dans la conception du film la volonté d’évacuer les habitants de la ville. C’est assez bizarre quand on sait la place qu’occupe l’OM dans un grand nombre des familles qui peuplent Marseille et auxquelles le club doit beaucoup.


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MARSEILLE IMPURE ? :


Certains personnages aux figures patibulaires des bateaux sont équipés de masques parfois proches des masques à oxygène. On peut se poser la question de l’intention des concepteurs. Que s’agit-il de signifier ? Qu’on arrive dans un endroit où l’air serait différent et qu’il vaut mieux ne pas le respirer ? Il serait impur, dangereux, impropre à la consommation ? Ces images laissent une sale impression, le sentiment que Puma a considéré Marseille comme un territoire tout à fait particulier dans lequel elle n’entrevoit, ou ne veut voir pas grand chose de positif. Gênant !



UN MONDE MUET :


Cela ne vous a pas frappé à première vue mais la seule personne qui parle en dehors de la voix off dans ce film est Maradona. Les autres personnages sont muets. On entend bien les jeunes sur le point de se chauffer pendant la partie de foot mais le son de leur voix est plus proche du borborygme que du discours. C’est voulu. Ce qu’on peut sous-entendre est le désir sans doute inconscient de la marque de nous dire : taisez-vous ! Ou bien, on va vous faire taire. Ou bien, on ne parlera pas avec vous, ou alors, on ne vous répondra pas. On reste dans cette idée que l’autre ne compte pas. Cela ne vous gêne pas ? Moi si ! De la même manière aucun personnage n’a le moindre contact tactile avec un autre, cela est tout à fait à rebours d’une ville où on aime parler et où on se claque la bise dès lors qu’on se connaît un peu.



LE CIBLAGE DES PLUS FRAGILES :

Le film est très nettement orienté vers l’esthétique de la cité, on ne parle pas de banlieue à Marseille. Il est vraisemblable néanmoins que les banlieusards des autres villes peuvent se reconnaître dans les éléments glissés dans le film avec barres ou tours d’immeubles, murs tagués, un motard qui fait des roues arrière dans la coursive externe d’un immeuble, ou un peu plus loin sur un terrain vague. On est pas loin de l’imagerie de certains clips de rap (des jeunes sur une mobylette fendent une foule avec un fumigène). Puma a focalisé sur le public des cités, du rap (Alonzo) et par extension s’adresse à tous les enfants et ado de la petite bourgeoisie qui s’identifient volontiers à leurs camarades moins fortunés. Puma travaille sur la partie la plus fragile de la population, la plus malléable, ce qui se confirme avec les invitations controversés lancées aux jeunes influenceurs pour la soirée de lancement.



EXIT LES VERTUS DU SPORT :

Aucune des vertus du sport n’est mise en avant dans ce film. On y voit deux personnages jongler, mais il s’agit plus d’un exercice technique d’adresse que de sport proprement dit, et l’un des deux le fait dans l’espace réduit d’un petit balcon. On ne promeut pas le dépassement de soi, le partage, le développement du corps, la transpiration, l’effort, la joie de la réussite, le fair-play. Rien de tout çà. Les yamakasi sont uniquement pour signifier prendre le territoire. Le seul enjeu est ici la conquête par la guerre, ce qui pose question quand on est une marque de sport, au point qu’on peut affirmer que l’un des sujets de fonds est aussi la guerre de territoire avec Adidas et les autres grandes marques vers lesquelles un message de provocation est envoyé aussi.




MARADONA, ALLÉGORIE DE L’ILLUSION :


La présence de Diego Amando Maradona se comprend tout à fait. Il est une icône absolu du football, l’ultime représentant du rebelle éternel, du voyou aussi, et c’est raccord avec l’ensemble du film, c’est une égérie de la marque. Mais Maradona est aussi une illusion pour Marseille, un joueur qui a failli porter le maillot olympien et dont chaque supporter conserve au fond de lui le regret que la maffia napolitaine ait su le contraindre à rester à Naples. Le souvenir qu’a laissé le joueur sur tous les terrains du monde domine largement les frasques régulières dont il jalonne désormais son parcours. Mais il n’est pas le seul joueur de classe mondiale du film de Puma. Au 9e plan on voit Rami (non, c’est pas lui) assis dans le vestiaire, entouré de silhouettes de partenaires, il a une bouteille d’eau minérale dans la main droite, référence évidente à Zidane avec sa pub pour Volvic il y a une vingtaine d’années. Zidane, une autre illusion, pour nous, puisque né à Marseille et n’ayant jamais porté le maillot de l’Olympique, un club dont il est supporter. Venu de l’eau pour mettre le feu, avec ces deux joueurs c’est plutôt du vent que nous aurons ressenti.




L’AMBITION DE TOUTE PUISSANCE :


Le dernier plan du film est saisissant. Il a l’air tout à fait anodin, presque mignon, mais il en dit long sur les intentions de ceux qui ont conçu le film, des têtes pensantes de la marque, ceux qui sont aux commandes opérationnelles du partenariat entre Puma et l’OM. Que voit-on sur ce dernier plan ? Le slogan « venu de l’eau pour mettre le feu » vient de s’inscrire sur fond de public du Vélodrome qui a entonné le « Aux Armes », c’est ensuite une petite main qui passe sur l’écran pour s’immobiliser au milieu. Une petite main un peu boudinée qui pourrait faire songer à celle d’un enfant, mais on se demande alors pourquoi un enfant puisqu’il n’y en a aucun dans le film, c’est ailleurs qu’il faut chercher. C’est le moment de se souvenir des mots du texte de la voix off : « peur », « armée », « ennemi », « régnons », regardez cette petite main boudinée, vous l’avez déjà vue plusieurs fois aux actualités. Elle est mignonne mais elle est sanguinaire. Elle exerce sur son pays une autorité qui n’hésite pas à tuer. C’est la main qu’ont choisi de mettre sur Marseille et le Vélodrome la marque Puma et son partenaire l’OM de Mac Court et Jacques-Henri Eyraud. Elle fait juste écho à la main de fer de Maradona qui lance le signal de l’attaque. Ça vous fait quoi ? Personnellement, en tant que marseillais et supporter de l’OM, ça me met profondément en colère.

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En conclusion, je voudrais dire à quel point je me suis réjoui d’apprendre l’arrivée de Puma dans un partenariat avec l’OM. Adidas n’offrait plus grand chose et ne s’impliquait plus guère pour proposer des maillots originaux. La somme apportée par Puma à l’OM chaque année sera bien plus importante. J’étais prêt à lui rendre cette confiance en tant que supporter, consommateur aussi d’articles de sport, et tout ce que j’ai dans mon dressing se rapportant à ce genre de vêtements porte la marque d’Adidas. Je pensais renouveler. Je ne suis plus très pressé. Je vais garder ce que j’ai et même mieux, je vais bazarder les vieilles sandales Puma qui me servent à aller dans mon jardin ou à la plage. J’en rachèterai d’une marque quelconque. Je vais racheter aussi des t-shirts blancs sans logo et je garderai mon écharpe de l’OM de marque Adidas pour la saison prochaine. On peut tout aussi bien acheter aussi pour faire plaisir à l’ami René Malleville, un grand influenceur (lol) des vêtements de la marque Trotti, en plus c’est marseillais, mais en ce qui me concerne, et tant que je n’enregistrerai pas un changement de discours et une réorientation de la stratégie, la marque Puma et la marque OM peuvent carrément aller se faire foutre, cela ne m’empêchera pas de rester supporter de l’OM, que Balotelli finisse par signer ou pas.

Vive le grand Roger Magnusson !

Lespeintures, Innommable et gero74 aiment votre message.

Commentaires

    1. Lox 23 Juillet 2018
      Bonjour Thierry,

      Magnifique démonstration de décryptage cinématographique, j'en suis bouche bée!
      Je pense que tu as raison sur beaucoup de points et notamment sur l'état d'esprit, d'autres sujets me faisaient déjà penser à ce type de considération de la part de la direction du club.
      C'est toujours un plaisir de te lire.
    2. sacrum83 18 Juillet 2018
      @thierry b audibert , "On a le droit de ne pas avaler les choses telles qu’elles nous sont présentées", cette phrase est dans ton post précédent, je ne fais que rebondir dessus.
      Bref ce film cherche à renvoyer a une certaine symbolique visant à remporter l'adhésion du public, comme tout film publicitaire en effet.
    3. thierry b audibert 18 Juillet 2018
      @sacrum83 ,
      Je ne pense pas avoir écrit, pas le temps de me relire, qu’on essaie de nous faire avaler quoi que ce soit. Ce n’est pas mon propos. Je pose la question de la représentation de la ville et du sport, du ciblage. Je parle de ce qui me dérange et propose une analyse. Mais par principe, tout film publicitaire a pour but de faire avaler quelque chose. Le nier n’est pas réaliste ni objectif. On avale ou pas, c’est un autre sujet.
    4. sacrum83 16 Juillet 2018
      @thierry b audibert, vous avez le droit de débattre de ce que vous voulez bien entendu par contre ce film ne cherche à nous faire avaler quoi que ce soit, c'est pas de la propagande quelle que soit la symbolique employée !
    5. thierry b audibert 16 Juillet 2018
      Je n’appelle pas ça de la prise de tête @sacrum83 , j’appelle ça un échange de point de vue constructif sur un sujet qui nous intéresse tous les deux. On a le droit de ne pas avaler les choses telles qu’elles nous sont présentées. J'accorde une grande importance à l’indépendance d’esprit.
    6. sacrum83 15 Juillet 2018
      Bref du temps de Adidas les supps se prenaient moins la tête avec les messages subliminaux contenus dans leurs publicités, prenez une tisane les gars
      Jean Laville aime votre message.
    7. Jean Laville 14 Juillet 2018
      Salut Thierry,

      Je suis très honoré que tu aies lu avec grand intérêt mes derniers posts sur le blog du Phocéen.
      Je suis désolé de n'avoir pas répondu à tes attentes mais je pense que je ne suis peut être pas à la hauteur et ainsi de pouvoir rivaliser avec toi au niveau de la dialectique.
      Je pense effectivement que le dialogue engagé a peu de chance d'intéresser autrui que nous deux.

      Si lors de ma première phrase je souligne que je comprends ton analyse du film c'est pour une bonne raison à la quelle je reviendrai plus tard.

      Si la défense de mon point de vue t'apparaît désordonné; c'est sans doute que j'ai eu beaucoup de mal à argumenter mon point de vue. Et tu comprendras aisément pourquoi je n'ai pas affirmé mon postulat de départ.
      Ta précision quant au fait que tu te définis comme blogueur et non journaliste m'interpelle quelque peu, j'y reviendrai en fin de développement.

      Précisions en vrac
      Si je me permets de tenter d'expliquer l'alternance de plans sur mer et plans sur terre par la mise en place d'une confrontation, c'est pour essayer d'expliquer que cette confrontation est en fait un leurre.

      Tu me railles en expliquant que évidemment le but du réa est de susciter l'intérêt du spectateur, certes mais ce que j'ai tenté d'expliquer maladroitement c'est que ce but est factice.
      Je ne te rejoins pas sur le fait que ceci est réussi.

      Je ne fais aucune remarque sur le texte guerrier mais je le recopie en intégralité. Donc je ne l'élude pas complétement. Tu as parfaitement compris qu'en parler contrariait mon projet. C'est exactement cela. S'attarder sur la puissance du texte surtout les mots forts corrélés aux images correspondrait à annihiler totalement ma démonstration.

      Je n'ai aucune connaissance en histoire et si tu affirmes qu'il n'y a jamais eu de conquête violente sur le site future de la ville de Marseille, je te crois volontiers surtout que cela ne change rien au fond. L'interrogation n'avait d'autre but que de valider ma thèse de l'explication du film. L'accepter était un signe que le film se basait sur une valeur historique erronée et cela desservait mon argumentation. Il y avait chez moi ici clairement de la mauvaise foi caché sous la forme d'une interrogation.

      Pour ce qui est des couleurs que tu penses absentes sur les plans de Marseille, j'ai juste tenté de dire que ces plans ont été boostés du point de vue de la saturation des couleurs et donc qu'il y a eu techniquement une intervention pour rendre ces plans plus colorés. Tu ne partages pas mon avis mais je pense franchement que c'est le cas.

      Pour ce qui est de la désertification de la ville. Il n'y a pas de « population » car il n'y a pas de plan de rues ou de places. Je pense que c'est plus un problème technique ou de droit qu'une réelle volonté. Et bien sûr Rami est le seul joueur de l'OM à apparaître dans la vidéo uniquement pour un problème de droit vu que c'est le seul joueur de l'OM sous contrat avec Puma. C'est pour cela que le fait que tu stipules qu'ils aient été évacué me paraît excessif. Tu induis une volonté du réalisateur là où je n'en vois pas. Mais peut être...

      Pour les masques, ôtes tout de suite l'idée que je puisse penser que tu sois « très con », je suis beaucoup trop respectueux pour avoir ce genre de raisonnement. Tu as évidemment le droit de t'interroger sur le fait que certains protagonistes aient des masques. Mais ton explication me paraît étrange pour un film publicitaire dont la cible serait les habitants d'une ville qu'on dénigre.

      Si mes observations se sont montrées comme tu le dis insuffisantes à réfuter ta thèse c'est qu'il est très difficile à ne serait-ce que tenter de prouver que tu as tort sur l'interprétation globale de ce film.

      Pour moi Maradona n'est plus une icône vu ce qu'il est devenu mais c'est un sentiment très personnel et le fait qu'il soit un personnage publique encore porteur de sentiments positifs de la part du public ne peut être nié même si cela m'étonne...

      Le délire sur Maradona est un procédé technique qui vise à discréditer ton analyse en tentant de prouver qu'on peut affirmer tout à partir de rien. C'est ce qu'on utilise quand on n'arrive plus à justifier sa position par de véritables arguments.

      Pour la fin, je suis d'accord sur le fait que l'apparition de cette main ne s'impose pas.

      Là où je ne te rejoins pas forcément c'est sur la qualité des faiseurs de pub où tout serait soigneusement pensé. C'est parfois le cas mais pas toujours. Tu pourras me traiter de naïf mais au regard de ce que j'ai vécu tu ne pourras pas me faire changer d'avis.

      Tu finis par m'expliquer que le film n'est pas à destination du public mais de la marque précédente.
      C'est beaucoup d'argent dépensé pour une cible restreinte.

      Je ne te demande pas que tu te gardes d'interpréter cette vidéo. Nullement si c'est ce que tu as compris, je me suis mépris dans mes explications. Je suis simplement ennuyé que tu n'indiques pas clairement que cela n'est que ton analyse. Car pour moi le fait que tu ne sois pas journaliste (Tu écris des blogs sur des médias, tu interviens dans des émissions radiophoniques) ne te dédouanes pas de cette mise au point. Tu me dis que tes lecteurs le savent mais je n'en suis pas convaincu. Et si j'en avais été convaincu, je n'aurai jamais répondu à ton post même maladroitement. Donc si moi j'ai cru à une démonstration « imparable », beaucoup d'autres l'ont cru également.

      Désaccord ?

      Et si j'ai écris en début de mon post que ton analyse était extrêmement bien argumentée c'est que je le pense vraiment. Tu as lors de ta réaction mis des points d'interrogation sur le fait que je commençais mon post par cette phrase. Mais ce n'est pas un hasard si je voulais signifier cela en débutant ma piètre démonstration.

      Tu m'as signifié en fin de post que j'étais bizarre et contradictoire. Je suis obligé de m'incliner devant tant de pertinence. Tu me reproches de ne pas toujours être honnête dans ma formulation et dans ma présentation et je dois t'avouer que cette remarque est pleine d'analyse.



      Explication
      Lorsque j'ai lu ton post, je l'ai trouvé brillant et j'étais en osmose totale avec toute ta démonstration en tout cas sur le fond. Et puis quelques faits m'ont fait chavirer. Des faits dus à mon histoire personnelle. Le premier a été l'explication du port des masques et l'apothéose a été l'exégèse de la main du plan final comme étant celle de Kim Jong-un, photos à l'appui.

      Et quand je t'ai répondu : «A force de pousser l'analyse à son paroxysme, on arrive à extrapoler ce qui n'existe pas. » je le pensais sur ces deux faits en particulier.

      Et quand tu m'as demandé de prendre le temps de réfuter ton analyse, je me suis dit allons-y.
      Le problème c'est que sur le fond, j'étais d'accord avec toi. Mes seules différences étaient à la marge.

      Ayant été formé dans ma vie étudiante au fait de défendre l'antithèse de mon opinion, je suis parti dans cet exercice de style, sans grande réussite aux vues de tes commentaires :

      Voici un florilège :
      « Je ne te cache pas que j’attendais autre chose
      « mais en faisant semblant d’omettre ... »
      « ce que tu me dis apparaît désordonné. »
      « Tu commences par un procédé pas très honnête intellectuellement »
      « Je n’aime pas que décontextualises un peu »
      « en enfonçant une porte ouverte »
      « Sans deconner ? Excuse-moi, ça me fait sourire »
      « Là aussi ce n’est pas honnête »
      « Là encore, tu n’es pas totalement honnête »
      « tu me sers un drôle d’argument »
      « je ne comprends absolument pas ton propos »
      « tu aies voulu chercher la petite bête »
      « Je ne suis pas d’accord avec ce que tu me dis »
      « tu isoles une phrase «
      « tu ne m’apportes encore pas la démonstration contraire »
      « tu ne reproduis pas exactement ce que j’écris «
      « possible que je sois très con, je veux pas te contrarier, tu as sûrement raison »
      « je trouve ta remarque inutile »
      « une nouvelle fois tu déformes mon propos initial. C’est ton procédé principal et c’est en cela que je suis déçu de ta longue réponse»
      « Là encore, ta technique consiste à ne pas reporter mon propos entier »
      « Relis le texte car tu es à côté de la plaque »
      « Tes observations se sont montrées insuffisantes à les réfuter »
      « tu te lances dans un délire verbal «
      « encore une fois tu ne reproduis pas le propos en entier »
      « tu ne me proposes pas une alternative cohérente »
      « Il faut juste que je te montre combien tu es bizarre et contradictoire. »
      « C’est une drôle de conclusion que tu me fais, qui enlève encore un peu de cohérence à ton discours auquel je te le redis, je reproche de ne pas toujours être honnête dans la formulation et la présentation. »

      Je me suis fais violence pour tenter de trouver une autre explication à ce film à savoir « des renforts qui arrivent pour aider Marseille bla bla bla »

      Mais je n'y crois pas une seule seconde, quand tu écris « Je ne m’explique pas l’idée même de ce scénario, de ce pitch de départ de là violence latente des images et du montage, de la vraie violence du commentaire. Marseille est vue comme l’objet, le sujet de cette guerre. Elle est vue comme un territoire pris ou à prendre. « Je suis 100% d'accord avec toi.

      Quand tu rajoutes : « Mais si tu penses que je dois mettre le conditionnel je peux le faire. Ça ne changera absolument rien à mon propos. Le lecteur moyen sait, lui, que ce n’est que mon avis et qu’il en fera ce qu’il voudra. » Je suis moins d'accord, tes propos seront inchangés mais le conditionnel apportera la nuance que ce n'est que ton interprétation. Et c'est en fait le seul point d'achoppement qui nous sépare réellement. Avec cette mise en garde verbale, je n'aurai pas tiqué ni sur les masques, ni sur la main.

      Tu comprends maintenant pourquoi tu m'a écrit : « Tu me pardonneras le ton de certaines des réponses que je t’apporte, mais j’ai vraiment eu l’impression que tu ne t’attaquais pas à l’essentiel car encore une fois tu n’as pas bâti de ton côté une vision différente avec ce que tu me reproches. »

      Et pour cause...

      Je ne pouvais pas ne pas t'avouer dans quel état d'esprit j'avais écrit mon post même si tu vas sans doute trouver cela bizarre une fois de plus.
      Bien à Toi
    8. thierry b audibert 13 Juillet 2018
      Mon cher @Jean Laville ,

      J’ai lu avec un grand intérêt les remarques que tu souhaitais apporter sur mon billet. Je ne te cache pas que j’attendais autre chose, je vais t’expliquer quoi et pourquoi, et pour cela je vais devoir à mon tour apporter des corrections à ton point de vue. J’indique au lecteur que pour éviter de redescendre vers ton texte, je le reproduirai à chaque fois sous ma réponse en souligné, même si je pense que nous sommes engagés dans un dialogue qui n’interessera que nous, mais sait-on jamais si d’autres souhaitaient le suivre. Donc, ma réponse d’abord, ta remarque initiale en-dessous en souligné.
      Ce que j’aurais voulu c’est que toi aussi tu fasses part de ton impression laissée par le film et qu’en introduction tu m’expliques ton postulat de départ. Au lieu de cela, tu me dis mystérieusement que tu me comprends (ton propos est souligné ci-dessous), et ce sera ta seule phrase introductive... :
      Quand tu écris «Il s’agit d’un film violent, agressif, choquant, voire dangereux», je comprends ce que tu as éprouvé au regard de cette vidéo.

      ???????

      Puis tu enchaînes direct par le chapelet de tes arguments en respectant la chronologie de mon texte mais en faisant semblant d’omettre que mes paragraphes sont interdépendants les uns des autres, ils s’enchainent dans un certain ordre au service de mon postulat de départ, du coup, ce que tu me dis apparaît désordonné. Affirmer clairement ton point de vue de départ t’aurait permis de mieux faire ressortir tes propos.
      D’une manière générale, avant d’aller plus loin, il m’apparaît important de dire que je suis blogueur et pas journaliste et que j’entends profiter de la liberté que cela me donne pour exprimer ma subjectivité. Je n’affirme pas que je dis la vérité sur les choses, n'étant pas journaliste je peux me libérer du factuel et assembler les éléments dans l’ordre qui me convient en essayant de ne pas travestir la vérité. Te contenter d’opposer ta propre subjectivité à la mienne n’est pas forcément la réfuter. J’ai vu que tu avais fait un billet sur ton blog où tu reviens à ton tour sur le clip et je vais t’y déposer aussi des remarques et tu comprendras ce que je veux dire.
      Passons donc à la suite. Tu commences par un procédé pas très honnête intellectuellement. J’affiche ton propos ci-dessous :
      «qui brandit ce qui pourrait être un glaive ou une massue» or justement dès le premier visionnage on voit bien que ce ne sont que des torches. Si tu commences à voir des armes là où elles ne sont pas, la suite de l’interprétation risque de perdre en impartialité vu cette orientation. Cependant tu utilises le conditionnel ».

      Je te fais remarquer que je précise moi-même dans mon texte qu’on apprend qu’il s’agit d’une torche un peu plus tard. La réalité de l’objet n’a pas d’importance ici. Seule compte l’impression produite. C’est un plan pris d’assez loin et la silhouette en brandissant l’objet s’assimile à une attitude de l’iconographie guerrière, elle semble prête à donner un signal, à fixer une direction. Qu’on apprenne plus tard qu’il s’agit d’une torche est totalement accessoire et si je n’avais pas obtenu cette information je n’aurais même pas utilisé le conditionnel.
      Tu abordes ensuite ce que je dis du montage qui concourt selon moi à l’impression de violence du clip. Je n’aime pas que décontextualises un peu, mais je peux comprendre. J’explique ici que le mouvement des bateaux vers la terre se raccordent avec les mouvements sur la terre, ils semblent pris dans la même diégèse, il y a comme des champs-contrechamps qui unissent ce qui se passe en mer et sur terre, tout est en opposé et concourt à la fameuse violence. Et tout ce que tu trouves à me dire en enfonçant une porte ouverte est que « le réalisateur instaure une ambiance de confrontation uniquement pour susciter l’intérêt du spectateur. Il va se passer quelque chose ! ». Sans deconner ? Excuse-moi, ça me fait sourire. Encore heureux, ne crois-tu pas, que le réalisateur cherche à susciter l’intérêt du spectateur, c’est sa fonction. Ici il veut même aller plus loin, il veut l'assommer au spectateur, il veut l’étourdir.
      «va dans le sens du combat et de l’affrontement» C’est juste un point de vue si on se réfère au montage et aux images. Mais justement je pense que le réalisateur de par les conventions cinématographiques instaure une ambiance de confrontation uniquement pour susciter l’intérêt du spectateur. Il va se passer quelque chose ! »

      Passons à la suite. J’observe que tu ne fais aucune remarque sur le texte très guerrier et très agressif du film. J’ai l’impression qu’il ne te frappe pas, ou qu’il te dérange d’en parler pour ne pas contrarier ton projet. Là aussi ce n’est pas honnête car c’est un élément important, majeur, de ce clip. Tu me reprends juste sur ce que je dis de l’origine de Marseille. Là encore, tu n’es pas totalement honnête puisque tu ne reproduis pas l’intégralité. J’explique pourtant pourquoi c’est une ineptie. Non, les bords du Lacydon n’ont pas été conquis par une armée, des soldats qui auraient débarqué de la mer. C’est une histoire surtout de commerce avec des gens qui en s’installant progressivement, et avec l’argent qu’ils ont gagné, ont équipé progressivement les alentours de ce qu’on appelait pas encore le Vieux-Port. La ville s’est développée et enrichie grâce à eux. C’est une immigration, pas une invasion guerrière. Tu me surprends d’autant plus que tu me sers un drôle d’argument : « je ne connais pas l’histoire mais... » Bref, je ne comprends absolument pas ton propos reproduit ci-dessous, à moins que comme on dit, tu aies voulu chercher la petite bête. Là, c’est factuel. L’installation des phocéens s’étend sur plusieurs décades et ce n’étaient pas des soldats, ni des mercenaires, ni ce qu’il est convenu d’appeler des conquérants. La première phrase du film est bien une ineptie.
      "«Notre ville a été construite par des conquérants venus de la mer » est une véritable ineptie" Je ne connais pas assez l’histoire mais pour la majorité des gens Marseille - la ville a été fondée par des grecs en conquête de nouveau territoire venus par la mer même si des autochtones étaient déjà présents sur place. Je me trompe ? »

      Je suis encore circonspect sur le point suivant. Comment peux-tu dire que seul le premier plan de la ville affiche une absence de couleur de la ville. C’est le cas de tous les plans pris de la mer, de toutes les vues générales. Reprends le film. Les personnages ont des t-shirts de couleur, il y a des murs colorés, il y a un plan isolé sur un immeuble avec quelques couleurs. Mais tous les plans généraux montrent Marseille dans cette absence de lumière que je déplore. Je ne suis pas d’accord avec ce que tu me dis. Je ne prendrai pas le temps de sortir le photos. Pas le temps trop long.
      «Marseille se voit non seulement retirer sa lumière, déformer l’histoire autour de son origine »
      Je te suis sur la lumière sur le premier plan de Marseille mais pas sur la suite où les couleurs sont plus vives. »



      Pour le propos ci-dessous, tu isoles une phrase alors que j’ai expliqué clairement ce que tu me reproches d’affirmer. Je te pose donc la question. Vois-tu les rues de Marseille avec sa population. Les gens sur les trottoirs ou les places ? Non ! Ils n’y sont pas. Quelques jeunes, et Rami. Les habitants sont évacués. C’est une intention des concepteurs, je suis obligé de la relever et je ne vois pas pourquoi tu me le reproches, tu ne m’apportes encore pas la démonstration contraire.
      «Il y a dans la conception du film la volonté d’évacuer les habitants de la ville»
      Tant que tu parles de ton ressenti, je comprends dès que tu expliques cela par une volonté des créateurs, on change de dimension car tu fais de ton ressenti une vérité qui aurait été imaginée par les concepteurs. »


      Tu me fais ensuite une séquence comptabilité. Pourquoi pas après tout ? Mais là encore, tu ne reproduis pas exactement ce que j’écris qui est « Certains personnages aux figures patibulaires des bateaux sont équipés de masques... ». Je ne parle pas de tous les personnages ou de la majorité d’entre eux. Mais ce sont pour moi les plus signifiants, ceux qu’on voit en premier et je me pose la question de ces masques. Le paragraphe est d’ailleurs titré « Marseille impure ? », il y a un point d’interrogation. Dans ta volonté de démontrer l’absurdité, possible que je sois très con, je veux pas te contrarier, tu as sûrement raison, tu me dis dans la dernière phrase qu’ils peuvent signifier des personnes malades... c’est bien d’être ironique, je le suis pas mal depuis le début de la présente réponse, mais des conquérants malades, ça la fout mal, tu crois pas ? Bref, je trouve ta remarque inutile. C’est factuel, des personnages ont des masques, on peut se demander pourquoi ?
      «Qu’on arrive dans un endroit où l’air serait différent et qu’il vaut mieux ne pas le respirer ?»
      Combien y a-t-il de personnages dont on voit le visage dans le clip côté mer ? 33
      Combien ont des masques ?13
      Combien parmi eux ont à la fois le nez et la bouche recouvert ? 7
      Soit au total 7 sur 33 soit 21 %
      Et tu en déduis une généralité.
      On pourrait tout aussi penser qu’ils ont des masques pour éviter de contaminer Marseille s’ils se savent malade. »



      Ensuite, une nouvelle fois tu déformes mon propos initial. C’est ton procédé principal et c’est en cela que je suis déçu de ta longue réponse à laquelle je choisis de répondre pied à pied. Mon propos est de remarquer que seul Maradona parle dans ce film. Alors tu vas me chercher le Aux Armes de la fin, mais que je sache, le public n’est pas ici un personnage. D’autre part, et pour aller dans le sens une nouvelle fois de mon propos, pourquoi le « Aux armes » et pas le « Nous sommes les marseillais » ? Mais on va pas chipoter. Personne ne parle dans une ville où on aime parler. Là encore, ta technique consiste à ne pas reporter mon propos entier, puisque je dis « Ce qu’on peut sous-entendre est le désir sans doute inconscient de la marque de nous dire : taisez-vous ! Ou bien, on va vous faire taire. Ou bien, on ne parlera pas avec vous, ou alors, on ne vous répondra pas. On reste dans cette idée que l’autre ne compte pas ».
      La contradiction que tu veux m’apporter ici ne peut encore pas atteindre la cible. Je n’affirme pas, je m’interroge, je ne généralise pas comme tu me le reproches. Relis le texte car tu es à côté de la plaque.
      «On entend bien les jeunes sur le point de se chauffer pendant la partie de foot mais le son de leur voix est plus proche du borborygme que du discours. C’est voulu.»
      «taisez-vous ! Ou bien, on va vous faire taire » Je ne vois pas le rapport. Une fois de plus, tu écris que c’est une volonté des créateurs, alors qu’on n’en sait rien et en plus ton explication est étonnante. Le dernier plan comprend un chant en virage, on est loin d’une marque qui souhaite faire taire son public. »«On reste dans cette idée que l’autre ne compte pas» Tu restes dans l’idée ! Ne généralise pas. »


      Pour la remarque qui suit, il me semble que je suis clair. J’ai fait une suite d’observations qui sont liées les unes aux autres au service d’un postulat de départ. Tes observations se sont montrées insuffisantes à les réfuter. Je ne peux pas concevoir que ce film publicitaire ait un message aussi violent, limité, réducteur, irrespectueux de l’idée beaucoup plus noble que je me fais de ma ville. Je ne sais pas si tu es marseillais, si tu as cette ville dans le sang, mais personnellement, ce film m’a dérangé. Je me demande donc si ce sont vraiment les consommateurs potentiels de la marque qui sont les véritables destinataires de ce film. Et pour moi, il n’y en a qu’un de possible. C’est Adidas. La guerre de territoire qui est le sujet de fonds de ce film ne peut s’adresser qu’au concurrent de la marque. Alors bien sûr que ce n’est pas dans le film parce que pour le cas où tu ne l’aurais pas remarqué, j’ai fait un travail de décodage. Qu’il t’apparaisse imparfait et inutile c’est une chose que je peux comprendre. À côté de la plaque, c’est ton droit de le penser. Il n’en demeure pas moins que c’est mon interprétation. Car sans cela, je ne comprends pas les éléments qui concourent à ce film dans cette combinaison. C’est la seule façon pour moi de les justifier, parce qu’en tant que film publicitaire ou de propagande... comment dire... je suis circonspect. C’est très limité et négatif.
      «Le seul enjeu est ici la conquête par la guerre, ce qui pose question quand on est une marque de sport, au point qu’on peut affirmer que l’un des sujets de fonds est aussi la guerre de territoire avec Adidas et les autres grandes marques vers lesquelles un message de provocation est envoyé aussi.»
      « Là franchement, c’est incroyable. Non seulement, tu vois des choses qui pour moi n’existent pas dans le film, ensuite tu annonces que tout cela a été pensé par les créateurs et en plus tu extrapoles sur une rivalité de marques, mais où vois-tu cela ? C’est ton interprétation, ce n’est en aucun cas une démonstration. »


      Pour ce qui suit ci-dessous, tu penses ce que tu veux, mais je te fais remarquer que Maradona touche un beau paquet d’argent pour représenter la marque, ce qui suppose que le souvenir qu’il a laissé sur les terrains domine largement par rapport à sa triste réalité d’aujourd’hui. C’est factuel. Dès que Diego apparaît il attire toute la lumière. On le encore pour ce qu’il a été. Tu as le droit de ne pas être d’accord, mais factuellement j’ai raison.

      " Le souvenir qu’a laissé le joueur sur tous les terrains du monde domine largement les frasques régulières dont il jalonne désormais son parcours" Ceci est loin d’être vrai pour tout le monde. Pour moi Maradona est le symbole même de la déchéance à la fois physique et intellectuelle. Et le fait qu’il soit dans une pub est contre productif, c’est juste mon avis.


      Ce qui est déplaisant dans ce qui suit, c’est que tu te lances dans un délire verbal qui serait censé indiquer que les éléments que je fais ressortir sont du même ordre. Tu peux écrire ce que tu veux sur Maradona dans ce film, à condition que ce soit justifié par tout ce qui précède. Or Maradona dans ce film apparaît comme le meneur d’une armée conquérante qui se lance à l’assaut de Marseille. C’est tout ce qui peut être dit à peu près objectivement, mais libre à toi de délirer.

      Je n’écris pas la présence de Maradona dans ce clip est la preuve que les créateurs ont voulu montrer que Puma veut tel une organisation mafieuse prendre place à Marseille pour faire son business, tel la pègre en ayant l’intention de supprimer toutes intentions de se défendre. C’est le preuve que Puma au moyen de produits stupéfiants fera tout pour arriver à ses fins et gagner des titres. Maradona argentin nous rappelle la junte militaire et cela prouve que Puma écrasera tout début de résistance pour ceux qui se mettront sur son chemin. On peut écrire n’importe quoi à partir de n’importe quoi. Cela n’en fait pas une vérité.


      «Le dernier plan du film est saisissant. Il a l’air tout à fait anodin, presque mignon, mais il en dit long sur les intentions de ceux qui ont conçu le film, des têtes pensantes de la marque, ... C’est la main qu’ont choisi de mettre sur Marseille et le Vélodrome la marque Puma et son partenaire l’OM de Mac Court et Jacques-Henri Eyraud."
      J’ai longuement réfléchi à l’apparition de cette main. Ce qu’on peut dire objectivement c’est qu’elle ne s’impose pas, et qu’il n’y a rien dans ce qui précède qui permette de la raccrocher à quoi que ce soit. Comme je l’écris, mais encore une fois tu ne reproduis pas le propos en entier, « cela pourrait être la main d’une enfant... ». Ça l’est me semble-t-il, mais je crois qu’il y a un signifiant, conscient ou inconscient autre qu’on a cherché à émettre. Et le plus cohérent par rapport à tout ce qui suit est celui-là, la main du dictateur coréen. J’ai ce droit absolu d’interpréter les choses. Comme je le dis au début, c’est ma propre subjectivité qui s’exprime en essayant de prendre appui sur des éléments objectifs. Tu peux contester mon interprétation mais là encore tu ne me proposes pas une alternative cohérente. Tu me conseilles juste de m’abstenir de penser et de livrer mon point de vue. Bizarre. J’affirme que dans ces métiers de là pub, les mecs sont des sémiologues de haut niveau et il n’y a jamais rien de gratuit dans le moindre recoin d’une image. Tout est pensé, analysé, soupesé, arbitré. Penser que les éléments arrivent au hasard dans une image de pub c’est affiché une naïveté affligeante. Alors la question du pourquoi de ce symbole, je ne me la pose pas vraiment. J’exprime juste que plaquée sur la ville et mon Stade, ça me gêne.
      A aucun moment tu utilises le conditionnel. Non tu affirmes, cette main, c’est celle du dictateur coréen, cela prouve que Puma est un méchant.
      Et tu édictes cela comme le résultat de ta démonstration. Mais pour moi, tu ne démontres rien du tout.
      Puisque tu insinues que tout cela est pensé, travaillé avec comme but de faire passer des messages ?

      Tu poses une question ci-dessous à laquelle je pense avoir trouvé une réponse qui vaut ce qu’elle vaut, c’est à dire la valeur qu’on veut bien lui accorder. Les consommateurs ne sont pas les destinataires de ce film. C’est la marque concurrente qui a été visée. Toujours pareil, c’est ma vision, c’est mon interprétation. Je ne m’explique pas l’idée même de ce scénario, de ce pitch de départ delà violence latente des images et du montage, de la vraie violence du commentaire. Marseille est vue comme l’objet, le sujet de cette guerre. Elle est vue comme un territoire pris ou à prendre. Mais si tu penses que je dois mettre le conditionnel je peux le faire. Ça ne changera absolument rien à mon propos. Le lecteur moyen sait, lui, que ce n’est que mon avis et qu’il en fera ce qu’il voudra.
      Quel est l’intérêt de la marque de montrer dans une vidéo qu’elle considère Marseille comme une ville qui pue, qu’elle veut réduire aux silence les supporters… Puisque tout est si clair pour toi, pourquoi Puma attaquerait frontalement par un manque de respect évident, ses futurs clients ?


      Merci de me reconnaître ce droit. Pas d’autre commentaire.
      Tu finis en nous expliquant qu’au regard de ton analyse, tu boycottes la marque Puma, ce qui est ton droit évidemment.


      Oui, tu m’affirmes qu’il faut se garder t’interpréter trop. Qu’on a de grandes chances de se tromper. Ok. On ferme sa gueule alors. On pense pas, on écrit pas, on dérange pas. Je ne te comprends d’autant moins que tu m’écrivais que « mon analyse était extrêmement bien argumentée... » pour me mettre en garde ensuite sur les dangers de l’analyse... j’ai pris le risque des dangers, et comme je pense avoir pris le temps d’observer tout cela, je le défends avec conviction. Tu me pardonneras le ton de certaines des réponses que je t’apporte, mais j’ai vraiment eu l’impression que tu ne t’attaquais pas à l’essentiel car encore une fois tu n’as pas bâti de ton côté une vision différente avec ce que tu me reproches.
      Enfin, tu affirmes que je t’ai fait dans mon post précédent une morale primaire qui réfute toute idée qu’il n’y a pas d’intention. Ce n’est absolument pas cela. Je ne suis pas dans le tout ou rien. Il y a sans doute des intentions mais sont-elles celles que tu déduis ?



      Il faut juste que je te montre combien tu es bizarre et contradictoire. Tu me fais le reproche d’affirmer sans démontrer, et tu te permets d’écrire que pour toi ce film est brouillon. Ok, admettons qu’il soit brouillon, ce n’est pas mon avis. Mais alors, c’est quoi qui est brouillon ? À quelle étape du travail ? C’est une drôle de conclusion que tu me fais, qui enlève encore un peu de cohérence à ton discours auquel je te le redis, je reproche de ne pas toujours être honnête dans la formulation et la présentation.
      Pour moi ce film est brouillon, la trame narrative est peu claire et c’est souvent le cas quand on a une idée de forme sans avoir une créativité de fond. Facile de mettre en place une situation qui pitche mais beaucoup moins de terminer par une fin cohérente.


      Je pourrais sans rien renier écrire la même chose que toi, mot pour mot.
      Je te propose ici ma vision qui n’est que ma vision, rien de péremptoire. J’envisage totalement que cela ne puisse pas être la réalité des idées des créateurs.
    9. Jean Laville 12 Juillet 2018
      Salut Thierry,

      Quand tu écris «Il s’agit d’un film violent, agressif, choquant, voire dangereux», je comprends ce que tu as éprouvé au regard de cette vidéo.

      «qui brandit ce qui pourrait être un glaive ou une massue» or justement dès le premier visionnage on voit bien que ce ne sont que des torches. Si tu commences à voir des armes là où elles ne sont pas, la suite de l’interprétation risque de perdre en impartialité vu cette orientation. Cependant tu utilises le conditionnel.

      «va dans le sens du combat et de l’affrontement» C’est juste un point de vue si on se réfère au montage et aux images. Mais justement je pense que le réalisateur de par les conventions cinématographiques instaure une ambiance de confrontation uniquement pour susciter l’intérêt du spectateur. Il va se passer quelque chose !

      "«Notre ville a été construite par des conquérants venus de la mer » est une véritable ineptie" Je ne connais pas assez l’histoire mais pour la majorité des gens Marseille - la ville a été fondée par des grecs en conquête de nouveau territoire venus par la mer même si des autochtones étaient déjà présents sur place. Je me trompe ?

      «Marseille se voit non seulement retirer sa lumière, déformer l’histoire autour de son origine »
      Je te suis sur la lumière sur le premier plan de Marseille mais pas sur la suite où les couleurs sont plus vives.

      «Il y a dans la conception du film la volonté d’évacuer les habitants de la ville»
      Tant que tu parles de ton ressenti, je comprends dès que tu expliques cela par une volonté des créateurs, on change de dimension car tu fais de ton ressenti une vérité qui aurait été imaginée par les concepteurs.

      «Qu’on arrive dans un endroit où l’air serait différent et qu’il vaut mieux ne pas le respirer ?»
      Combien y a-t-il de personnages dont on voit le visage dans le clip côté mer ? 33
      Combien ont des masques ?13
      Combien parmi eux ont à la fois le nez et la bouche recouvert ? 7
      Soit au total 7 sur 33 soit 21 %
      Et tu en déduis une généralité.
      On pourrait tout aussi penser qu’ils ont des masques pour éviter de contaminer Marseille s’ils se savent malade.

      «On entend bien les jeunes sur le point de se chauffer pendant la partie de foot mais le son de leur voix est plus proche du borborygme que du discours. C’est voulu.»
      «taisez-vous ! Ou bien, on va vous faire taire »
      Je ne vois pas le rapport. Une fois de plus, tu écris que c’est une volonté des créateurs, alors qu’on n’en sait rien et en plus ton explication est étonnante. Le dernier plan comprend un chant en virage, on est loin d’une marque qui souhaite faire taire son public.

      «On reste dans cette idée que l’autre ne compte pas» Tu restes dans l’idée ! Ne généralise pas.

      «Le seul enjeu est ici la conquête par la guerre, ce qui pose question quand on est une marque de sport, au point qu’on peut affirmer que l’un des sujets de fonds est aussi la guerre de territoire avec Adidas et les autres grandes marques vers lesquelles un message de provocation est envoyé aussi.»
      Là franchement, c’est incroyable. Non seulement, tu vois des choses qui pour moi n’existent pas dans le film, ensuite tu annonces que tout cela a été pensé par les créateurs et en plus tu extrapoles sur une rivalité de marques, mais où vois-tu cela ? C’est ton interprétation, ce n’est en aucun cas une démonstration.

      " Le souvenir qu’a laissé le joueur sur tous les terrains du monde domine largement les frasques régulières dont il jalonne désormais son parcours" Ceci est loin d’être vrai pour tout le monde. Pour moi Maradona est le symbole même de la déchéance à la fois physique et intellectuelle. Et le fait qu’il soit dans une pub est contre productif, c’est juste mon avis.

      Je n’écris pas la présence de Maradona dans ce clip est la preuve que les créateurs ont voulu montrer que Puma veut tel une organisation mafieuse prendre place à Marseille pour faire son business, tel la pègre en ayant l’intention de supprimer toutes intentions de se défendre. C’est le preuve que Puma au moyen de produits stupéfiants fera tout pour arriver à ses fins et gagner des titres. Maradona argentin nous rappelle la junte militaire et cela prouve que Puma écrasera tout début de résistance pour ceux qui se mettront sur son chemin. On peut écrire n’importe quoi à partir de n’importe quoi. Cela n’en fait pas une vérité.

      «Le dernier plan du film est saisissant. Il a l’air tout à fait anodin, presque mignon, mais il en dit long sur les intentions de ceux qui ont conçu le film, des têtes pensantes de la marque, ... C’est la main qu’ont choisi de mettre sur Marseille et le Vélodrome la marque Puma et son partenaire l’OM de Mac Court et Jacques-Henri Eyraud."

      A aucun moment tu utilises le conditionnel. Non tu affirmes, cette main, c’est celle du dictateur coréen, cela prouve que Puma est un méchant.

      Et tu édictes cela comme le résultat de ta démonstration. Mais pour moi, tu ne démontres rien du tout.

      Puisque tu insinues que tout cela est pensé, travaillé avec comme but de faire passer des messages ?

      Quel est l’intérêt de la marque de montrer dans une vidéo qu’elle considère Marseille comme une ville qui pue, qu’elle veut réduire aux silence les supporters… Puisque tout est si clair pour toi, pourquoi Puma attaquerait frontalement par un manque de respect évident, ses futurs clients ?

      Tu finis en nous expliquant qu’au regard de ton analyse, tu boycottes la marque Puma, ce qui est ton droit évidemment.

      Enfin, tu affirmes que je t’ai fait dans mon post précédent une morale primaire qui réfute toute idée qu’il n’y a pas d’intention. Ce n’est absolument pas cela. Je ne suis pas dans le tout ou rien. Il y a sans doute des intentions mais sont-elles celles que tu déduis ?

      Pour moi ce film est brouillon, la trame narrative est peu claire et c’est souvent le cas quand on a une idée de forme sans avoir une créativité de fond. Facile de mettre en place une situation qui pitche mais beaucoup moins de terminer par une fin cohérente.

      Je te propose ici ma vision qui n’est que ma vision, rien de péremptoire. J’envisage totalement que cela ne puisse pas être la réalité des idées des créateurs.

      https://forum.lephoceen.fr/blogs/om-x-puma-une-autre-analyse.389/
    10. thierry b audibert 11 Juillet 2018
      J’aime bien ta phrase @Jean Laville « quand tu sombres... ». Alors ok, peut-être que je sombre mais alors puisque tu es réalisateur, pitche-moi en une phrase ce petit film. Et prends le temps de réfuter mon analyse. Je ne tiens pas à avoir raison absolument. J’ai tout mis à plat et j’ai réflféchi sur ce qui me chiffonnait qui ne me sautait pas aux yeux. Fais-le et on discute. Là, tu me fais une morale primaire qui réfute toute idée qu’il n’y a pas d’intention ou qu’il faut se méfier de sa subjectivité personnelle. Donc, explique-moi où tu places la tienne. Propose-moi autre chose.
    11. Jean Laville 11 Juillet 2018
      Salut Thierry,
      A force de pousser l'analyse à son paroxysme, on arrive à extrapoler ce qui n'existe pas.
      Etant moi même réalisateur, je me suis vu féliciter dans des festivals pour des intentions que je n'avais absolument pas mis dans mes films.
      Cette analyse reste la tienne. Et si elle est extrêmement bien argumentée, quand tu sombres dans tes explications, celles-ci ne sont que les tiennes mais pas forcément celles des créateurs.
      Cela me rappelle aussi l'anecdote d'une dissertation ayant pour sujet "Il est libre Max" chanson de Hervé Christiani. Au lycée, une prof de français avait demandé comme sujet d'évoquer de quoi parlait l'auteur par le biais de cette chanson, qu'elle en était l'essence même ?
      Une élève, de la famille de Hervé Christiani (sa nièce, je crois) lui avait donc demandé qu'elle était le sujet même de sa chanson et l'avait relaté dans sa dissertation. Elle a eu une note exécrable alors que c'est elle qui était dans le vrai. Alors méfiance aux interprétations des créateurs. Ce qui n'enlève rien à ton ressenti.
      J'espère avoir été clair dans mon explication.
      Bien à Toi.
    12. Innommable 10 Juillet 2018
      Bonjour,

      De supporter à supporter, de cinéphile à cinéphile, je te dis Bravo pour ton analyse du clip ! J'en partage le moindre mot à 100%.

      Un ami, habitué de ce forum (je ne participe pour ma part qu'à la partie réservée aux joueuses de l'OM), a attiré mon attention sur ton post, suite au tweet que j'avais écris sur mon compte (évidemment bien plus concis que ta longue analyse détaillée).

      https://twitter.com/Olympiennes/status/1014611890977243136

      Et non, il ne s'agit pas "simplement d'une fiction", en aucun cas, même. Il s'agit d'une publicité, et une publicité - terme agréable pour "propagande commerciale" enracinée dans une idéologie précise, celle du profit (ici, plumons la volaille qu'est le supporter) -, repose entièrement sur le symbolique, la métaphore. Autrement dit, chaque seconde qui passe est bourrée jusqu'à la gueule de messages à faire passer, si possible de façon la plus discrète à première vue, mais prégnante, subliminale s'il le faut.

      Le succès du clip - et en cela il est, hélas, pleinement réussi, si j'en juge par son accueil enthousiaste sur les réseaux sociaux - dépend de sa capacité à faire oublier par sa cible (le spectateur) qu'il n'est qu'une vulgaire propagande, en lui faisant croire qu'il voit autre chose. Quoi donc ? Une fiction. Une histoire, qui va le flatter dans le sens du poil. Cette "histoire", cette fiction, joue le rôle du MacGuffin hitchockien, un McGuffin poussé à son extrême le plus absurde. Au lieu de le perdre de vue comme dans "A Lady Vanishes" ou "The 39 Steps", on ne voit au contraire plus que lui. On ne voit plus que le récit qui nous est montré. Il est déguisé en soleil aveuglant qui nous empêche de voir tout ce qui l'entoure.
      Mais ce récit est mensonger de la première à la dernière seconde. Je passe sur les absurdités des références historiques tellement fausses que Thierry a parfaitement démontées, pour m'attacher ici aux valeurs mêmes du sport et du "Beautiful Game" qu'est le football. Car le foot est un SPORT, un JEU, une FÊTE. Quand on va au stade, que ce soit au Vélodrome ou n'importe où ailleurs dans le monde, on y va pour prendre du plaisir, de la joie. Pas pour y déverser de la haine, de la violence. Même si je sais bien que pour beaucoup, haine et violence - qu'elles soient simplement verbales (et lâchement légitimée comme "folklore et culture inhérents au football") ou physiques (et ce sont toujours les "autres" qui ont commencé, on ne fait que défendre notre "honneur"), pour beaucoup haine et violence sont synonymes de plaisir. Mais il va justement de la responsabilité du club, de l'OM, qui accueille des familles entières en son stade, de veiller à ne pas dénaturer le sport, le jeu que nous aimons, et à ne pas renvoyer de lui-même et de la ville une image exécrable, peinte aux plus viles pulsions de l'âme humaine. Je le dis sans crainte d'être taxé d'exagération : ce clip est profondément fasciste, dans sa forme, comme sur le fond.
    13. KIK 13 9 Juillet 2018
      salut @thierry...pas mal, beau travail...et c'est une vision des choses qu'on peut éventuellement comprendre...mais je dirais un peu dans la meme veine, que celle d'aulas, sur une chanson de supporters...:D
    14. thierry b audibert 8 Juillet 2018
      @sacrum83 , @barz13 ,
      Les amis je vous fais une réponse commune. Bien sûr qu’il s’agit d’une fiction et que je ne m’attends pas à une invasion barbare. La réflexion consiste à plonger dans les éléments qui concourent à cette fiction. Essayer de comprendre ce qu’il s’est passé entre l’écriture, on est parti d’une page blanche, jusqu’au produit final. Il y a toujours des intentions, plus ou moins bien encodées. Ne croyez pas que je me suis fixé pour objectif de faire une analyse à charge. Le film n’a pas produit une bonne impression sur moi dès la première vision. Quelque chose m’a gêné, je n’ai fait que chercher à comprendre pourquoi et je vous assure qu’il est difficile d’avoir une autre vision quand on démonte tout. Y compris pour Kim Jong. Ne m’avez-vous pas lu un peu vite. Avez-vous revu le clip plusieurs fois de suite ? Plus le temps passe, plus je pense qu’en c’est Adidas et les autres marques qui sont les véritables destinataires de ce film.
      Innommable aime votre message.
    15. barz13 8 Juillet 2018
      Salut, ce clip est une forme agressive de dire qu'on va conquérir le monde, que le peuple marseillais est un peuple conquérant, qui a du caractère (quand on voit les jeunes s'embrouiller sur le terrain), c'est pour montrer que c'est une ville qui ne se laisse pas marcher dessus. Evidemment que ça emprunte aux clips de rap car c'est la musique qui vend le plus en France (quand tu vois le montage hyper nerveux avec des roues arrière etc), le public visé est celui des jeunes et en ce sens il est très réussi. Ça leur servirait à rien de viser les anciens spécialement car ils sont déjà acquis a la cause de l'OM et rien n'y changera surtout pas un clip promotionnel. J'aime beaucoup l'imagerie de Waterworld je trouve que c'est un point de vue intéressant, je pense que tu es trop méfiant et que c'est juste une fiction. Quand je regarde terminator je sais que Schwarzie n'a pas réellement envie d'exploser un commissariat.
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    16. sacrum83 8 Juillet 2018
      Salut.

      Ben dis donc, t'y vas pas avec le'dos de la louche

      Alors on peut apprécier où pas le film réalisé par Puma et la teneur de celui ci ( je suis pas fan d'associer Marseille et la piraterie, même si je n'y vis plus j'ai horreur des clichés entourant cette ville) mais il faut voir ça comme une fiction.
      L'arrivée des flibustiers façon Mad Max ou Bane dans Batman est plus une allégorie (inexacte certes) autour de la création de la ville, les êtres menaçant partant à l'abordage des ports phocéens ne sont pas des envahisseurs mais les phocéens eux mêmes !

      Je pense que tu es parti avec un à priori négatif concernant les ambitions de la direction et de Puma pour interpréter de la sorte une fiction d'une minute (la main de Kim Jong un), personnellement tant que Puma assure au club une couverture médiatique digne de son rang il peuvent bien représenter les marseillais par Casimir .
      gero74 et barz13 aiment cela.