Aïoooli de septembre les amis, ce moment où les premières pluies et le vent te rappellent qu’il faut arrêter la plage et les longs bains de soleil pendant lesquels tu rêvais, il n’y a pas si longtemps encore, entre deux sommeils, à l’avenir radieux de l’OM.
C’est donc la crise, le oaïe, la pagaille, le bronx, bref c’est la merde.
Remarquons tout de même qu’elle arrive très vite cette année comme si l’été nous avait consumé avec son soleil de feu, nous laissant un Olympique de Marseille roussi, cramé par manque de protection dermatologique.
Si je ne suis pas médecin, ni entraîneur, ni un grand spécialiste autoproclamé du football, je vous demande de croire en ma totale humilité et dans mon authentique désintérêt dans la conquête du moindre statut, mais je voudrais ici me pencher sur le malade et faire l’état des lieux sans poser ensuite de docte et prétentieux diagnostic, exercice que je laisse volontiers à toutes les grandes gueules patentées ou en apprentissage qui s’illustrent régulièrement un peu partout. Je vais m’efforcer d’être bref mais ça va pas être facile. Les faits, rien que les faits.
Après un début de saison acceptable, passable, en terme de résultat, durant lequel nous avons pu constater que l’équipe jouait plutôt par à-coups mais déroulait la plupart du temps un jeu laborieux duquel ont pu naître quelques légitimes inquiétudes, nous nous sommes partagés, nous les supporters, en deux groupes distincts. On trouvait dans le premier ceux qui voient avant tout la bouteille à moitié vide et prophétisaient un irrémédiable échec, et ceux qui pensaient que les choses ne pouvaient que s’améliorer au fur et à mesure des matchs, j’appartenais à cette deuxième catégorie et j’envisageais même, espérance déçue, que l’équipe était programmée pour monter en puissance et se montrer prête pour Monaco. Parallèlement le mercato était dans sa phase de bouclage et si nous avions enregistré, sans que personne ne trouve à redire, les arrivées de Luiz Gustavo et Adil Rami, puis Amavi, ainsi que le retour de Mandanda, la crispation autour du « grantatakan » culminait dans la dernière semaine de ce trop long marché estival des joueurs, occultant la nécessité de recruter aussi un autre défenseur central, capable de bien relancer, nous étions tous d’accord là-dessus, et un milieu de terrain supplémentaire en cerise sur le gâteau. Et patatras, la claque monégasque est arrivée.
Plaçons-nous, si vous le voulez bien au poste de Garcia au moment de penser à sa composition et à son organisation avant d’aller sur le Rocher.
Il vient juste de se qualifier contre un petit club slovène. Sans tomber dans le moindre triomphalisme, il convient de souligner qu’il a atteint à ce moment-là un objectif important du club alors que Bordeaux vient d’échouer et que d’autres, Lyon par exemple, ont trébuché dans le passé sur ce genre d’obstacle. Ce match contre Domzale, une équipe toute modeste soit-elle, qui a posé des problèmes à notre défense en première mi-temps (au cours de laquelle on perd Adil Rami), fait lui-même suite à la réception d’Angers qui s’est soldée par un nul intervenu dans les dernières minutes, consécutivement à une erreur défensive de Doria qui venait d’entrer en lieu et place d’Amavi un peu court physiquement, après que l’OM ait marqué dans le premier quart d’heure du match. Il s’agit d’un premier résultat négatif au Vélodrome puisqu’il se solde par la perte de deux points et rappelons-nous qu’il y a également blessure de N’jié, le buteur du match.
Pour aller à Monaco, Garcia doit donc se passer de Rami et de N’jié, mais aussi de Payet encore trop court pour revenir et Ocampos suspendu. Il ne dispose que de Thauvin et Germain en attaque. Il a noté que ses milieux, Lopez et Sanson ne sont pas dans le coup. Il s’attend à être dominé alors qu’il ne dispose pas encore de tous ses éléments offensifs, il écarte Lopez mais aussi Evra qu’il remplace par… Hubocan (pour l’exposer un peu afin de faciliter son départ ?). Il prend l’option de défendre en espérant tenir le nul, le seul bon résultat qu’il puisse obtenir dans les conditions de ce moment-là, pense-t-il. Jouer au ballon et perdre était une option, et le risque était grand de s’entendre dire : « et pourquoi il a pas bétonné ? ». Question qui se serait répandue de manière virale sur les réseaux sociaux. Il se dit qu’en revenant de Monaco avec un point, personne ne trouvera rien à redire, ni sur la compo, ni sur l’organisation. Il avait réussi à le faire à Paris lors de son arrivée à la tête de l’équipe.
Rien ne va se passer comme prévu, vous ne connaissez que trop bien l’histoire… panique sur le premier coup-franc, but. Va remonter la pente avec l’équipe structurée ainsi, surtout que le deuxième arrive vite sur un pénalty très contestable, je dis çà parce que vous savez comme moi que l’on nous en a refusé beaucoup sur ce genre d’action. Il faut avoir une équipe en pleine forme et avec pas mal d’automatismes pour retourner une telle situation. On sait après-coup qu’il s’est trompé, mais hors de question pour moi de lui jeter la pierre à lui seul (« tous coupables » fût le titre de mon billet d’après-match). Petite anecdote personnelle, nous avions pris en junior Critérium (Ligue) une défaite mémorable au Stade Bon-Rencontre contre le SC Toulon alors que je jouais à l’US Michelis dans une bonne petite équipe, 7-0… non seulement nous leur avons mis 2-0 au retour, finissant devant eux en championnat, mais l’année d’après nous étions allés l’emporter 5-1 chez eux dans ce même Stade. Donc, vous savez, le football, amateur ou professionnel, a ses mystères, ses accidents, et je pense que s’il faut être attentif parfois à des détails, il ne faut pas non plus tout le temps faire la révolution.
La claque à Monaco a précipité dans la dernière ligne droite l’option Abdenour qui était restée en suspend, lequel s’apprêtait à signer en Russie. Un joueur dont on sait qu’il n’a pas joué depuis longtemps mais qui garantit avoir fait une préparation normale. Et puis, on apprend la veille de la fermeture du marché que Mitroglou, avant-centre de Benfica est ok pour venir, les clubs se mettent d’accord au tout dernier moment et le grec débarque à la Commanderie… blessé. Vainqueur qui n’a toujours pas trouvé preneur reste en rade, ses prétentions étaient très hautes en début de mercato et il faut se souvenir qu’il ne s’envisageait pas comme un remplaçant, et Cabella est envoyé à St Étienne en prêt pour trouver du temps de jeu qu’il n’aurait pas eu ici, où il n’a rien prouvé du tout. On me dira : « et Ocampos, qu’es-ce qu’il a prouvé ? », rien non plus mais si Garcia le sent mieux, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Il est avec lui au quotidien, c’est sa vision, faudra évaluer çà à la toute fin. Le non recrutement de Vainqueur et le départ du plus grand fan de Jul agace beaucoup de monde.
Le recrutement fait de nombreux déçus. On parlait de Bacca, de Costa, Jovetic et d’autres. Ce sera Mitroglou, c’est apparemment moins sexy, mais c’est pile-poil le joueur qui possède les caractéristiques souhaitées ardemment par Garcia. Désolé, je suis sûrement un footix, mais moi j’y crois à Mitroglou.
Ici intervient, après la trêve internationale, l’occasion de se racheter avec la réception de Rennes qui n’a pas encore gagné un match.
On revient à un schéma normal, on enregistre le retour de Payet, celui de Rami, la première apparition d’Abdenour et la suspension de Luiz Gustavo oblige à son remplacement et Garcia choisit Sertic plutôt que Kamara ou Zambo.
On sait ce qu’il est advenu de ce match et de la nouvelle entame catastrophique. Sertic perd le ballon, première attaque rennaise, Évra mal placé oblige Abdenour à couvrir sur Sarr, le bon, enrhumage, centre réussi en retrait, Rami vient sur le milieu rennais mais ne s’attend pas à la Madjer qui surprend aussi Mandanda. Un geste qu’il peut tenter 10 fois et qu’il échouera 9 fois, mais c’est comme çà. Quand tu es dans le trou, le football te tape sur la tête. Dès que tu es petit dans la tête, la fatalité te frappe. Je ne peux pas croire un instant que Garcia et son staff n’aient pas alerté les joueurs sur l’entame. Mais ils avaient peur les joueurs, Évra y compris. Avec une charnière qui n’a jamais fonctionné ensemble, composé de deux joueurs qui font leur retour, avec l’absence du cadre qu’est devenu Luiz Gustavo, la toujours méforme de Lopez et Sanson, l’impressionnante irrégularité de Thauvin, un Payet trop juste encore, un Germain esseulé devant… tu prends un 2e but alors que tu redresses juste un peu la tête, et encore… fin de la partie. Au Vélodrome en plus… et dans le contexte…
Parlons-en du contexte. À Paris, les journalistes sont trop contents de mettre le bordel à l’OM. Garcia ne les a jamais, où qu’il soit, caressés dans le sens du poil. Les consultants, d’une manière générale ont un os à ronger pour justifier leurs émoluments, ils ne vont pas se contenter de dire qu’il faut encore attendre, non, ils dézinguent, c’est bon pour l’audience comme tout ce qui touche l’OM. Bien entendu, dans les talk-show sur RMC, on se régale de ne sélectionner que des supporters qui crachent du venin. Les clubs de supporters sont remontés contre la direction pour la gestion de abos en virages et pour la suspension des Winners au tour préliminaire d’Europa League en plus de la punition de la LFP pour OM-Dijon (ils ont tout à fait raison sur ce point). Eyraud s’est montré particulièrement maladroit avec sa tisane. Il se montre hautain auprès de beaucoup de gens qui tournent autour du club. Des gens qui ont été virés du club, ou sont en passe de l’être, lâchent pour certains, des rumeurs qui ne cessent d’enfler sur de prétendus mauvais rapports entre Garcia et Zubi. Le mercato est bizarre, on s’attendait à ce qu’un grand coup soit frappé, cela avait été annoncé par le président et l’actionnaire mais à l’arrivée c’est acceptable sans plus. Personne ne veut l’assumer encore. Ne parlons pas des agents recalés qui jettent leur fiel dans toutes les « bonnes oreilles » de Marseille ou de Paris, pour bien savonner la planche des dirigeants qui ont mis un véto à leurs propositions.
Alors le climat est délétère. Tout le monde monte au créneau. On veut virer Garcia. On veut changer ceci, cela, patin-couffin. Mais une seule chose demeure. L’équipe n’est pas encore prête pour un certain nombre de raisons exposées ci-dessus. Cela ne s’arrange pas avec la blessure d’Abdenour et maintenant celle de Mandanda. Alors… ? Je suis désolé de le dire mais je crains que la seule chose à faire soit de se montrer patient et de laisser aux uns et aux autres le soin de revenir tous en même temps en forme. Que peut faire d’autre Garcia pour l’instant que résister et prendre des coups en première ligne, sans dévier de sa route ? De bosser. D’être exigeant, mais aussi de rassurer ses joueurs. Le temps presse oui, mais les éléments contraires ne le seront pas toujours. La force va revenir. Oui, je ne suis qu’un footix amoureux de son club… et qui croira en lui jusqu’à la mort. Je suis du genre à ne pas laisser tomber quelqu’un au moindre problème, c’est ma nature. Je viens de fêter avec ma femme nos trente ans de vie commune. Il y a eu des hauts, des bas, mais on s’est jamais lâché la main. En janvier prochain, cela fera vingt ans que je bosse pour la même boite. J’ai parfois eu envie de partir, ils ont parfois eu envie de me virer, mais on s’est toujours retrouvé dans les moments difficiles, au bout du compte. Allez l’OM malgré tout ce qui peut se passer. Forza mon club, les beaux jours reviendront, de Marseille le beau temps ne s’éloigne jamais très longtemps. Garcia a les clés du camion et cela fait chier bien trop de monde pour que je me mêle à cette absurde chasse aux sorcières. Je veux le bien de mon club, rapidement. Donc je dis : « allez Garcia » car je ne vois pas qui pourrait le remplacer maintenant. Les autres pensent ce qu’ils veulent et je les respecte, tout le monde reste supporter de l’OM et JHE a lâché une grosse connerie, s’il l’a vraiment dite, sur les supporters qui insultent qui n’en seraient pas vraiment, grosse connerie, le supporter reste supporter quel que soit ce qu’il dit. Ceux qui sont les plus virulents aujourd’hui regarderont le prochain match avec la même attente que moi, la même fébrilité, et la même joie si l’OM l’emporte, mais les autres disent ce qu’ils veulent, moi je suis encore à fond derrière Garcia. La haine qui monte à son égard m’apparait totalement irrationnelle et malsaine. On peut encore perdre ce match contre les turcs, ou faire le nul, la même chose à Amiens. Mais quand cette équipe commencera à se redresser elle ne perdra plus beaucoup de matchs, je veux donner encore le temps qu’il faut pour que tout se mette enfin en place avec tous les joueurs dans le même état de forme.
Vive le grand Roger Magnusson !
JE RESTE DERRIÈRE GARCIA !!!
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thierry b audibert
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