Aïoooli chers zamis du peuple bleu et blanc,
Je dis volontiers « du peuple bleu et blanc » parce qu’il fut insupportable pour tous les amoureux de l’OM de voir notre équipe évoluer dans ces couleurs horribles qui ne correspondent en rien à notre identité, mais qu’Adidas a réussi en guise de cadeau d’adieu pourri à imposer au club.
Et puis avant de parler du match, je tiens à féliciter et remercier les supporters de l’OM qui avaient fait ce lointain déplacement et qui se sont imposés là-bas au contraire de leur équipe.
Pour autant, je suis désolé si j’en déçois beaucoup, je ne participerai pas malgré ce résultat tiré par les cheveux, au mécontentement général que j’ai pu observer sur les réseaux sociaux qui me dérange pour plusieurs raisons, la première étant justement qu’il part un peu dans tous les sens. Je vais y venir. La première mi-temps marseillaise a été brouillonne avec des joueurs de derrière qui avaient beaucoup de mal à se sortir du pressing adverse, intense, bien mené, qui entraînait des récupérations hautes des slovènes, lesquels se projetaient à toute vitesse derrière, si bien qu’avant même le premier but nous avions connu quelques alertes et quand ce n’était pas la maladresse adverse, c’est Mandanda qui intervenait avec autorité. Beaucoup ont assimilié cette mi-temps à un 1/32e de finale de la Coupe de France, quand le Petit Poucet qui reçoit le gros se transcende pour aller décrocher la timbale. Mais au plus fort des difficultés olympiennes je ne me suis jamais vu en train de perdre ma sérénité. C’est un match à quatre mi-temps et les deux prochaines se disputeront au Vélodrome est la première raison de ma placidité. La sensation que j’avais aussi que cette énergie azimuté des slovènes allait bien finir par se relâcher pour nous offrir des opportunités, était la seconde raison et je crois que je ne l’aurais pas perdue non plus si Domzale avait mis ce deuxième but tout de suite après la reprise comme ils en avaient eu l’occasion. Dans ces grandes difficicultés olympiennes pour se mettre en route, seuls Mandanda, Rami et Ocampos semblaient jouer sur leur valeur.
Alors, nous avons comme je l’attendais fini par égaliser avec un joli but de Sanson pourtant pas toujours heureux dans ses choix mais qui a pris beaucoup de coups (l’arbitre fût un peu aveugle avec nous parfois), et comme nous n’avons pu faire mieux malgré une reprise de Germain qui a trouvé le poteau droit du gardien adverse, ma première conclusion va dans le sens de l’idée que je me faisais de ce premier match de barrage pour une qualification en Europe League, l’OM a géré. L’idée était plus de contrôler l’adversaire pour l’assommer à la maison que de s’épuiser à chercher la victoire à tout prix. S’ils avaient pu le faire tout de suite, nos joueurs ne se seraient certes pas privés. Mais il s’agissait aussi de ne pas se mettre dans le rouge. S’il y en avaient parmi ceux qui me lisent qui pensaient que parce que nous sommes l’OM nous allions mettre une grosse main sur le match et assommer l’adversaire chez lui dès ce match aller, ils se sont trompés. Il faut rappeler que l’équipe commence juste sa saison, avec trois nouveaux joueurs, sans compter Mandanda, sans son maître à jouer, Payet, et avec un défenseur central qui n’en est pas un de métier et qui joue très peu de toute façon. Les problèmes de construction que nous connaissons au milieu pour l’instant ne vont pas se régler en un jour. Alors j’entends beaucoup de reproches aux dirigeants qui n’ont toujours pas mis la main sur l’avant-centre que même Rudy Garcia appelle de ses vœux. Car un grand avant-centre, par la taille, s’il a certes la mission de marquer des buts, a aussi des capacités à en éviter. Sur le but slovène, s’il y a un grand avant-centre le ballon ne va pas jusqu’aux cages du Fenomeno. Au lieu de çà, Germain est trop court et Sertic se fait surprendre par son adversaire direct… Je ne peux pas croire un instant que l’entraîneur marseillais ne sera pas satisfait avant la fin du mercato, et si j’ai bien compris, c’est sur ce joueur que le paquet (financier) va être mis au détriment de tout autre.
Maintenant, à ceux qui font des reproches à Garcia de ne pas avoir encore façonné une patte qui lui soit propre et qui mette son équipe dans les meilleures conditions, je veux demander encore de la patience, d’autant que le résultat de ce soir est loin d’être négatif avec ce but inscrit à l’extérieur. Je constate surtout que si tout le monde est encore loin d’évoluer à son meilleur niveau, l’ensemble est plutôt cohérent et reste prometteur. Les hommes d’expérience recrutés à cette intention tiennent parfaitement la baraque. Sans eux, dans la configuration de la première mi-temps, ce match aurait pu être perdu largement. Ce ne fût pas le cas, et le but encaissé l’est sur coup de pied arrêté. Nos joueurs vont devoir les travailler, qu’ils soient défensifs ou offensifs (beaucoup de déchets dans ce secteur). Je pense donc franchement que Rudy Garcia est sur le bon chemin et gère la montée en puissance de son groupe, vous verrez que nous serons prêts à Monaco, j’en prends le pari.
J’entends aussi beaucoup taper sur Maxime Lopez en ce début de saison et c’est très injuste. D’abord parce qu’on ne peut absolument pas lui reprocher son engagement et ses efforts pour la collectivité. On voudrait qu’il soit le Giresse de la fin de carrière alors qu’il n’est encore qu’un minot qui, s’il apprend vite, se trouve maintenant bien plus surveillé qu’avant et doit travailler à gérer son nouveau statut. Il est dans le coup du but marseillais, et il s’est beaucoup battu. Le fait d’avoir fait part en conférence de presse de la confiance que lui octroie son coach ne doit pas le vouer aux gémonies. Il a dit la vérité. Garcia qui sait qu’il a affaire à quelqu’un qui veut s’imposer et dont il a besoin, l’encourage, le rassure, le tranquillise pour le placer dans les meilleures conditions. Bref, cette équipe dans son ensemble a encore besoin de notre indulgence, surtout dans la mesure où elle atteint pour l’instant ses objectifs. À ce sujet, j’en ai marre de voir stigmatiser par certains l’OM Champions Project. Jamais personne n’a avancé que l’OM serait Champion dès la première année… ni la deuxième. Le but est de faire mieux chaque année jusqu’à l’obtention d’un titre… il y a une nuance et les éternels sceptiques se doivent de l’intégrer au lieu de toujours vouloir créer de la vilaine et malsaine polémique en exploitant l’impatience légendaire des jeunes supporters marseillais. Nous les anciens, nous savons que les équipes championnes de notre club ne l’ont jamais été du jour au lendemain, pas plus du temps de Marcel Leclerc que de Bernard Tapie. Nous ne sommes encore qu’au début de l’aventure et je maintiens que le meilleur est à venir. On va en tous cas se régaler dimanche et le jeudi suivant au Vélodrome. Soyez sans réserve derrière l’OM. Les joueurs bossent, c’est pas le moment de les bousculer et de les déstabiliser. Allez l’OM.
Sachez pour info avant de terminer que j’aurai le plaisir et l’honneur d’être invité au nouveau JT de La Provence vendredi soir vers 17h. Je le ferai savoir encore sur Twitter, suivez-moi si vous ne le faites pas encore à : @TBAudibert
Vive le grand Roger Magnusson !
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