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Philosophie, psychologie et débats associés

Discussion dans 'Les penseurs du forum' démarrée par Phénix., 6 Juin 2010.

  1. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Illuminisme / illuminé

    L'illuminisme est la doctrine de certains mystiques, fondée sur la croyance en une illumination intérieure, directement inspirée par Dieu.
    Des sectes d'illuminés sont apparues aux XVIe et XVIIe siècles. L'illuminé est convaincu d'avoir été l'objet d'une manifestation divine et se considère comme ayant été irradié par la lumière de Dieu.
     
  2. dooggy13

    dooggy13 Well-Known Member

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    ne descendons plus le nil en petits morceaux dans l'esperance fallacieuse que la grande deesse isis nous rende notre unité perdue. remontons au contraire le courant, de marx à hegel et de hegel à heraclite. cette grande deesse, la corde au cou, trainee sauvagement, quoique avec un reste de tendresse derriere les cavaliers de la horde, libérons-là.
     
  3. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    illuminisme
    nom masculin singulier (histoire) doctrine de certaines sectes religieuses qui se croient inspirées directement par Dieu
     
  4. Phénix.

    Phénix. Philosophe

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    C'est une affaire de définition. Notre esprit est la manifestation de notre âme dans le monde physique. Notre âme, c'est nous, tout simplement, notre existence, nos souvenirs, notre personnalité. C'est le point de départ.
    Cette âme possède une mémoire qu'il est possible de sonder, et qui a commencé bien avant même la conception par tes parents. Que tes parents t'aient donné la vie est une illusion, qui vient du fait que depuis la conception, tu te construis une nouvelle conscience, dans laquelle, suivant les expériences que tu rencontres, tu incluearas ou non, la mémoire de tes vies précédentes, ou de ta vie en-dehors de ce monde.
    En gros, pas de bagages inutiles dans la conscience, trop petite pour tout contenir.
     
  5. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Alan Kardec

    Le spirite [modifier]
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    Allan Kardec et Amélie Boudet.


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    Mémorial Allan Kardec, à Lyon.


    Il découvre les tables tournantes en 1855, pratique venue des États-Unis. C'est à cette époque qu'il prend son surnom d'Allan Kardec, nom qu'il pense correspondre à celui qu'il portait lors d'une vie antérieure, alors qu'il était druide[5]. Par le biais de différents médiums, il converse plusieurs années avec toutes sortes d'esprits et en tire un enseignement. L'essentiel est écrit dans Le livre des Esprits (1857), Le livre des médiums. Kardec produit ainsi les cinq livres fondamentaux du spiritisme, continuellement réédités jusqu'à nos jours. Il fonde également La Revue spirite, magazine encore publié aujourd'hui, dans plusieurs langues.
    Il meurt d'un anévrisme en 1869.
    Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, à Paris. Au-dessus de sa tombe, sa devise : « Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la Loi ». C'est Camille Flammarion qui prononce son éloge funèbre et affirme comme Kardec que « le spiritisme n'est pas une religion, mais c'est une science... ». Sa tombe au cimetière du Père-Lachaise reste un lieu de recueillement. Des médiums et des adeptes de divers courants spirituels viennent régulièrement chercher l'inspiration sur le buste d'Allan Kardec[6].
    Postérité [modifier]

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    Collège Allan Kardec à São Paulo.


    De nombreuses personnalités furent séduites par le spiritisme, tels Victor Hugo, Théophile Gautier, Victorien Sardou, Camille Flammarion ou Conan Doyle. Ils étaient convaincus que le spiritisme pouvait apporter la preuve scientifique de la vie après la mort.
    Après sa mort, son œuvre fut poursuivie par Léon Denis (1846-1926), Gabriel Delanne (1857-1926), Chico Xavier (1910 - 2002), ou encore Divaldo Pereira Franco (1927 - ).
    De nos jours, Allan Kardec est l'un des auteurs sociologiques français les plus lus au Brésil avec plus de 30 millions d'ouvrages vendus. Plus de 6 millions de Brésiliens se déclarent spirites[7] et mettent en application la doctrine de Kardec dans des milliers de centres spirites[8].
    Les principales villes brésiliennes ont toutes une rue Allan Kardec[9],[10] et même souvent plusieurs comme Sao Paulo qui en compte six, ainsi qu'un collège Allan Kardec[11]. Plusieurs écoles primaires brésiliennes portent également le nom du fondateur de la doctrine spirite[12].
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    Centre Spirite Allan Kardec de Santa Catarina, Brésil.


    La vie d'Allan Kardec fut également le thème d'une pièce de théâtre brésilienne en 2009[13].
    Au niveau mondial, des mouvements qui se réclament du spiritisme kardéciste sont fédérés par un Conseil Spirite International qui dispose de plusieurs médias (TVCEI, Radio Kardec, La Revue Spirite ...).
    Plusieurs centaines de centres spirites et d'associations à travers le monde portent aujourd'hui le nom d'Allan Kardec et perpétuent son enseignement [14][15].
    Par ailleurs, l'Antoinisme et le Caodaïsme sont d'autres mouvements religieux directement inspirés de la philosophie spirite de Kardec.
     
  6. dailo

    dailo Guest

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    je croyais que tu ne croyais pas aux illuminatis ?
     
  7. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    L'Ésotérisme (Que sais-je ?)
    Antoine Faivre​
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    Présentation de l'éditeur : De l'initiation maçonnique au yoga en passant par l'alchimie ou le spiritisme, l'extrême diversité de ce qui relèverait de la catégorie d'ésotérisme fait perdre tout sens précis à cette notion. Or l'intérêt porté à la dimension irrationnelle et spirituelle de l'homme ne cesse d'augmenter le nombre de manifestations dites ésotériques, qu'elles soient pratiques ou théoriques, nouvelles ou réactualisées. L'ambition de cet ouvrage est d'esquisser les contours de cette forme de pensée, en s'appuyant sur les courants qui l'illustrent dans le monde occidental, et particulièrement depuis le début des Temps modernes.
    L'auteur : Antoine Faivre est directeur d'études à l'École pratique des hautes études, dans la section des sciences religieuses.

    Note de lecture : Dans cette nouvelle édition mise à jour de son étude sur l’ésotérisme, Antoine Faivre, traçant les contours de ce sujet souvent mal compris, nous offre notamment une introduction plus développée. Après avoir dénoncé les étymologies hasardeuses du mot « ésotérisme », l’auteur y répertorie les différents sens que revêt ce terme suivant les locuteurs, et présente ses diverses acceptions : un ensemble hétéroclite au parfum de mystère, une tradition primordiale...
    Cette entrée en matière le conduit à définir deux modes d’approche de l’ésotérisme occidental, l’une religioniste et universaliste, l’autre historico-critique. Reprenant une thématique déjà formulée dans l’édition précédente de 1992, il définit six composantes caractérisant l’ésotérisme : idée de correspondances universelles, nature vivante, rôle des médiations et de l’imagination, expérience de la transmutation, pratique de concordance, idée de transmission. Cette introduction se termine par un état de la recherche sur la notion d’ésotérisme en Europe, où Antoine Faivre évoque les publications importantes et les institutions académiques étudiant ce sujet. Soulignant les obstacles à la reconnaissance de ce champ spécifique souvent objet de malentendus, il expose enfin de nouvelles perspectives de recherche.
    Les cinq chapitres de son livre présentent les éléments marquants des grandes périodes de l’histoire de l’ésotérisme, depuis ses sources antiques et médiévales (l’hermétisme alexandrin, l’alchimie, la kabbale juive…) jusqu’aux sociétés initiatiques contemporaines, voire aux nouveaux mouvements religieux. Chaque chapitre se termine par une évocation de la présence de l’ésotérisme dans l’art, montrant que cette forme de pensée ne constitue pas un phénomène marginal, mais qu’elle s’inscrit dans la culture européenne.
    Faute de pouvoir analyser ici l’ensemble des chapitres, nous nous attarderons quelques instants sur le troisième, intitulé « L’ésotérisme à l’ombre des Lumières ». Ce chapitre permettra en effet à ceux qui s’intéressent à l’Illuminisme, c'est-à-dire à l’ésotérisme du XVIIIe siècle, d’enrichir leurs connaissances sur l’époque où vécut Louis-Claude de Saint-Martin. Antoine Faivre en présente d’abord les précurseurs : G. Arnold, J. Boehme, W. Law, S. Richter. Il aborde ensuite les théosophes majeurs de cette période : E. Swedenborg, F. C. Œtinger, F. R. Saltzmann, Karl von Eckartshausen, J.-P. Dutoit-Membrini, sans oublier Martinès de Pasqually, L.-C. de Saint-Martin, J.-B. Willermoz et A. Mesmer.
    Ce chapitre évoque aussi des « visages de l’Illuminisme » moins connus, comme J. C. Lavater, J. F. Oberlin, J. H. Jung-Stilling, I. V. Loupouchine, Court de Gébelin, avant de parler de l’aspect initiatique de cette époque avec la Stricte Observance templière, le Rite Écossais Rectifié et autres systèmes maçonniques ou paramaçonniques.
    En résumé, on peut dire de cet ouvrage à la fois érudit et synthétique qu’il est le guide idéal pour ceux qui souhaitent élargir leurs connaissances en matière d’ésotérisme. Il permet de mieux appréhender la richesse et les implications de ce domaine si particulier dans l’histoire de la culture, dont il constitue un aspect trop souvent négligé, faute d’être mal compris.
     
  8. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Ils ont existé, et pour cause! De là accorder du crédit à tout le fatras qui en parle, y a une sacrée marge!
     
  9. dailo

    dailo Guest

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    ils existent plus ? :rolleyes:
    La kabbale, non plus d'ailleurs et elle n'a aucune influence sur la production des films américains, non plus?

    Dire que les sectes inspirées par dieu son dangereuses car elles croient détenir la vérité, dire qu'une partie de ceux qui les pratiquent se croient supérieurs au reste de l'humanité, une sorte de "peuple élu" est vrai . Mais, cela ne veut pas dire qu'essayer de mieux comprendre les mécanismes psychiques est néfaste.
    Bien sûr, on peut se servir de ces croyances pour manipuler les êtres humains, pour avoir le pouvoir sur eux, mais c'est le lot de toutes les théories .
     
    Dernière édition par un modérateur: 14 Juin 2010
  10. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Accueil Le Nouvelobs > Sommaire > Dossier > Le grand retour de l'ésotérisme
    SOMMAIRE ARTICLE SUIVANT » La gnose Semaine du 02/12/04 Le grand retour de l'ésotérisme
    Best-sellers comme le « Da Vinci Code », « l’Alchimiste » ou « Harry Potter ».Record d’entrée pour « le Seigneur des Anneaux »... L’irrationnel passionne.Qu’y a-t-il derrière cet engouement ? Quel lien a-t-il avec la renaissance du religieux ? Doit-on cra
     
    Le Nouvel Observateur. – En France, le livre de Dan Brown, «Da Vinci Code», s’est déjà vendu à un million d’exemplaires. Son succès phénoménal nous révèle un fantastique engouement pour le domaine de l’ésotérisme. Kabbale, astrologie, numérologie, franc-maçonnerie… Pour certains, ces mots évoquent une démarche vers l’essence même du sacré. Pour d’autres, au contraire, il ne s’agit que de délires fantaisistes à la spiritualité douteuse. Commençons par le début. Que signifie le terme «ésotérisme», qui paraît aussi énigmatique que ce qu’il recouvre?
    Frédéric Lenoir. – Le mot ésotérisme est effectivement un mot fourre-tout qui rassemble des choses très disparates. Il faut d’abord distinguer l’adjectif «ésotérique» du substantif «ésotérisme». L’adjectif lui est antérieur et vient du grec esôtirokos, qui veut dire «aller vers l’intérieur». Il s’oppose à exôterikos, «vers l’extérieur». On retrouve déjà cette double notion dans les écoles de sagesse grecques, chez Aristote notamment, où l’on distingue l’enseignement «intérieur», donné aux disciples avancés, de l’enseignement «extérieur», transmis à la foule. L’enseignement ésotérique s’adresse donc aux «initiés». Toutes les religions développeront ainsi des enseignements pour la masse et des enseignements pour les élites. Bergson parle à ce propos d’une «religion statique» et d’une «religion dynamique». La religion statique est liée au dogme, à la morale, au rituel. Elle s’adresse à la masse des fidèles. La religion dynamique, c’est la mystique, cet élan qui porte certains individus vers le divin. En ce sens, on peut dire que la mystique est la voie intérieure, la dimension ésotérique des grandes traditions religieuses. C’est la kabbale dans le judaïsme, le soufisme dans l’islam, la grande mystique chrétienne d’une Thérèse d’Avila ou d’un Maître Eckart, etc. (voir encadrés).
    N. O. – Le mot «ésotérisme» a, lui, un sens beaucoup plus large, moins lié aux religions.
    F. Lenoir. – Le substantif «ésotérisme» n’apparaît qu’au xixe siècle sous la plume d’un érudit luthérien alsacien, Jacques Matter, qui publie en 1828 son «Histoire critique du gnosticisme». Il désigne alors un courant de pensée situé en dehors d’une religion précise. L’ésotérisme devient un monde en soi, une nébuleuse. Il y a d’ailleurs eu mille définitions de l’ésotérisme. Des spécialistes comme Antoine Faivre ou Jean-Pierre Laurant parlent à juste titre de l’ésotérisme comme d’un «regard» plus que comme une doctrine et tentent d’en repérer les grandes caractéristiques. On peut en retenir quatre ou cinq. L’ésotérisme vise tout d’abord à réunifier des connaissances présentes dans toutes les traditions philosophiques et religieuses, avec l’idée que derrière elles se cache une religion primordiale de l’humanité. L’ésotérisme fait ainsi presque toujours référence à un âge d’or où l’être humain possédait une connaissance qui s’est ensuite diffractée à travers les différents courants religieux. Autre trait fondamental: la doctrine des correspondances. Cette doctrine affirme l’existence d’un continuum entre toutes les parties de l’univers, dans la pluralité de ses niveaux de réalité, visibles et invisibles, de l’infiniment petit à l’infiniment grand. C’est cette idée qui fonde la pratique de l’alchimie (voir encadré). Elle part du postulat que la Nature est un grand organisme vivant que parcourt un flux, une énergie spirituelle qui lui donne sa beauté et son unité. Or seule une pensée magique et ésotérique peut élucider les mystères de cette Nature enchantée. Enfin, dernier élément, la place centrale de l’imagination comme médiation entre l’homme et le monde. Plus que par son intelligence rationnelle, c’est par son imaginaire et la pensée symbolique que l’être humain va se relier à la profondeur du réel. C’est pourquoi les symboles se trouvent au fondement même de l’ésotérisme.
    N. O. – Mais les religions regorgent de symboles, pourquoi dès lors les chercher ailleurs?
    F. Lenoir. – Parce qu’en Occident les religions ont progressivement perdu leur dimension symbolique! Elles ont privilégié la pensée logique, le dogme et la norme contre les symboles et l’expérience mystique. Dans l’histoire du christianisme, le xvie siècle marque une rupture fondamentale avec d’un côté la naissance de la Réforme protestante, qui constitue une critique de la pensée mythique, et de l’autre la réponse du catholicisme avec la Contre-Réforme, mise en œuvre au concile de Trente, qui élabore un catéchisme, c’est-à-dire un ensemble de définitions de ce qu’il faut croire. C’est un extraordinaire verrouillage théologique qui ne laisse plus de place au mystère, à l’expérience, à l’imaginaire, mais entend tout expliquer et tout définir. A l’heure actuelle, nous ne sommes toujours pas sortis de la religion-catéchisme. Pour la plupart des gens, le christianisme, c’est d’abord ce qu’il faut croire et ne pas croire, ce qu’il faut faire et ne pas faire. On est très loin de l’Evangile et du sacré! C’est pourquoi certains vont chercher le sacré à l’intérieur des religions dans des mouvements de type mystique-ésotérique, ou bien en dehors, dans l’ésotérisme, c’est-à-dire dans des courants parallèles qui mettent en avant la pensée symbolique. On assiste aujourd’hui, à des niveaux très divers, à un intérêt du public pour ces deux types de voies spirituelles.
    N. O. – Peut-on dire que l’une est plus «noble» que l’autre?
    F. Lenoir. – Puisqu’il existe hors traditions, l’ésotérisme a pu générer, à côté de pensées très profondes, des délires sectaires et des fantasmagories en tout genre. C’est pour cette raison que l’ésotérisme a mauvaise presse auprès de la communauté intellectuelle. Le caractère ésotérique des religions est en revanche beaucoup moins disqualifié, parce qu’il concerne une «élite» censée s’intéresser au plus profond, au plus intérieur et donc au plus authentique de la religion. Ce qui n’empêche pas que certains mouvements traditionnels, comme la kabbale ou le soufisme, aient aujourd’hui des représentants qui ressemblent à des gourous et qui proposent une spiritualité au rabais – mais parfois très onéreuse – sous des allures de spiritualité haut de gamme (voir l’article d’Alain Chouffan p. 28).
     
    1 - Tout commence avec Pythagore
    N. O. – Si le mot date du xixe siècle, pourquoi considère-t-on Pythagore comme le fondateur de l’ésotérisme?
    F. Lenoir. – Pythagore est celui qui a conceptualisé le premier l’idée qu’il existe une harmonie universelle et une mathématique sacrée à l’œuvre dans l’Univers. Il donne ainsi ses fondements à la pensée ésotérique. Mais c’est vers les iie et iiie siècles après Jésus-Christ, à la fin de l’Antiquité, que naît véritablement l’ésotérisme, avec la gnose et l’hermétisme. Selon les gnostiques (voir encadré), l’existence terrestre est une punition terrible, fruit d’une chute originelle, et seule la connaissance (gnôsis), transmise par initiation, permettra à l’homme de prendre conscience de sa nature divine. L’hermétisme, lui, avance qu’il existe des lois d’analogie entre la partie et le tout, entre le microcosme et le macrocosme: «Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.» L’astrologie en est une bonne illustration. Cet art aussi vieux que les premières civilisations postule qu’il existe une corrélation entre les événements humains et les événements cosmiques (comètes, éclipses…) ou le mouvement des planètes et en propose une interprétation de type symbolique.
    N. O. – Ce sont des thèses qui, jusqu’à aujourd’hui, connaîtront bien des résurgences.
    F. Lenoir. – Parce que l’histoire de l’ésotérisme fonctionne par vagues successives. A la Renaissance, on redécouvre la gnose et l’hermétisme. La redécouverte des textes grecs de l’Antiquité, et notamment le texte du «Poimandrès» dans le «Corpus hermeticum», traduit par Marsile Ficin en 1471 à la demande de Cosme de Médicis, provoque un choc incroyable. Ce texte constitue en effet une véritable synthèse de la pensée antique, du pythagorisme au néoplatonisme. Les penseurs de la Renaissance le croyaient antérieur à toutes ces écoles de sagesse, antérieur à Moïse lui-même. Ils l’interprétèrent donc comme la preuve qu’il existait une tradition primordiale qui unifiait tous les savoirs ensuite dispersés. On faisait remonter cette tradition à Hermès Trismégiste, un personnage légendaire qui serait relié au dieu égyptien Thot. On découvrira un siècle plus tard qu’en fait le «Corpus hermeticum» datait de la fin de l’Antiquité.
    N. O. – Quelle déception!
    F. Lenoir. – Enorme! Mais ce premier moment de la Renaissance a montré une volonté des premiers humanistes de faire concorder les grandes sagesses de l’humanité, partant de cette idée que toutes relèvent d’une tradition primordiale qu’on situe généralement en Egypte. Pour ne citer qu’un seul nom, Pic de la Mirandole (1463-1494) est ce personnage extraordinaire qui pensait atteindre au savoir universel en réalisant une synthèse des textes de l’Antiquité, de la foi chrétienne et de la kabbale juive.
     
     
     
  11. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    2 - La raison contre-attaque
    N. O. – C’est finalement la pensée scientifique et la philosophie des Lumières qui vont l’emporter. L’ésotérisme ne fera plus figure que de contre-courant face à la pensée dominante?
    F. Lenoir. – Absolument. Les premiers penseurs modernes allient encore la science et le sacré, la raison et l’imaginaire. Même Descartes affirme avoir reçu en rêve sa fameuse méthode qui constituera le paradigme de la science expérimentale! Mais l’Occident s’engage, y compris au sein des religions, dans une voie rationaliste, et on finit par cloisonner les domaines du sacré et de la raison. L’imaginaire et la pensée symbolique n’ont plus leur place: on rompt alors définitivement avec le monde des symboles hérité du monde antique et du Moyen Age. Plus profondément, l’homme occidental s’arrache définitivement à la Nature. Il ne considère plus la Nature comme un organisme vivant et enchanté dont il peut manipuler les flux par la magie ou l’alchimie, mais comme un monde d’objets observables et manipulables. Il n’est plus un «habitant du monde» comme l’entendait les Anciens, mais devient progressivement «maître et possesseur de la nature», comme le proclame Descartes dans le chapitre 6 du «Discours de la méthode». Nous assistons à une forte accélération du processus de «désenchantement du monde», selon la célèbre expression de Max Weber, qui signifie que le monde a perdu son « aura magique».
    N. O. – Mais le cartésianisme n’est pas apparu ex nihilo, c’est l’achèvement d’un long processus!
    F. Lenoir. – Dans «les Métamorphoses de Dieu» (1), j’émets même l’hypothèse que ce phénomène remonte au passage du paléolithique au néolithique, quand l’homme chasseur-cueilleur se sédentarise dans des villages. Toute une série d’étapes montre ensuite cet arrachement progressif de l’homme à la nature, qui conduit à son désenchantement. Notons que la religion élaborée du judéo-christianisme est déjà en soi une perte de la magie. Le prêtre remplace le magicien, on ne recherche plus les fluides dans la nature ni à se réconcilier avec les esprits des arbres et des animaux, mais on invente du rituel et on observe une vie éthique pour sauver son âme. Ça peut paraître insensé à un athée d’aujourd’hui, mais la religion est bien déjà un processus de rationalisation. C’est d’ailleurs pourquoi Marcel Gauchet soutiendra la thèse très pertinente selon laquelle la modernité occidentale est née de la matrice du christianisme avant de se retourner contre elle.
    N. O. – Quelles sont les conséquences de cette prise du pouvoir de la raison et de cet arrachement de l’homme à la Nature? De nouvelles poussées de l’ésotérisme et de la pensée magique?
    F. Lenoir. – Oui, parce que l’idée d’un monde totalement démagéifié, démythologisé est quelque chose de difficile à assumer pour l’être humain qui possède en lui une formidable capacité d’imagination. L’homme se distingue de l’animal par sa capacité à symboliser les choses, c’est-à-dire à associer des éléments séparés. Cela a donné naissance à l’art, à l’écriture, à la religion... Le simple fait de voir des signes, de rejeter le hasard, de se troubler des synchronicités correspond à ce besoin fondamental de mettre du mystère dans le monde, de la magie au sens large du terme. Au xxe siècle, le psychologue Carl Gustav Jung et l’anthropologue Gilbert Durand montreront que ce qu’on appelle avec condescendance le «retour de l’irrationnel» est en fait un retour du refoulé de l’homme contemporain qui a besoin de mythes et de symboles.
    N. O. – Comment se manifeste cette première vague de réenchantement dès le siècle des Lumières?
    F. Lenoir. – Il y a d’abord l’illuminisme, mouvement fondé par le savant suédois Emanuel Swedenborg à partir de ses visions et qui a profondément marqué quantité de penseurs, y compris des philosophes des Lumières. C’était une sorte de religiosité affective qui ne partait pas d’une analyse du texte mais d’une émotion intérieure. Et puis le magnétisme de Franz Mesmer. Au cours d’expériences scientifiques sur les aimants, Mesmer constate qu’on peut magnétiser quelqu’un d’autre en le touchant. Il en tire la conclusion qu’un fluide invisible habite la nature et qu’on peut le manipuler pour guérir ou déplacer des objets. Vingt ans avant la Révolution française, la thèse remporte un succès colossal. Et aujourd’hui encore toucheurs, rebouteux, magnétiseurs et autres guérisseurs sont légion.
     
    3 - Le monde des sociétés secrètes
    N. O. – De quand datent les sociétés secrètes qui excitent tant l’imagination du public?
    F. Lenoir. – Du début du xviie. Elles remettent en valeur la notion fondamentale d’initiation. La Rose-Croix est l’une des premières sociétés secrètes de l’Age moderne, précurseur de la franc-maçonnerie. C’est un texte anonyme mystérieusement apparu en 1614 dans le royaume de Habsbourg qui révèle l’existence d’une fraternité d’adeptes, chargés de transmettre la mémoire d’un non moins mystérieux chevalier du xive siècle, Christian Rosenkreutz, ayant pour mission d’unifier toutes les sagesses de l’humanité en vue du jugement dernier. Le mythe rosicrucien s’inspire de celui des Templiers, cet ordre militaire et religieux fondé pour les croisades et dont la règle de vie a été écrite par saint Bernard en 1128. Cet ordre fut persécuté par le roi de France Philippe le Bel avec le soutien du pape. Le vendredi 13 octobre 1307 eut lieu l’une des plus incroyables opérations de police de tous les temps: tous les Templiers de France furent arrêtés à l’aube dans leur commanderie, torturés et massacrés. Depuis la mort sur le bûcher du dernier grand maître de l’Ordre, Jacques de Molay, en 1314, l’imaginaire occidental est hanté par cette croyance en la connaissance et aux pouvoirs occultes des Templiers.
    N. O. – La franc-maçonnerie n’est-elle pas d’inspiration templière?
    F. Lenoir. – La franc-maçonnerie est sans doute d’abord plus directement d’inspiration rosicrucienne. Mais son histoire est mal connue. Au Moyen Age, les maçons qui construisaient les cathédrales étaient ceux qui détenaient la connaissance des symboles, et donc celle de la dimension ésotérique du christianisme. A partir du début du xviiie siècle, on ne construit plus de cathédrales, et les connaissances ésotériques commencent à se perdre. On se met alors à organiser la transmission du savoir dans des cercles d’initiés et, en 1717, se crée la première Grande Loge de Londres. Quelques décennies plus tard, la franc-maçonnerie se donnera une légitimité très ancienne et fera remonter ses racines au Temple de Salomon via les Templiers, qui seraient devenus les héritiers de cette sagesse ancienne lors de leur séjour à Jérusalem.
    N. O. – Les sociétés secrètes et la franc-maçonnerie sont donc les grands mouvements de réaction face aux progrès du rationalisme et d’une vision matérialiste du monde?
    F. Lenoir. – Les prémices seulement. La véritable révolte arrivera plus tard, avec la formidable ébullition intellectuelle du romantisme allemand, à la fin du xviiie et au début du xixe siècle. Le romantisme, né de la postérité du Sturm und Drang, est le premier grand mouvement collectif de réenchantement du monde, une contestation en règle de la conception matérialiste et mécaniste de la société moderne occidentale. «La poésie est le réel absolu», dit Novalis. C’est-à-dire que plus une chose est poétique, plus elle est vraie. C’est extraordinaire comme vision du monde! Selon les romantiques en effet, l’homme, le cosmos et le divin sont en étroite relation et constituent une harmonie, une totalité infinie. La quête de l’homme est de parvenir à cette unité, en expérimentant intérieurement et socialement l’intensité de ces relations. En ce sens, l’activité poétique contribue au réenchantement d’un monde privé de ses charmes. Les romantiques vont réhabiliter les mythes et les contes populaires (les frères Grimm) et l’idée de l’âme du monde, l’anima mundi des Anciens, inventer une science de la Nature, la Naturphilosophie, qui se veut une alternative à la science expérimentale pour qui n’existe qu’un seul niveau de réalité, celui qu’on peut observer et manipuler. On trouve un écho de cette philosophie de la Nature chez de nombreux poètes, jusqu’à Baudelaire qui écrit dans ses «Correspondances»: «La Nature est un temple où de vivants piliers…» Les premiers romantiques faisaient partie de sociétés secrètes. Puis ils se sont tournés vers l’Orient dont on commence à découvrir en Europe la profondeur religieuse et philosophique. En 1800, Friedrich von Schlegel affirme: «C’est en Orient que nous devons chercher le romantisme suprême.» Se reproduit alors le même scénario qu’à la Renaissance: ils idéalisent un Orient mythique, primitif et pur de tout matérialisme, dont ils pensent que les textes sacrés remontent à plusieurs milliers d’années et sont bien antérieurs à la Bible. On va vite déchanter au fur et à mesure que la connaissance de l’Orient réel prendra le pas sur le rêve orientaliste. Les romantiques vont perdre leur bataille contre le rationalisme, le matérialisme et le machinisme.
     
     
  12. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    4 - Le Romantisme en renfort
     
    N. O. – Arrive la deuxième grande vague d’ésotérisme, au xixe siècle, quand apparaît le mot lui-même.
    F. Lenoir. – L’ésotérisme du milieu du xixe siècle hérite de tous les ésotérismes antérieurs – ésotérisme de l’Antiquité, de la Renaissance, du xviiie siècle, des romantiques –, mais il se démarque fortement de ses prédécesseurs en épousant l’idée de progrès et en voulant réconcilier la religion et la science dans un savoir unique. Ce nouvel ésotérisme va prendre plusieurs expressions. Celui par exemple de l’occultisme, dont le mage Eliphas Lévi (1810-1875) fut le grand théoricien, et qui entend regrouper toutes les pratiques magiques et divinatoires en en donnant une explication pseudo-scientifique. C’est aussi la naissance du spiritisme, en 1848, dans un petit village des Etats-Unis, avec les sœurs Fox qui font des expériences se voulant quasi scientifiques de contacts avec les morts. En Europe, le médium français Allan Kardec joue un rôle déterminant en codifiant les pratiques du spiritisme dans «le Livre des esprits». C’est lui aussi qui introduit en Occident l’idée de la réincarnation selon l’idée moderne de progrès: les esprits se réincarnent de corps en corps suivant une loi universelle d’évolution de l’ensemble de la création. Ainsi curieusement, dans la seconde moitié du xixe siècle qui marque le triomphe du scientisme, la plupart des grands créateurs, de Victor Hugo à Claude Debussy en passant par Verlaine et Oscar Wilde, font tourner les tables pour rentrer en contact avec les morts ou s’adonnent à des pratiques occultes.
    Une autre expression de cet ésotérisme «moderne» sera la Société théosophique. Le 8 septembre 1875, à New York, une femme issue de la noblesse russe, Elena Petrovna Blavatsky (1831-1891), fonde avec le colonel Henry Steel Olcott (1832-1907) la Société théosophique. Médium, elle prétend tirer ses enseignements de maîtres spirituels qu’elle aurait rencontrés au Tibet, ce qui est absolument faux puisqu’il est prouvé qu’elle n’avait jamais été au Pays des Neiges. Mais en évoquant les maîtres du Tibet comme les derniers dépositaires de la religion primordiale de l’humanité, elle fera naître le mythe du Tibet magique, peuplé de lamas aux pouvoirs surnaturels. En 1912, le théosophe Rudolf Steiner quitte la Société et fonde son propre mouvement, l’Anthroposophie, qui va contribuer à dynamiser l’univers de cette contre-culture ésotérique. Pour l’anthroposophe, le monde et l’homme se répondent à travers un jeu de correspondances subtiles. Le génie de Steiner sera de donner des applications pratiques à sa pensée, dans la médecine, l’économie, l’éducation... Il va par exemple développer l’agriculture biodynamique.
     
     
    5 - Du New age a «da vinci code»
     
    N. O. – A partir de la Première Guerre mondiale, les sociétés ésotériques semblent se déliter?
    F. Lenoir. – La première moitié du xxe siècle a été tellement meurtrière que tous ces mouvements de spiritualité parallèle ont été cassés. Il faudra attendre les années 1960 pour voir naître une nouvelle tentative de réenchantement du monde. C’est ce qu’on a appelé la vague New Age, qui prend son essor en Californie et qui entend unir la psychologie occidentale avec la spiritualité orientale et relier l’homme au cosmos. Mais comme les ésotérismes qui le précèdent, cette nouvelle religiosité alternative est plus tournée vers l’avenir que vers le passé et le mythe de l’Eden perdu: elle annonce l’entrée dans le Nouvel Age du Verseau, seul signe astrologique représentant un homme et non un animal et qui symbolise l’avènement d’un religion universelle humaniste. Ce qui est remarquable avec le New Age, c’est qu’à l’époque des médias de masse il diffuse, bien au-delà des cercles d’initiés, les idées de l’ésotérisme dans la société globale: le divin n’est plus personnel mais identifié à une sorte d’«âme du monde», une énergie, la fameuse «force» de «la Guerre des étoiles»; il existe une unité transcendante des religions, qui se valent plus ou moins; l’essentiel est d’expérimenter le divin en soi; il existe des correspondances universelles et des êtres intermédiaires, tels que les anges ou les esprits fondamentaux de la nature, etc.
    N. O. – Des idées prégnantes qui séduisent encore à l’heure actuelle et dont se sont récemment emparés cinéma et littérature.
    F. Lenoir. – Et avec quel succès! Pourquoi «l’Alchimiste» de Paulo Coelho s’est-il vendu dans plus de 140 pays selon vous? Parce qu’il reformule le vieux concept d’âme du monde en le reliant à l’individualisme moderne: «L’univers conspire pour réaliser notre légende personnelle», c’est-à-dire nos vœux les plus chers. La plupart des grands best-sellers contemporains se situent dans la veine ésotérique: «le Seigneur des Anneaux», «Harry Potter» ou «Da Vinci Code», qui synthétise toutes les thèses que nous venons d’évoquer! Le livre de Dan Brown est captivant. Mais il est aussi typique des ouvrages qui présentent le meilleur et le pire de l’ésotérisme. Le meilleur, parce qu’il fait rêver et redonne une dimension symbolique à la religion, le pire parce qu’il détourne parfois les symboles de leur sens véritable et qu’il donne des informations totalement erronées.
    N. O. – Dan Brown nous oriente vers un ésotérisme un peu frelaté et, en plus, il instille le doute chez son lecteur pour réveiller ses vieux réflexes paranoïaques, du type «on nous cache la vérité»...
    F. Lenoir. – Il joue effectivement sur un vieux ressort de l’ésotérisme qui est la théorie du complot. L’ésotérisme, je l’ai dit, s’est constitué en marge des Eglises, qui l’ont toujours combattu en raison de son pouvoir subversif. Pour contrecarrer les attaques des Eglises officielles, les ésotéristes se sont construits une position défensive qui consiste à dire: les religions cherchent à nous étouffer parce que nous détenons une vérité secrète qu’elles ne veulent pas vous révéler. L’argument est séduisant, très démagogique, et cela a certainement été l’une des clés du succès de «Da Vinci Code». Mais ne soyons pas trop durs, il y a aussi des choses très justes dans le livre, par exemple le refoulement par le christianisme du féminin sacré. Et je trouve qu’il faut aussi rendre grâce à l’ésotérisme en général d’avoir apporté un élément de féminisation du divin. Car les idées ésotériques de l’âme du monde, de l’immanence du divin ou de ses émanations sont des archétypes typiquement féminins.
    N. O. – C’est en effet un travail salutaire, mais ces thèses conspirationnistes et irrationnelles ne comportent-elles pas en germe de véritables dangers?
    F. Lenoir. – Bien sûr, certaines d’entre elles mènent d’ailleurs tout droit vers une idéologie typiquement sectaire: nous sommes les élus, le petit cercle des initiés qui possédent la vérité unique pendant que tout le reste de l’humanité erre dans l’ignorance. D’autres, qui insistent sur l’idée d’une tradition primordiale et critiquent tout progrès moderne, ont souvent des relents d’extrême-droite. Toutes sont guettées par des dérives irrationnelles graves. Dans la secte de l’Ordre du Temple solaire par exemple, la dérive meurtrière a été légitimée au nom des «maîtres invisibles» templiers! Pour des esprits faibles, il existe un vrai risque de décrochage du réel. Umberto Eco, en bon sémiologue, a fait dans ses deux premiers romans la meilleure critique que je connaisse du délire interprétatif. Dans «le Nom de la rose», il dénonce le délire interprétatif de nature religieuse: les moines interprètent les crimes commis dans leur monastère comme une réalisation des prophéties de l’Apocalypse. Dans «le Pendule de Foucault», il met en scène la folie ésotérique.
    N. O. – On peut donc voir le retour de l’ésotérisme dans nos sociétés modernes comme un signe inquiétant du besoin de magie et d’irrationnel?
    F. Lenoir. – Assurément. Mais on peut y voir aussi une tentative de rééquilibrage chez l’homme occidental moderne de ses fonctions imaginatives et rationnelles, des polarités logiques et intuitives de son cerveau. Ne faudrait-il pas admettre une fois pour toutes, comme ne cesse de le rappeler Edgar Morin depuis quarante ans, que l’être humain est à la fois sapiens et demens? Qu’il a autant besoin, pour vivre une vie pleinement humaine, de raison que d’amour et d’émotion, de connaissance scientifique que de mythes? Bref, de mener une existence poétique.
    Propos recueillis par Marie LEMONNIER
     
  13. Arturo Bandini

    Arturo Bandini tlhlngan maH taHjaj

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    Y a vraiment à boire et à manger dans cette histoire.

    Que certaines personnes complotent pour se garder le pognon et le pouvoir c'est quasi sûr mais que l'on repositionne ces gonzes dans un domaine mystique avec des sacrifices et des invocation au Malin, j'ai déjà plus de mal.

    Et pourtant, j'en ai vu un paquet des sujets là dessus.
     
  14. Arturo Bandini

    Arturo Bandini tlhlngan maH taHjaj

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    J'ai pas réessayé depuis ce dont je t'avais parlé !

    Mais bon, y a des réminiscences à priori !
     
  15. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Les illuminati j'ai vu ça quand j'ai étudié Nerval. Le reste...
     
  16. Arturo Bandini

    Arturo Bandini tlhlngan maH taHjaj

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    Oué ben ça a dérivé dans un mysticisme fantaisiste que ne renierait pas Rael.
     
  17. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Je veux rien dire mais notre époque retravaille les choses du passé. Quel gâchis!
     
  18. dooggy13

    dooggy13 Well-Known Member

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    l'ésotérisme revient beaucoup dans la littérature du XIX ème, au même titre que le voyage en italie, la mode anglaise, non? nerval est-il la pointe la plus extrême de ce mouvement? j'avais lu sylvie, et c'est surtout le style qui m'avait semblé admirable.

    les récits fantastiques de theophile gautier, par exemple, sont remplis de références aux pouvoirs de l'esprit sur la matière, d'éloges des sagesses orientales, etc.
     
  19. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Cher Dooggy, que j'aime quand tu fais intrusion dans notre littérature. Mais sache bien que je n'ai aucune culture sur le 19ème en général, le fantastique en particulier.

    J'ai un peu fréquenté notre âge classique et moins encore le Moyen Age et l'Humanisme de la Renaissance.

    Mais j'ai beaucoup rêvé...
     
  20. Phénix.

    Phénix. Philosophe

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    C'est bien, mon Yapa, mon garçon adoré. Ton F. Lenoir fait comme toi, il défend sont choix d'ignorance. C'est bien de traiter ceux qui ont fait le choix de la connaissance, de l'expérience, de fumeurs de moquette.
    Mais c'est tout de même pour défendre le choix de l'ignorance.
    Apprends, et nous en reparlerons :cool:.
     

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