[Au moment où je viens de publier le billet ci-dessous, je prends conscience de ce qui est arrivé à Amiens. La vidéo de la chute des lillois est impressionnante. Ces lillois qui ont failli perdre la vie, si tant est que les plus blessés réchappent de la mort ou de très lourdes séquelles, sont-ils des fans ou des supporters ? Que la Bonne Mère fasse que tout le monde s'en sorte bien... ]
Aïooooli mes fans (LoL)
À la faveur d’un échange de mail avec l’administration olympienne, il est amusant d’entrapercevoir derrière certains termes, l’arrière-boutique du Champions Project. Nous avons été nombreux à tiquer sur l’emploi par Eyraud dans ses premières apparitions médiatiques du mot entreprise (qui relève du privé) plutôt que celui de club (plus proche d’une connotation publique, associative). Comme vous pouvez le constater ici, quand l’OM répond à un mail, ou plus exactement vous annonce qu’il va répondre à un mail… il ne vous appelle pas « supporter » ou bien « ami supporter »… non, il vous nomme fan. Et voyez-vous, je suis sûrement un vieux con mais l’emploi de ce terme à mon égard ne me convient pas du tout. Il recèle quelque chose d’un peu évaporé, léger, et peut-être même un peu couillon, la groupie du pianiste. Par exemple, je suis resté un grand fan de Roger Magnusson malgré le temps qui passe, et si j'entends ainsi résister le plus longtemps possible à cet oubli dans lequel il finira un jour par tomber, je veux bien reconnaître qu’il y a ici un côté fadoli à conclure chacun de mes billets par une formule qui rend hommage à l’attaquant suédois. Par contre, en ce qui concerne l’OM, je ne sais pas ce que vous en pensez pour vous qui me lisez, mais je ne suis certainement pas un « fan », je suis un « supporter », et tiens à le demeurer. Un fan applaudit, admire, consomme. Un supporter harangue, gueule, gesticule. Sa voix porte et traverse le plexi des loges, ses banderoles sont vues et montrées par les télés. Le supporter influe, met la pression, rouspète, et si les résultats attendus ne sont pas à la hauteur, il se manifeste. Le supporter pense détenir une part de la propriété de l’entité OM. On peut être un supporter en ayant tout juste une écharpe du club, même s’il nous arrive d’aller au-delà. Un fan achète plus, beaucoup plus. On me rétorquera sûrement que je chipote, que la frontière est ténue, que c’est n’importe quoi, que les distinctions ne sont pas vraiment où je les place. Mais. Mais il y a sûrement dans l’idée des dirigeants que le fan doit seulement payer sa place, consommer tout le reste… et surtout fermer sa gueule.
Vous me direz, c’est un peu de notre faute. Nous avons tellement ce club dans la peau que nous pouvons représenter aux yeux des dirigeants une sorte de public captif qui sera là quoi qu’il arrive. Mais attention quand même…
Car, fan de putain, si dimanche soir les olympiens font un non-match à Nice, si de nouveau leur potentiel tarde à se manifester avec des joueurs qui ne se hissent pas à la hauteur de l’évènement, pour une raison ou une autre, alors ça va gueuler et les dirigeants, McCourt compris, vont comprendre qu’ils n’ont pas affaire à des fans. Il faudra rendre des comptes et livrer des explications.
Le supporter, qui s’est montré d’une grande patience jusqu’ici, y croit fermement. L’avis des fans… je m’en fous un peu. Ne m'importe que celui des supporters, même quand ils divergent d'Amiens... euh non, du mien.
Vive le grand Roger Magnusson !
SUPPORTER OU FAN ???
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thierry b audibert
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