Marseille, notre ville

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OK. Pourquoi l’année 2012 a-t-elle été si meurtrière à Marseille ?
C’est en partie parce que deux descentes de police ont lieu chaque jour dans chaque cité. Ça déstabilise les réseaux de stupéfiants – sans trop les gêner non plus. Conséquence : les chefs de ces réseaux ne sont plus crédibles aux yeux des plus jeunes, puis ils s’entretuent. Ces descentes n’étaient que des coups de pied dans la fourmilière, elles n’auront servi à rien. Et ils ont tué trois ou quatre jeunes, au passage.


Les médias nationaux, eux, étaient là pour en parler.
En effet, les caméras assurent le spectacle. C’est surtout la télé qui fait du mal. L’équation est simple : Marseille = Kalachnikov + quartiers nord + drogue. On trouve toute la mythologie du banditisme, ancien et moderne, au même endroit.
Pendant ce temps, on assiste à une crise du shit – à certains endroits on ne vend plus rien parce que certains acheteurs ont peur d’aller acheter dans les cités. Les enfants se battent pour des miettes et enfin, ça éclate.



Cité Kallisté, Marseille 15e arrondissement, 2013. Photo : Mélissa Bounoua.



Est-ce qu’on peut parler de fonctionnement mafieux à Marseille ?
En toile de fond demeure le mythe de la French Connection. Mais c’est un fantasme. Il n’y a que quelques voyous qui travaillent pour les parrains, en Italie. Ici, il existe des dérives mafieuses, mais nous n’avons pas de système de mafia. Il n’y pas non plus d’institution du crime suffisamment organisée pour décider qui fait quoi. Des types montent, restent un moment, puis chutent – ou disparaissent.


Les cités où l’on trouve la drogue sont-elles inaccessibles comme certains reportages l’ont laissé entendre ?
Une cité tenue par les dealers est très sûre pour ceux qui y vivent, c’est une cité « propre ». Il n’y a pas de voitures qui roulent trop vite ou de mecs qui vont enlever les enfants. Les jeunes peuvent jouer dans la cour, traîner.


Comment faites-vous pour rencontrer les dealers avant les grands médias ?
En prenant simplement les précautions d’usage, comme quand tu t’introduis dans une propriété privée. Mais au Clos La Rose par exemple, il vaut mieux avoir quelqu’un à aller voir ou y aller avec une personne du centre social. Monter dans une bagnole et être poursuivi par des dealers, ça m’amuse. Comme j’ai une gueule de flic, les guetteurs ne savent jamais si je vais sortir un flashball [rires].
Parfois, c’est un peu plus chaud. Dans les caves où ils s’échangent le shit et l’argent, il a fallu qu’un éducateur m’accompagne. Mais ils l’ont bloqué et je me suis retrouvé seul dans les caves avec eux. Je sais me comporter, ils savaient que j’étais là et répétaient entre eux, « après il dégage ». Il faut faire le mariole dans ces cas-là, ne pas partir, plutôt dire « Vous allez me casser la gueule mais vous allez aussi perdre deux dents ».
Une autre fois, j’ai failli prendre un coup de couteau après un règlement de compte. Je me suis retrouvé près de plusieurs minots, qui parlaient tranquillement de qui a tué qui. L’un d’eux s’est rendu compte que je les écoutais et a sorti un couteau – je suis parti en reculant, en précisant que je passais mon temps à dire du bien d’eux ! Je ne suis pas un pourri, ils le savent. Quand j’écris qu’ils sont dans la misère, ils savent que je n’ai pas tort.



Philippe Pujol et la directrice de l’association Made Sherazade Ben Messaoud dans la cité Bassens, Marseille, 2013. Photo : Mélissa Bounoua.



Quel est le quotidien des jeunes qui travaillent pour les réseaux ?
Les petits minots qui font les chouffes, ils ne gagnent rien, mais ils entendent les chiffres dans les médias et ça les fait tenir. Les guetteurs gagneraient plus de 4 800 euros par mois selon les chiffres diffusés par Le Figaro en 2011. Ils me font rire. Si c’était vrai, dans une cité comme La Castellane – qui embauche a minima 200 jeunes – le centre commercial d’à côté devrait faire un chiffre d’affaires monstre. Mais ce n’est pas le cas. Alors oui, ils vendent bien quelques Playstation, des écrans plats et il y a beaucoup de liquide qui circule. Mais si les jeunes avaient du fric, ils commenceraient par se refaire un peu la face, ne serait-ce que pour plaire aux filles. À 14 ans, ils ont les dents démontées.
Dans les cités il y a des problèmes de dépression. C’est aussi pour ça qu’ils sont sous fumette, sous coke, pour avoir le courage d’aller au feu. Certains s’injectent de la coke parce que ça coûte moins cher. Sans compter que le crack arrive progressivement.


Dans toute cette mythologie du banditisme marseillais, on parle également beaucoup des mitraillettes Kalachnikov – y’en a-t-il tant que ça ?
C’est pour montrer à quel point ils sont « puissants ». C’est une arme qui ne sert à rien pour les règlements de compte mais qui en jette. Leurs signes extérieurs de richesse sont bien supérieurs à leurs véritables richesses. Je pense que ces mecs, sans en être conscients, sont révoltés contre la société. Ils ne se sentent toujours pas intégrés. Ils font un peu comme les terroristes, les Afghans, les Algériens qu’ils voient à la télé et s’affichent avec une Kalach… Ils n’ont aucune conscience politique mais ils ont ces images en tête. S’il y avait tant de mitraillettes à Marseille, ils ne se les loueraient pas, ne se les prêteraient pas. Il n’y aurait pas 24 morts par an, mais 150 !


Les pouvoirs publics ont-il encore le contrôle sur ces quartiers ?
Les cités échappent à l’Etat et sont tenues par le trafic de stupéfiants. Il y a une sorte de divorce entre les habitants de ces cités et les autorités. Et l’affaire Guérini te donne l’impression que tous les hommes politiques sont pourris dans la région – ce qui est en partie vrai.
La police marseillaise, de son côté, bosse comme elle peut mais ça reste une réponse d’infirmier. Tu ne soignes pas un cancer avec des infirmiers. En 2012, lorsque François Hollande a été élu, Manuel Valls s’est rendu compte que le dossier Marseille était entre ses mains. Il a envoyé des effectifs de police qui ont provoqué quelques effets positifs : on a enlevé des voitures-épaves, les gens ont trouvé quelques emplois.



Quartiers nord de Marseille, 2013. Photo via.



Quel est l’avenir de Marseille, dans ce cas ?
La politique de la ville seule peut aider en amenant des projets d’envergure, lesquels pourraient apporter 10 000 emplois dans les Bouches-du-Rhône. Il faut donner la possibilité à ces jeunes de s’insérer – ils sont Français ! Aller au bled pour ces minots, c’est la pire des punitions. Lorsqu’ils mettent le maillot de l’Algérie c’est plus pour se donner des racines ou provoquer. Leurs héros, c’est Zidane et Nasri. Pourtant, quand ils parlent, ils te disent : « Vous les Français »…


Et, ce projet de capitale européenne de la culture – qu’a-t-il apporté aux quartiers populaires marseillais ?
Le point positif, c’est qu’il a au moins permis aux Marseillais de revenir dans la rue et d’arrêter de penser « Kalachnikov ». Le truc qui cloche, c’est que les habitants des quartiers populaires, eux, ne peuvent pas venir jusque là – il n’y a pas de transports en commun, à peine deux stations de métro qui vont dans ces quartiers. Sinon ce sont des bus avec toutes les emmerdes que ça engendre : embouteillages, retards. Les jeunes souffrent tellement de la stigmatisation qu’ils préfèrent encore aller au Carrefour Le Merlan ou au centre commercial Grand Littoral. Ou au McDo. Venir voir un spectacle sur le vieux port, ils oublient.

 

Sans aucun montage, voilà la une du site de La Provence.

Marseille à feu et à sang.

Quelqu'un y voit une manœuvre politique ou c'est simplement la réalité ?

 

tu prends une opération de police dans les quartiers sud, un règlement de compte dans les quartiers nords, une rixes à la sortie d'une boite de nuit, et un mec qui se sait menacé et qui filtre lui même les entrées d'un service de l'hoipital nord (faute d'un vrai service de sécurité).

autant d’affaires n'ayant rien à voir entre elle.

tu mélange le tout , tu secoues bien fort, et voilà....marseille c'est beyrouth.

 

Concernant le pacte national, je trouve cela quand même curieux de constater la présence de Jean Noel Guérini :innocent:
Ou l'art d'inviter le loup dans la bergerie !!!!!!!
Bref ce n'est que du bla-bla. On est pas sorti de l'auberge avec de tels politiciens a notre rescousse pour sauver notre belle ville.

 

Nan Marseille n'est pas beyrouth, c'est une évidence, mais on peut quand même constater que la situation de la ville ne s'améliore pas particulièrement.
Ma belle mère aux chartreux s'est fait arraché son collier 4 fois en 1 mois cet été par des courageux jeunes hommes a scooter. Et les exemples de ce type sont légion. Ma fille ainée son téléphone la semaine dernière aux réformés. Un collègue chauffeur de bus s'est fait agressé il y a trois jours a la sortie du boulot au feu rouge pour se faire taper son scooter.
Et j'en passe des vertes et des pas mures, tout le monde connait quelqu'un qui s'est fait agresser je pense ici, donc je pense que si un quart de ce qui se passe chez nous se passait a Paris, la reaction de l'état je te prie de me croire serait totalement différente, et on verrait du bleu partout.
chez nous, beh comment dire, on fait des beaux discours, de belles réunions, on visite comme on visite un zoo et puis plus rien.

 

Même si je reconnais qu'en termes d'infrastructures Marseille est sous-équipée et que ça couterait plus cher qu'à Paris, il serait peut-être temps de réfléchir à la possibilité d'organiser les jeux olympiques de 2024 à Marseille.

Ce serait un vrai projet d'envergure sûrement plus efficace que les visites épisodiques des ministres pour des raisons électorales. Il y a d'ailleurs des associations qui se créent en ce sens.

Par que franchement, ça commence à me gonfler de voir ce que cette ville devient.

 

http://www.laprovence.com/actu/fait...seille-la-tour-cma-cgm-criblee-de-balles.html

Ca va devenir une distraction.

 

La folie et la possibilité meurtriere offerte a des jeunes a peine majeurs et pour certains loin de l' etre ,un certain pouvoir alimenté par une société et ses jeux virtuels .....le pas est léger entre la réalité et ce virtuel avec .....ce sentiment d'impunité et de toute puissance !

tu n'aurais jamais pu voir ou envisager cela à l'époque ,le milieu était tout autre .

 

http://www.yeswecamp.org/

Pour ceux qui connaissent pas, j'en fais la pub puisque deux amis habitent à coté de ce merveilleux monde soutenu par la municipalité, Marseille capitale de la culture 2013 et autres organismes publique.

Au menu : vente de produits en tout genres, illicites ou licites mais sans aucune licence sous le prétexte que l'argent utilisé à l’intérieur n'est pas du "vrai" argent.
WC écologiques qui n'ont d'écologiques que le nom... Une infection à 200m pour les riverains locaux et une bactérie qui tourne dans ces lieux pour les personnes qui auraient la bonne idée d'y aller faire un tour.

Alors si j'en parle ici c'est que ce magnifique... Je ne sais pas quoi est un enfer pour les riverains qui ont plusieurs fois alertés les pouvoirs publique et la municipalité qui n'en n'ont rien à foutre... Et pourtant : odeurs (j'ai pu le constater, c'est infecte pour ceux qui habitent à proximité), gens bourrés à pas d'heures (vente d'alcool sans licence), trafiques en tout genre à l’intérieur et à l’extérieur, du bruit à pas d'heure en semaine et en week-end alors qu'ils devaient respecter le voisinage quand ils sont arrivées... Et bien sûr, quand les voisins font remarquer que le son est un peu trop fort : menaces !

Que tous sachent ce qu'il en est et que vous choisissiez vos activités en connaissance de cause.

 

Quel rapport avec les jeux ? Tant qu'on y est, tu aurais aussi pu dire que c'est la faute au hiphop non ? :angry:

Oui, quand on roulais en charrette il n'y avait ni excès de vitesse, ni go-fast.
Oui, quand on payait en sesterces il n'y avait pas de fraude à la carte bleue.
Oui, quand on attaquait des forteresses à l'arc il n'y avait pas de blessé par balle.
Oui, quand on écoutait S.Vartan, il n'y avait aucune violence sauf vis a vis de poste radio.
Oui, quand on gravait des parchemins c'était compliqué de tomber sur du porno.

 

Tu remontes loin là, tu parles d'un temps ou l'OM n'était pas victime de fautes d'arbitrage, et pour cause, l'OM n'existait pas!:crise:

 

Ha oui, bien vu René, je l'avais raté celle là ! :lol:

 

[video=youtube;_Qg3Rk-B09o]http://www.youtube.com/watch?v=_Qg3Rk-B09o[/video]

 

comme le dit Monsieur Christof RAGE :
"On sait la différence entre qu'est ce qu'on peut faire dans les jeux, et qu'est ce qu'on peut faire dans la vraie vie !"

 

Je savais pas où le mettre et plutôt que de créer un topic, je le poste ici : en tant que marseillais j'ai joué pendant des années (de débutant à benjamin, de 1995 à 2000 ) à l'AS Sainte Marguerite et j'aimerais savoir s'ils y avaient des anciens du club ? :mrgreen:

 

C'est pas le bon topic pour ça.

 

Si tu as le bon topic à porté de clic, tu peux me le dire hein !

 

Vas là R0main, je pense que tu trouveras quelqu'un!:wink:

http://forum.lephoceen.fr/threads/3...se-rencontrer-!/page139?p=5762879#post5762879

 

je ne trouve plus le toupic sur le grand banditisme.