Le problème n'est pas ethnique. Je ne pense pas que cela gênerait forcément un grec et un irlandais de partager et de travailler ensemble si cela leur est profitable sur le plan social, financier et humain. Seulement l'UE actuelle est faite par et pour les très riches qui profitent des inégalités entre pays pour se faire des marges monstrueuses. Du coup, forcément, cela ne passe pas pour le commun des mortels que nous sommes... Je suis d'accord sur l'objectif final (l'Europe des Nations), moins sur la méthode car je suis intimement convaincu que la strucuture actuelle n'est pas réformable. Par contre, si on devait un jour passer par le Frexit, il faudra le faire proprement et non par la même campagne putassière qui a abouti au Brexit et à un joyeux bordel. L'objectif d'un éventuel Frexit est d'éliminer la structure Union Européenne, pas de se couper des Etats qui la composent. L'Allemagne est le pays qui a le plus profité de l'UE post-Maastricht car elle a également bénéficié de l'ouverture du rideau de fer, avec sa main d'oeuvre bon marché à proximité. Pas étonnant qu'ils ne souhaitent pas voir évoluer une situation qui leur est favorable... La concurrence libre et non faussée, c'est de la foutaise, ne serait qu'en constatant tous les cas de délocalisations et de travail détaché. Nous sommes perdants sur tous les points : - emplois détruits - qualité en baisse au nom du low cost Mais la concurrence libre et non faussée est tout aussi fumeuse sur les échanges internationaux. En atteste le scandale SpaceX / ArianeSpace, à lire ici. Pour résumer, SpaceX reproche à ArianeSpace d'être trop subventionné par la France et l'UE et entrave la concurrence libre et non faussée... le tout alors que SpaceX bénéficie du Buy American Act, qui veut qu'un satellite américain ne peut être mis sur orbite que par un lanceur américain. N'importe quel dirigeant digne de ce nom irait dire à SpaceX d'aller se faire défleurir le sphincter. Là, au contraire, on continue à discuter TAFTA... et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, d'où mon profond attachement à mener des projets industriels européens gérés par les Etats afin de s'affranchir le plus possible des tentacules états-uniennes...
Je suis d'accord avec toi ! Juste deux précisions pour le premier et le deuxième point : 1)Dans mon esprit , c'est absolument pas ethnique. C'est plus "culturel" voire même "anthropologique". Par exemple, les anglo-saxons ne comprendront jamais que les Grecs ouvrent les magasins le soir et pas l'après-midi à cause du climat. Alors certes, c'est le petit bout de la lorgnette . Mais ça fait partie d'un ensemble de petits détails qui est d'après moi assez révélateur malgré tout. 2) Justement, l'idée de l'Europe des Nations confédérale implique que tous les traités actuels soient dissous et qu'on ne garderait qu'une sorte de "super conseil de l'Europe", qui existe déjà mais qui ne sert à rien car l'UE verrouille toute possibilité de bilatéralisme. C'est expliqué en détails dans son dernier bouquin. Au passage, je te le recommande, ce sont tous ses discours, ses idées et ses programmes, avec commentaires, depuis le congrès d'Epinay .
sans autorité supranationale pour effectuer les arbitrages et fixer un cadre pérenne, cela relève de la bonne volonté des états et donc est fragile, susceptible de marchandages, chantages et absence de vision d'ensemble. Mais tu évoques un point central : celui de la compétence. Une institution européenne avec un but et des moyens précis fonctionne, mais une institution résultant des rapports de force intergouvernementaux est un échec (je pense que depuis 30ans on peut l'affirmer au sujet du conseil européen). Tu cites la Pac, mais pourtant l'agriculture est un domaine ultraimportant pour le sentiment d'appartenance à son pays, à son terroir. Il n'échappe donc pas à la logique qui voudrait que le peuple ne soit jamais aussi bien servi que par l'état-nation. Pourtant, avec un regard plus global, tu l'évoques toi même les objectifs d'indépendance doivent être établis non plus au niveau de la nation mais de l'union. parce que les enjeux dépassent les capacités des seuls états à y répondre. Et ce qui fonctionne pour l'agriculture peut tout aussi s'appliquer à la gestion des frontières, aux structures d'accueil des migrants, à la lutte contre les trafics, à la régulation des marchés financiers et des monopoles, à la sécurité alimentaire ou encore au développement durable, aux négociations commerciales. des différences subsisteront et je n'ai personnellement jamais entendu qui que soit (à part peut être qq illuminés espérantistes) vouloir créer un "homme européen" sur les décombres des états-nations. Pour moi la fédération serait une "couche" administratif/politique supplémentaire. Comme je le disais, les problèmes auxquels nous sont confrontés dépassant le cadre national, il faut des institutions supranationales pour apporter des réponses. Et dans ce cadre, la régulation financière, l'immigration, le développement durable, le poids géostratégique me semblent des sujets sur lesquels une institution à un niveau continental a toute sa place. Le tout étant de bien définir ce qui doit être transféré au niveau européen et ce qui doit rester dans le cadre national ou local. Et de la même manière qu'au niveau des collectivités françaises, l'absence du débat favorise des erreurs, des frustrations et engendre un tâtonnement qui remet en cause l'ensemble du processus de décentralisation. Tout cela venant s'ajouter à la crise de légitimité d'un processus qui parvient mal à rassembler car étant incapable de se définir : que sera la commune dans 20 ans ? quelles compétences continuera d'exercer l'état localement ? Quelle compétence les états accepteront de transférer au niveau européen ? Pour moi ce sont les mêmes débats : Quelle organisation administrative et politiques voulons nous et laquelle est la mieux adaptée au monde actuel ? la question des lobbys est effectivement un gros point noir sur le dos de la commission et du parlement, mais est-ce que dire cela suffit à renoncer à l'intérêt d'une institution supranationale ? Pour moi non. On ne se pose pas ces questions quand il s'agit de pointer du doigt des réglementations nationales insuffisantes et on ne se pose même pas la question quand il s'agit de l'onu, alors pourquoi devrions nous être aussi exigeant et implacable vis à vis de bruxelles et aussi pondéré quand il s'agit de paris ou nyork ? De plus en plus de personne veulent sortir de l'europe mais pourquoi n'y en a t il pas davantage pour sortir de la france ou de l'onu ?
Marie-France veut peut être me faire croire que les traditions, la langue, les mentalités, le terroir et la vision du monde sont semblables entre un breton, un parisien, un basque, un corse, un auvergnat et un alsacien ? Ou entre un calabrais, un ladin, un toscan et un piémontais ? Et encore une fois, de quoi parle-t-on ? Il y a une tradition française des douaniers ? Des centres d'accueil ? Des accords commerciaux ? Les mêmes débats ont cours dans les pays européens sur ces sujets. Et bien souvent les mêmes pratiques. ce qui supposerait que à l'abri du vote populaire, dans leurs salles du conseil européen, les représentants des gouvernements nationaux seraient moins enclin aux compromissions ? Je trouve cela assez naif. La corruption restera présente, sauf qu'en soustrayant des institutions démocratiques européennes en face capable de lutter contre ces corruptions à grande échelle, celle-ci aura le champ libre. Entendons nous bien, je comprends et partage en grande partie le constat. Mais croire qu'un problème qui se pose au niveau d'un continent puisse être réglé par un état ou même la bonne volonté d'un agrégat d'états, ça me semble irréaliste. Ce que vous appelez de vos vœux s'écrase à la réalité politicienne (et on le voit d'ailleurs actuellement dès qu'il s'agit d'évoquer une réforme des traités). j'ai eu plutot l'impression que le gouvernement allemand s'était servi du jugement pour enterrer avec les honneurs le projet. Alors que la cour n'avait pas été aussi "politique" et avait simplement considéré (ce qui me semble être une évidence) que cette décision ne pouvait être prise par le conseil européen mais bien par les parlements nationaux. En l'état actuel des institutions (non fédérales), un tel dispositif pour être légitime doit être décidé par l'émanation des souverainetés nationales/populaires : les parlements nationaux. https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2013-2-page-28.htm# Je l'avais déjà invoqué mais la cour de karlsruhe ne fait que pointer du doigt l'impossibilité que des chefs de gouvernements nationaux décident entre eux des politiques applicables dans leur pays respectif sans en référer à leur institution de tutelle : leur parlement. Ils font très bien leur travail et tant qu'une clarification ne sera pas faite sur la supériorité du droit communautaire (dans des domaines et dimensions prédéfinis et acceptés par chaque état adhérent au projet) sur le droit national, la cour continuera à pointer cette évidence. A raison. Aux politiques de clarifier la situation et cesser de considérer l'union européenne comme un moyen de "court-circuiter" leur parlement national de tutelle et ensuite de dire, hypocritement, "ah mais moi je n'y suis pour rien, c'est la faute à l'europe". Le droit change. Et la libre concurrence est aussi inscrite dans les droits nationaux. Et la lutte contre les cartels me semble être une très bonne chose si elle permet de faire jouer la concurrence au profit du client. A condition que se développe, de l'autre côté une politique plus protectionniste au niveau européen contre les prises de controle chinois, états-uniens ou russes. Là me semble bien être tout l'enjeu. A ce propos, il me semble d'ailleurs intéressant de constater que même un libéral comme macron s'est rendu à cette évidence en proposant un "buy european act" (on verra si ça aboutit, mais personne ne l'a obligé à le proposer). Le débat de l'intervention public n'est pas un débat nation vs europe mais un débat qui traverse ces différents échelons et se pose aussi bien au niveau européen, national que local. Le libéralisme est malheureusement très ancré dans de nombreux pays. Y compris dans des pays gouvernés par des eurosceptiques. Si la grèce est majoritairement sortie de cette idéologie, on sait pourquoi et à quel prix, ça n'est un pays parmi tant d'autres qui eux n'ont pas (encore) décillé. Et de la même façon que je ne deviens pas indépendantiste provençal par opposition aux lois et politiques nationales, ça ne me vient pas à l'idée de remettre en cause la légitimité d'une institution européenne parce qu'une commission européenne pilotée par une clique de gouvernements ultralibéraux a comme aveuglement idéologique le libre-échangisme extrême. Un peu comme si aujourd'hui j'associais ultralibéralisme et république parce que macron est président. Ce sont deux choses à dissocier : institution (qui doit prendre la décision?) et politique (quelle est la décision ?) ps : et merde, +10 000 caractères.
Pour les "mêmes pratiques", je ne vois pas tellement où tu veux en venir. Et on ne peut pas comparer la France avec l'Italie. La France a un Etat unitaire depuis Philippe le Bel (avec certes de grosses turbulences) tandis que l'Italie a été totalement réunie en 1870 et a une structure fédérale. Ce n'est pas du tout la même chose. Et "être" Français, Grec, Irlandais, etc, c'est ce que tu disais : une culture, une langue, une pensée, une philosophie, etc. Un ensemble qui forme tout simplement un peuple. Un ensemble de chose qui font qu'il ne peut pas y avoir de peuple européen. Pas du tout à l'abri du vote populaire, au contraire, puisque là, ce serait dans un cadre d'accords bilatéraux (par exemple les présidents Français et Russe s'entendent pour construire une nouvelle fusée à propulsion) où seuls siègent des chefs d'Etats élus. Ce n'est pas naïf, je pense que c'est la seule solution pour sortir du marasme actuel. La Cour de Karlsruhe n'est là que pour défendre les intérêts allemands. Rien d'autre. Dernier exemple en date avec Macron qui est allé voir Merkel en disant "vous voyez, on a fait des efforts en flexibilisant le marché, maintenant, à votre tour en renforçant le mécanisme de solidarité". Encore Nein ! Un des gros problème vient de l'arrêt de 2009. (lien ici : https://www.fondation-res-publica.o...t-l-Europe-une-revolution-juridique_a431.html). Ils ne feront jamais rien d'autre que de défendre leur propre chapelle. Donc c'est ce que je dis : tu ne peux rien imposer à l'Allemagne, par conséquent il faut en tirer les conclusions qui s'imposent. Je suis d'accord pour dire que de se lamenter sur "la faute à l'Europe" c'est un raccourci, il n'empêche que personne n'élit les juristes européens qui pondent chaque année toujours plus de normes via des directives que les Etats doivent transcrire dans leur droit est un déni total de démocratie. Un exemple typique de ce que Séguin appelait la "technocratie corporatiste". Le "Gouvernement des Juges" de Lambert, pour être plus clair. C'est précisément ça le problème puisque aujourd'hui, 80% de notre droit est une transcription "semi-adaptée" des directives européennes. Le libéralisme est gravé dans le marbre par les traités et quasi-tous les gouvernements socio-démocrates ou chrétiens-démocrates ne jurent que par le libéralisme anglo-saxon et considèrent toute forme de protectionnisme comme du crypto-fascisme. Par conséquent, la France, qui est un Etat interventionniste depuis toujours (comme la Grèce du reste) doit en tirer les conclusions qui s'imposent. C'est donc bien un débat nation/Europe puisque aucun des traités actuels ne te permets de changer quoi que ce soit en la matière, et ça ne sera jamais possible avec l'Allemagne, comme j'ai indiqué au dessus. C'est donc peine et énergie perdue. Il s'agit donc de reconstruire autre chose pour envisager enfin sereinement l'avenir. Quant aux Républiques, il y en a plusieurs formes. Je ne vais pas trop développer mais, à titre d'exemple, la Constitution grecque n'a rien à voir avec l'allemande et pourtant, ce sont deux républiques. Dans la Constitution allemande il y a le principe de liberté de commercer, dans la grecque celui de "protection du citoyen", et dans la française celui "d'égalité", etc. Tout se recoupe finalement, et nous en revenons encore une fois au premier point...
Tu pars du principe que le cadre supra-national sera objectif et impartial. Je pense que tu es naïf sur ce point. Il y a toujours un parti pris, or celui-ci n'est clairement pas en notre faveur puisque le modèle européen est calqué sur le modèle anglo-saxon... Les accords entre Etats, bien qu'ils puissent être difficiles à trouver et faire l'objet de compromis et de négociations pour parvenir à une entente, ont le mérite d'aboutir à des relations plus directes, efficaces, et surtout ce sont les Etats qui restent décisionnaires. Je le répète : les grands projets Ariane, Airbus et Concorde ont vu le jour parce que les Etats l'ont décidé. Ca, c'est du concret. Après, il peut arriver qu'un accord ne soit pas possible, comme ce fut le cas pour l'aviation militaire : la France s'est désolidarisé du projet européen parce que son industrie n'était pas suffisamment sollicitée (allemands et anglais se réservaient la grosse part d'indus, alors que la France était le demandeur n°1) et parce que les besoins n'étaient pas les mêmes (la France voulait un avion à missions polyvalentes, et adapté aux porte-avions) Pas d'accord possible, la France a fait le Rafale, les européens ont fait le Typhoon. Il n'y a aucune rancune à avoir - surtout que le Rafale surpasse largement le Typhoon - mais les Etats ont au moins pu être décisionnaires et choisir leur programme. Pour en revenir à la PAC, l'objectif n°1 était en effet l'autosuffisance alimentaire et il a dans un premier temps été atteint. Mais, avec l'entrée des pays à bas salaires, la PAC a été complètement dévoyée : désormais, c'est la course au low cost. L'UE a laissé faire parce que quelques entreprises agro-alimentaires et de la grande distribution y ont trouvé leur compte en se faisant de grosses marges, mais les agriculteurs ont trinqué et la qualité s'en ressent (les abattoirs aux pratiques honteuses, Spanghero, l'entrisme de Monsanto...)
je ne parle pas globalement, mais dans le cadre de certaines compétences qui ont été, ou de mon point de vue devraient être, transférées au niveau européen. La tradition française, grecque ou polonaise de régulation des marchés financiers, je ne sais pas ce que c'est. La manière portugaise, irlandaise ou lituanienne de gérer un centre pour migrants, je ne sais pas ce que c'est non plus. Donc, tu me parles culture, mentalité, moi je te parle de fonctionnement de terrain sur des sujets précis. L'europe, pour moi, doit exercer seule certaines compétences (douane, immigration, diplomatie, défense, sureté nucléaire, accords commerciaux,..). Et moins se préoccuper des autres compétences (qui pour le coup pourrait toujours être discutée et développée dans le cadre d'une coopération interétatique). Encore une fois, l'europe n'a pour moi pas pour conséquence de diluer les cultures mais simplement d'assumer certaines fonctions précises que les états ne sont plus capables d'exercer de manière efficiente. les juristes européens répondent aux orientations et volontés politiques émises par les représentants des gouvernements nationaux. C'est précisément cela que je trouve dysfonctionnel dans l'ue d'aujourd'hui. C'est ce diktat des gouvernements nationaux qui me semble le point central de la critique du caractère technocratique de bruxelles. Ces politiques communes devraient être, déjà d'une, beaucoup plus encadrées pour canaliser l'inflation normative (qui semble vouloir engloutir toute norme nationale) et, d'autre part, établies par le parlement européen élu lui directement et seul apte à formuler une stratégie européenne globale. sauf qu'encore une fois tu perçois l'ue comme un nouvel état nation, ça n'est pas sa vocation. Et je comprends cette crainte (m^me si elle me semble non fondée) puisque la construction européenne et les politiciens nationaux n'ont rien fait pour clarifier les responsabilités des uns et des autres. Forcément, c'est plus facile de faire passer ses réformes sous couvert d'injonction communautaire plutot qu'assumer son idéologie. Mais cette idéologie de l'ue émane des idéologies des gouvernements nationaux eux même, pourquoi celle-ci changerait-elle une fois l'ue dissoute ? Le conseil européen et le fonctionnement actuel de l'ue est un bien pratique moyen d'éviter des débats douloureux au sein du pays en faisant passer cela pour une politique "de l'ue" qu'un politicien national n'aurait donc pas besoin d'assumer. En outre, effectivement la situation actuelle, favorable à l'allemagne, nuit à la construction européenne et à l'image de l'ue et de l'allemagne. Visiblement, la successeure de merkel semble sur la même ligne vonschaublesque de protection de ses avantages comparatifs nationaux. Soit, mais ça n'est pas une fatalité (encore une fois, mse, intervention de la bce, union bancaire, des choses montrent que les institutions européennes sont encore et toujours un vaste chantier permanent, qui ne me semble pas figé comme tu l'évoques) et, d'autre part, à considérer que le même rapport de force s'installe après-merkel, là encore rien n'empêche de mettre en place des mécanismes plus intégrés en excluant l'allemagne. Le duo franco-allemand n'est pas un horizon indépassable. Encore faut-il qu'il y ait volonté des autres pays de s'associer plus solidement (eurobonds, régulation boursière,..). Enfin, sur la cour de karlsruhe, mais qu'elle défende les intérêts nationaux, ça me semble normal, puisqu'elle interprète le droit allemand qu'elle considère supérieur au droit communautaire, comment pourrait-il en être autrement dans pareille situation ? Mais ça ne veut pas dire que c'est un état de fait immuable. Et parmi les innombrables besoins de clarification de la construction européenne, celui-là en est important. Une fois les compétences devant être exercées à un niveau supranationale déterminées, il faudra bien des moyens pour les exerces (financièrement et juridiquement), cela doit passer par une supériorité du droit européen sur les droits nationaux dans le cadre des compétences (prédéfinies et encadrées, j'insiste) que l'ue doit gérer. De la même façon que le droit fédéral aux états-unis s'impose sur les lois locales dans certains domaines (drogues, enlèvement, terrorisme, postes, diplomatie,..). Les états-unis sont bien évidemment une nation plus intégrée mais encore une fois la coexistence entre une administration et une démocratie européenne et les administrations et démocraties nationales et locales est possible et, de mont point de vue, hautement souhaitable. Mais comme toujours on en revient au même débat fondamental. Au même non-dit, voire non-pensée, à savoir : l'ue doit être à terme un état confédéral compétent sur certains sujets clairement définis (à l'instar des fédérations étatsunienne ou suisse) ou bien une simple zone de libre-échange avec une UE en tant que simple tribunal d'arbitrage ? Tant que nous n'avons pas tous ensemble ce débat là, le flou et ses loups régneront.
tiens, tiens, printemps arabe 2.0 ? Après l'algérie, le soudan. Des manifestants sont parvenus à atteindre le quartier général de l’armée à Khartoum, une première en quatre mois de contestation antigouvernementale. et pendant ce temps, la guerre civile reprend en libye. La communauté internationale multiplie les appels au calme après l’offensive militaire lancée, jeudi, par le maréchal Khalifa Haftar contre le gouvernement d’« union nationale ».
Ce qui est honteux c'est de faire une manifestation à côté d'enfants, alors qu'on sait que des casseurs vont débarquer. Certaines personnes n'ont vraiment rien dans la tronche.
Je pense qu'on est pas prêt d'avoir un quelconque printemps au Soudan Entre les islamistes qui vont profiter du moindre trouble pour aller massacrer les chrétiens au sud et les conflits entre clans on est plus parti pour un ou deux millions de morts supplémentaires si ça bouge. En terme de maturité politique de la population, le Soudan est très loin de l'Algérie loin de là.... En Lybie, si Haftar pouvait se débarrasser des milices islamistes radicales (Al Qaeda, branche armée des frères musulmans et anciens de l'état islamique) qui contrôle une grande partie du territoire de Sarraj ce serait bien. D'ailleurs on est assez proche d'Haftar je crois. Si on pouvait intervenir pour empêcher la Turquie et le Qatar de financer ces milices islamistes, ce serait vraiment une bonne chose aussi.
Au lieu de répéter "bêtement " les "mensonges" véhiculés par les merdias mainstream, intéresse toi plutôt au témoignage de Michel Raimbaud ancien AMBASSADEUR DE FRANCE AU SOUDAN ce sera plus crédible. On parle pas de calvi ou de barbier hein..... http://silviacattori.net/article4110.html
J'espère avoir tort et que tu aies raison. Mais le seul espoir est que l'armée change d'avis et lâche Béchir. Pour l'instant, on compte déjà une vingtaine de morts en quelques jours dont 5 soldats. Ca ne se dirige pas vers une transition pacifique du pouvoir... Mais je ne pense pas que la guerre du Darfour ait vacciné les (Nord) Soudanais à la violence comme la guerre civile Algérienne l'a fait pour le peuple Algérien. La question du soudan du sud est différente. c'est un autre pays maintenant. Ce que dit cet ambassadeur est très intéressant mais a aussi sa part de subjectivité. Il parle d'une minorité chrétienne dans le sud alors que la population chrétienne était de plus de 60%. Les 15% dont ils parlent représentent la population chrétienne au Soudan (ancienne frontières) évacuer le sujet religieux comme il le fait en le qualifiant de faux sujet montre clairement un parti pris digne des merdias spoutigniks... pour reprendre ta formule. Elle est très très loin d'être anecdotique!!! L'analyse qui consiste à dire "c'est la faute des états unis et d'Israël", "C'est juste pour emmerder les pays arabes et retirer une partie du pétrole au nord" est un peu courte... La vraie erreur (pour moi) a été le tracé des frontières à la décolonisation (comme souvent). Et la volonté de mettre ensemble deux communautés qui n'avaient pas grand chose en commun. Son analyse de la guerre du darfour est aussi très très foireuse au passage. Il y a eu des tonnes d'analyse de ce qui s'est passé, qui n'émane pas de barbier ou d'autres journaleux actuels. Et pas uniquement français de surcroit. Quand la révolte éclate dans le sud, la mesure n'est pas encore officielle mais elle est connue. Il ne parle pas de l'histoire du Soudan animiste (au sud), qui a servi massivement de réserve d'esclave pour les égyptiens, les turcs et les arabes. Et qui se pratique encore aujourd'hui d'ailleurs. https://www.courrierinternational.c...esclaves-dinkas-de-retour-dans-leurs-villages http://michel.tabanou.over-blog.com/2017/11/esclavage.soudan-soudan-les-sequelles-de-la-honte.html Il oublie également de préciser que plus de 2 millions de civils du sud sont morts et plus 4 millions ont été déplacés sur une population de 12 millions. Il oublie également que les troupes de Béchir (nord) ont été soutenus, armées et conseillées par l'armée soviétique et par la lybie de Khadafi. L'engagement et l'armement de milices tribales pour aller massacrer de l'infidèle. Il parle peu d'une chose, c'est que le Soudan a été un soutien actif d'Al Quaeda, a hébergé Ben Laden pendant quelques années, a hebergé des camps d'entrainement de combattants islamistes dans les années 90, a exterminé tous les partis politiques modérés pour instaurer un régime islamique. Il fait presque passer ça pour un complot médiatique. Alors que c'est avéré. Il ne parle que peu de Béchir dans ses analyses ce qui est étonnant au vu du rôle qu'il a joué dans les guerres civiles et dans les massacres. Il passerait presque pour la victime d'une manipulation américaine. Quand il dit la partition à lourdement pénalisé le soudan, il parle du nord du soudan. Le sud est un territoire détruit, jamais développé auparavant. Qui se construira une fois que la guerre civile (entre ethnies qui se sont parfois combattues pendant la guerre ) sera terminée. Mais il ne pouvait pas se développer avec des islamistes au pouvoir qui les traitaient comme des sous hommes et des infidèles. Qui laissaient le sud mourir volontairement tout en prélevant ses ressources. https://www.herodote.net/9_juillet_2011-evenement-20110709.php
@nadOM93 @marseillais29 : merci pour vos contributions sur le Soudan. Je connais assez mal l'histoire du pays, mais en lisant le texte de l'ancien ambassadeur de France, on comprend que le Soudan a été constitué alors que le Nord et le Sud n'avaient déjà pas grand-chose en commun sur le plan culturel (nord arabophone sous influence ottomane, sud anglophone tourné vers le monde africain) Donc déjà, un découpage de frontière foireux. Du coup, je ne peux pas partager l'avis de l'ambassadeur comme quoi les frontières ne peuvent pas être bougées. C'est vrai dans la plupart des pays du monde, mais pas en Afrique où le découpage a été fait en dépit du bon sens... ou plutôt pour favoriser des intérêts extérieurs aux populations autochtones. Entre un pouvoir central soudanais qui aĺlait appliquer la charia, et une région du sud qui se sent marginalisée et ayant des vélléités de séparation, ça ne pouvait tourner qu'en guerre civile. Après, que les américains se soient engouffrés dedans afin d'avoir un état du Sud à sa solde qui leur permettrait de faire main basse sur les 70% du pétrole soudanais, c'est une thèse qui est loin d'être farfelue!!! J'ai plus de mal à y trouver l'influence israëlienne, comme ce fut le cas notamment au Liban, victime collatérale du conflit israëlo-palestinien. Néanmoins, la situation reste compliquée dans le Soudan du Sud, malgré la relative stabilisation politique après plusieurs années de guerre civile (tentative de coup d'Etat sur fond de rivalités ethniques) Car même si le pays a acquis son indépendance vis-à-vis du Nord, il reste enclavé et n'a pas d'accès direct à la mer. Le pétrole acheminé par oléoduc vers la mer Rouge passe par le Soudan, qui bien évidemment prend sa part du gâteau. Les relations avec l'Ethiopie sont également rendues compliquées du fait du massacre de Gambella.
De rien, je te rejoins sur tes deux premiers paragraphes! Je m'étais intéressé au pays après avoir vu une émission sur l'esclavage et son histoire là bas, Pour le Soudan du sud, effectivement, le soudan du nord prend une part très importante du gâteau, et c'est ce qui pose problème au sud (en second plan après la guerre civile bien sur) Il y a potentiellement des projets pour faire transiter le pétrole par d'autres endroits, notamment via l'Ouganda (Il "suffirait" si la situation était calme de raccrocher un oléoduc ) celui en construction de l'ouganda) et la Tanzanie ou le Kenya. https://marionurban.com/2016/06/09/afrique-de-lest-ouganda-kenya-petrole/ Un truc intéressant dans la région, c'est que l'ouganda rend public ses contrats avec les compagnies pétrolières, avec toutes les clauses, les analyses de production pour le futur etc.... https://www.globalwitness.org/fr/reports/good-deal-better/ Le magazine est téléchargeable à gauche ^^
J'ai été trop absent du topic pour tout relire (j'ai une centaine de page de retard), mais je pense vraiment que deux variables que nous devrions d'ores et déjà oublier quand on parle de politique sont : - Le pétrole - Le pool démographique Je les vois souvent cités, encore en 2019, alors qu'il y a un nombre d'étude et d'analyses, sur le sujet ou non, qui nous démontrent que ces variables faisaient autorités dans les années 70-90, tout en étant discutable, mais elles sont aujourd'hui d'autant plus has been. C'est sur cette partie là de la vie humaine que la multipolarisation a le plus impactée nos vies. Et le fait de citer MFG de la part de @VinnieJones illustre assez bien cet état de fait. On a une classe politico culturelle, qu'on dit souvent "née en 1945", mais qui naquit en fait dans les 70s+ et qui renonce à en sortir. Le point où cela se voit le plus c'est précisément sur les politiques démographiques. Dans les 70s en France on continuait à parler du destin universaliste, alors qu'au même moment on menait des politiques démographique discrètes mais très claire. Ces dernières sont passées - malheureusement - à la poubelle, et on a gardé le discours, qui était uniquement de la façade à l'époque et qui est devenu une réalité aujourd'hui. A part que le progressisme - car c'est le nouveau nom de l'universalisme - ne se base sur rien de tangible. Précisément, les groupes se définissent par leurs limites, retirer des limites à un groupe emmène à détruire le groupe et à pulvériser toute communauté pour en faire une somme d'individu. On comprends du coup assez bien pourquoi les tout puissant se disent souvent progressiste (Google en tête), c'est ce qui leurs permets de faire sauter les communautés, petites héritières des guildes et autre faction qui avaient pour but de contrôler le pouvoir de l'autorité, dans nos contrées, depuis des siècles. On est donc sorti de l'ère de l'énergie et du nombre de bouches, pour passer à celle de l'information et de la communauté. Il est plus important pour un pays ou un peuple d'avoir bonne presse que d'avoir des ressources naturelle ou leur contrôle aujourd'hui. Et il est plus important pour un pays d'avoir des frontières intellectuelles et un projet, que de n'avoir des alliés. Et on a déjà passé cet écueil là, ce que les progressistes appellent les populismes, se sont simplement le retour des guildes. Avec ce qu'elles ont de plus grands, avec ceux qu'elles ont de plus vils.
À graver dans le marbre et à mettre dans le programme dès la maternelle avec interventions de non-binaires et sensibilisation au cisgenrisme dans les classes ! https://twitter.com/UNEF/status/1119202827765731328