Je lis, je vois, j’entends, des trucs sur Rudy Garcia qui m’horripilent ces derniers jours.
Mes c o u i l l e s à la fin !
Alors maintenant les supporters sont entraîneurs… Mais pas que ! Ils sont aussi tacticiens, statisticiens, scouts, dirigeants, économistes du foot, pas encore jardiniers mais ça va venir, ils maîtrisent aussi la communication. Bref, ils savent tout, tout tout. Ils définiraient mieux les orientations du club que les personnes en place, les surpasseraient d’ailleurs en capacité stratégique, anticiperaient facilement le moindre problème en amont, structureraient mieux les entraînements de joueurs qu’ils auraient bien mieux que d’autres sélectionnés, et achetés au meilleur prix, pour certains ils n’auraient pas hésité à mettre le paquet (c’est vrai à part le Qatar tout le monde joue si petit bras). J’arrête-là, je vais mourir de rire. Et tu les vois se répandre sur les réseaux sociaux, où ils dispensent sans honte leur enseignement incontestable, accompagné d’insultes pour l’actionnaire, le président-délégué, le staff technique, les joueurs, et souvent en 140 caractères svp. Moi, ce sont surtout ces supporters-là que j’ai envie de railler. Ceux qui crient « au loup » quand rien n’est encore joué véritablement, au seul prétexte de se prévaloir plus tard, si par hasard les faits finissaient par leur donner raison, d’avoir été les premiers à alerter la population afin que celle-ci reste sous le préau, ébahie devant autant de science. Ils peuvent aussi jouer ce jeu de massacre parce qu’ils sont à la tête d’un club de supporters et qu’une nouvelle direction vient contrarier leurs petits intérêts, eux qui se sentent tellement dépositaires de la communauté qu’ils arriveraient à te faire croire qu’elle seule, qui ne représente plus rien pour eux depuis longtemps, remplit l’intégralité de leurs préoccupations. Je raille les supporters, mais c’est tout de même un peu la faute des journalistes. Enfin… de certains, pas de tous, car j’en vois quelques-uns qui font leur métier proprement et qui ne se départissent pas d’une certaine fraîcheur quand ils vont jusqu’à donner un avis personnel, là où beaucoup préfèrent laisser croire qu’ils savent des choses sans pouvoir les dire, bloqués face à l’hermétisme de la direction olympienne. Oui, ces journalistes qui s’installent avec tellement de suffisance dans ces émissions parisiennes qu’ils vous donnent l’impression d’avoir au mieux inventé le football ou au pire d’en posséder les clés. Et vas-y qu’on crée de l’action pour le spectateur, avec des duels plus souvent proches du débat d’égos que du débat d’idées, des coups de gueule, des avis tranchés, tous ces trucs à la con que singent malheureusement par la suite les talks marseillais qui n’ont même pas la fierté d’inventer autre chose, de la punchline, cette nouvelle pute à clics, il nous faut de la punchline que les uns et les autres pourront faire circuler comme les potins de ces mémères qui carburaient jadis à « Point de vue et image du monde », ou bien ces beaufs et cagoles 2.0 qui pourrissent leurs camarades dans les confessionnaux de la télé-réalité. Puisque j’y suis, c’est avec consternation que j’ai observé les sélections en mode « The Voice » de la deuxième Talk-Academy du Phocéen, dispositif humiliant pour ceux qui ont eu la naïveté de s’y porter candidats, ainsi que les critères de sélection qu’y énonce le patron du site, lesquels nous éloignent de la passion simple et rafraîchissante des débuts, comme si désormais seuls les clones de l’inégalable René Malleville devaient uniquement au bout du compte disposer du droit de se faire entendre, erreur suprême car notre supporter emblématique est bien plus complexe, plus riche, plus malin et cérébré que ce qui se dégage de ses célèbres coups de gueule. Il est surtout bien plus authentiquement supporter. Car à la fin c’est quoi un supporter ? C’est quelqu’un qui espère du plus profond de lui que le meilleur est à venir pour son équipe, dans l’immédiat, y compris quand il sait qu’il y a très peu de chances que celle-ci l’emporte contre un adversaire plus fort. C’est quelqu’un qui met toute sa foi dans le prochain match malgré les inquiétudes qu’il peut nourrir sur les manques, les carences, qu’il n’est pas plus bête qu’un autre pour percevoir, qui ose même la naïveté et engage ses tripes dans son espérance. Et ce que je reproche à pas mal de ceux qui s’expriment sous toutes les formes désormais, c’est de pratiquer l’exercice du seul point de vue de compétences qu’ils ne possèdent pas toujours. Il faut s’accorder au moins sur le fait qu’ils en recèlent moins que ceux qui sont au commande du club. Ils n’expriment plus assez leur émotion véritable, leur enthousiasme, leur foi dans l’OM, leur considération pour sa longue histoire. J’ai envie de mépriser ceux qui ne veulent parler que de l’OM du présent et qui se foutent comme de l’an 40 du passé. Comme René Malleville, je ne supporte pas ceux qui ne voleront jamais qu’au secours de la victoire et pour lesquels l’OM n’est plus ce grand club qu’il est pourtant toujours et à jamais, et qui ne se rendent même plus compte qu’à déblatérer sur celui-ci ou celui-là qui en a la charge, ils ne donnent que l’impression de tenir ce grand Olympique de Marseille dans une forme insoutenable de mépris. Ceux-là ne s’abonnent que si le club met les grands moyens avec des top-joueurs que pour l’instant, et sûrement pour longtemps, le club ne peut pas se payer. Ils ne viennent plus depuis le départ de Deschamps, ont fait un petit retour sous Bielsa et basta, ils restent devant leur clavier en attendant la prochaine embellie. Ce sont le plus souvent ceux-là qui bavent quand les vieux et plus fidèles abonnés entretiennent sans ouvrir leur grande bouche une parfaite loyauté vis-à-vis de l’institution, de l’entité OM.
Donc, quand je lis les propos haineux sur Garcia qui s’affichent ces jours-ci, succédant de la part des mêmes à d’autres sur Zubizareta au début du mercato, ou Eyraud parce qu’il a fait une plaisanterie sur la tisane, quand se déverse sans arrêt ce fleuve d’aigreur, je me demande où est l’amour véritable pour l’OM, où est le supporter ? Certains promettent maintenant l’enfer à Garcia, coupable d’avoir défini un certain nombre de profils et d’avoir tardé à se montrer satisfait par ce qui lui était proposé, oui, ça m’énerve. Coupable d’avoir été trahi à Monaco dès la première minute par des joueurs qui avaient laissé leur tête au vestiaire. Quand je lis qu’il veut « toucher » sur les transferts, de la part de gens qui n’en savent rien, oui ça me dégoûte. Et quand j’en entends qui promettent de scruter les futures compos de l’entraineur avec toute l’acuité de leur regard d’expert et l’assurance d’un physique de dispensé d’EPS, ça finit de m’achever. Qu’une chose à dire. Fermez-là et supportez l’OM. Vraiment. Le temps est loin d’être venu de faire des bilans. Mitroglou vient d’arriver et il doit se remettre de sa blessure avant de retravailler physiquement, Rami doit récupérer de son souci au pectoral, Payet va revenir progressivement et ne sera pas au top tout de suite, Abdenour n’a pas joué depuis un moment et ne sera peut-être pas performant dans l’immédiat, laissez encore à Maxime Lopez le temps d’avaler sa première saison en pro. Regardez l’équipe-type à la même date la saison dernière, et celle que vous aurez l’occasion de voir dans les courtes semaines qui viennent. Respectez Garcia qui est certainement plus compétent que vous tous réunis, attendez un peu avant de juger les uns et les autres et de nous livrer votre catastrophisme ridicule. Vous m’avez gonflé avec les punchlines.
Vive le grand Roger Magnusson !
VOUS ME GONFLEZ AVEC LES PUNCHLINES !!!
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thierry b audibert
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