Cet OM nous fait rêver. Le mois de mai est arrivé, le beau temps, ses températures estivales et les apéros en terrasse avec. D'habitude cette époque solde les derniers espoirs marseillais. Une course à l'Europa League dans le meilleur des cas pour les dernières années.
Il faut dire que nous autres, supporters marseillais de France et de Navarre avons plus été au pain sec et à l'eau qu'invités au festin du roi ces dernières saisons. Depuis trop longtemps d'ailleurs pour un club de notre rang. Six saisons que la cité phocéenne n'a pas vu défiler un trophée sur le Vieux Port. Et ce n'est rien de dire qu'il n'était pas flamboyant, étant donné qu'il s'agissait de la troisième Coupe de la Ligue que nous remportions d'affilée. De désamour en inquiétudes, de sursauts en espoirs, nous avons vivoté. D'Élie Baup à Marcelo Bielsa en passant par Michel, nous avons eu de belles émotions comme de grandes désillusions.
A notre grande surprise, Margarita Louis-Dreyfus a donc vendu le club, son club (enfin celui de son mari) à un investisseur américain qui jeta alors son dévolu sur Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta pour former son escouade. Et Rudi Garcia pour être le chef d'orchestre de cette nouvelle version de l'Olympique de Marseille, avec un projet savamment renommé "Champions Project".
Nous en avons évidemment souri ou ri, nous autres. Jack Kachkar a laissé dans nos songes de sombres lambeaux de souvenirs d'investisseurs débarqués d'Outre-Atlantique. Mais après quelques turbulences dès le décollage, l'équipe s'est mise petit à petit en route, glanant de bons résultats et remplissant au fil du temps les travées du Vélodrome.
Ce qui fait vivre un supporter de football, ce ne sont pas que les résultats, c'est également l'assurance de voir un projet prendre en forme, une équipe prendre vie et un peuple accorder ses violons pour proposer un grand concert. Seulement, la partition n'est belle que si elle marque l'histoire. Si un écueil vient voir mourir un lendemain promis aux chants et à la fête, la saison ne restera pas dans les mémoires. Le parcours aura été beau, les émotions grandes et fortes mais personne n'entrera alors dans la légende de notre Club. Il va sans dire que tout le monde sur le Vieux Port rêve d'une qualification en Ligue des Champions et d'une victoire finale en Europa League, au Parc OL, dans l'antre du nouveau frère honni.
Cela dit, et comme le dit l'adage très rural "c'est à la fin de la Foire qu'on compte les bouses", il faut raison garder et se dire que tout vient à point qui sait attendre, même si le marseillais est impatient de nature. L'OM aura déjà éclairé nos soirées de week-end et, chose rare, celles du milieu de semaine, avec un brillant parcours européen.
Pour cela, nous avons tremblé devant un nombre incalculable de matchs mais chose sans valeur comparable, nous avons vibré de nouveau. Le peuple marseillais a retrouvé sa voix et le Vélodrome a retrouvé guerriers et esthètes en rangs formés. A défaut d'avoir l'assurance de marquer l'histoire et d'obtenir la certitude de lendemains qui chantent, soyons fiers et heureux d'avoir pu de nouveau communier tous ensemble et de se prendre à rêver d'un futur au parfum d'Europe.
L\'on vibre et l\'on tremble ensemble
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MetekoO
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