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Philosophie, psychologie et débats associés

Discussion dans 'Les penseurs du forum' démarrée par Phénix., 6 Juin 2010.

  1. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Romain s'arrête en chemin. Au seuil même de l'Histoire.

    Certes, des hommes se sédentarisent. On en voit immédiatement le résultat, en Irak, par exemple, en Egypte, aussi.

    Se sédentariser, en l'occurrence, implique qu'on s'attarde pour le moins sur le cadre même de cette sédentarisation. L'une des toutes premières civilisations voient le jour entre le Tigre et l'Euphrate, ce que les Grecs appelleront Mésopotamie, terre entre 2 fleuves.
    Le climat chaud, conjugué à la présence fluviale, fournit un sol fertile, particulièrement adapté aux récoltes. Et aux récoltes abondantes. Cette même présence des 2 fleuves favorisent un commerce de plus en plus lointain. La société sort de son archaïsme pastoral et nomade et entre dans la division sociale du travail. Les métiers se diversifient : légumes, fruits, bétails, travail sur les matériaux et production d'objets manufacturés, pierre, argile, bois et j'en passe. Bois pour les vaisseaux, tissus pour les voiles, sans quoi le développement eût été moindre et le commerce moins florissant.
    Naissent alors les métiers de justice et de droit, d'écritures comptables, les prêtres, les copistes et les lettrés, les mythologies, les poètes, les architectes, les musiciens, les arts de la table, les pauvres, les riches, les maîtres et les esclaves, tout l'éventail social qui va des plus serviles aux plus puissants.

    En Egypte, puis autour de la Méditerranée, les mêmes conditions vont créer les quasi mêmes résultats : Grèce, Rome, Carthage, Gaule du sud, Espagne, etc...

    Les populations étrangères, encore nomades, vont s'étourdir de constater ces lieux de prospérité. On assiste bientôt aux premières râpines, à la militarisation, à l'urbanisation défensive, puis offensive et, in fine, à la guerre. Les armées se déplacent, on se bat pour conquérir de nouveaux territoires, de nouvelles richesses. On réduit, on soumet, on commande, on s'approprie. On finit cette logique avec l'empire romain : des légions, des peuples sous tutelle, un travail pour Rome, qui rationnalise le travail, l'esclavage, l'exploitation sociale et la guerre. Non pas que les Romains aient aimé particulièrement la modernité ni le progrès. Mais ils se sont donné les moyens de tout domestiquer : pays, régions, provinces, barbares, terres et troupeaux. Les mines, aussi... Car le but poursuivi était d'enrichir les maîtres, les nobles, l'aristocratie.

    Une société de classe, fonctionnant sur l'écrasement des uns au profit des autres. Il fallut donc inventer l'héritage, la transmission des biens, le mariage monogame, la parentalité contrôlée, le mariage et la secondarité de la femme par rapport à l'homme. A l'homme riche, s'entend. Le christianisme permit tout ça. La fidélité, puis l'amour. Un Dieu qui donne l'exemple, qui crée et unit Adam à Eve, née de lui. Une compagne, un faire-valoir, une assistante, un être second et inférieur. Le carcan de la faute (originelle), du péché, de la grâce et du salut.

    Les conditions objectives et sociales d'existence déterminaient les représentations sociales, morales et religieuses. Culturelles.

    On passe des épouses gagnées, chez Homère, lors des combats à celles conquises par des fiefs et des barons soit par la diplomatie politique, religieuse, militaire. Arrive Iseut et son philtre, puis Guenièvre et Lancelot, amants amis et féaux. A l'adultère...

    Et donc de nouveau à l'écrasement des femmes, enfermées dans la maison, interdites de sortie(s).

    L'économie est essentiellement agricole. Complétée par l'artisanat. Les nouveaux mondes et la colonisation feront le reste : richesses jamais vues, eldorados, cupidité, férocité, massacres et génocides, enrichissement violent, conquêtes des espaces, destruction des cultures et des races, etc....

    Nous voilà en 14 et on connaît la suite... Oui. Appropriation par les uns, travail et misère pour les autres. Qu'est-ce qui a changé? Rien.

    L'Afghanistan et l'Irak c'est, non pour la démocratie ni les femmes voilées, mais pour le pétrole, le gaz, les minerais concentrés dans la partie europasiatique autour de l'Iran, l'Afghanistan, la Caspienne... Et l'on construit toujours des armes et des armements, on tue, on pille, on exploite.

    Les bourses en crèvent en vomissant des dollars, les peuples pointent au chômage et Kerviel est jugé. Kerviel, pas le système économique. Le vilain petit canard va servir de bouc émissaire...

    Petit canard, bouc émissaire. Ah! ces représentations culturelles, littéraires, millénaires et universelles. La catharsis, la purge, le soulagement collectif. L'histoire du sorcier primitif, des calamités et du bon peuple.

    Ca change mais sans vraiment changer... Baste!
     
    Dernière édition: 9 Juin 2010
  2. Nogueira75

    Nogueira75 Guest

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    Je suis d'accord avec cette partie. L'argent en tant que tel n'est pas le problème ! Si on se penche un tant soi peu sur l'histoire économique, on se rend que la convergence de la perversion, vient avant tout de l'argent dette.

    Sans doute que Bumpa comprend ce que je veux dire.
     
  3. bumpa

    bumpa Le capitaine, l'aboyeur

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    Oui bien sûr Nog c'est ce que je disais un peu plus tôt :wink:

    quant à yapa, merci pas grand chose à (re)dire
     
  4. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Quand on stigmatise l'argent, c'est tout l'ensemble social qui lui est soumis qu'on pointe du doigt.
    C'est la place qu'on lui accorde, à savoir son importance excessive et déplacée. Le capitalisme, qui contient en lui les formes sociales précédentes, se caractérise par le fait qu'il a pour seule finalité le profit, le surcroît d'argent.
    Tout société est société économique; elle dépend du profit réalisé par son travail. Or ce n'est pas cela qui est mis en cause, mais l'importance, la valeur accordée à cet argent, à ce profit. Lorsque ce dernier est une fin en soi, il fait que l'ensemble de la société s'aliène à sa logique. L'argent, en tant que profit, doit n'être qu'un moyen de croissance. Les hommes peuvent doivent maîtriser l'économie, non se laisser maîtriser par elle. L'économie n'est qu'un outil, théorique et pratique, de développement social, donc humain.

    Or, tous les jours, les médias qui prétendent informer du réel, prennent le problème à l'envers. L'industrie automobile doit fabriquer des véhicules, pas des actions à la bourse. Les besoins objectifs et réels d'une population en besoins automobiles s'apprécient, se calculent, se chiffrent. On peut, on doit les anticiper. Les plier. Produire pour rouler. De même qu'on doit pouvoir intégrer les transports en commun, dans le calcul économique d'une population, en besoins de déplacements. Des moyens collectifs en quantité et qualité suffisantes feraient baisser les besoins en voitures, ce qui est contraire à la logique capitaliste. On a préféré jeter des millions de familles sur les routes plutôt que de s'engager dans une vraie politique du transport et du tourisme. Les logiques sont inversées, elles obéissent aux lois du seul profit. Il en est de même de la plupart des secteurs d'activités. On jette, on gaspille, on détruit. Rien n'est fait pour faire que les productions répondent efficacement aux réels besoins.

    On confie à la "grande" distribution la réponse aux besoins en nourriture. Nos producteurs travaillent à perte et on jette de la nourriture. Etc., etc.... Or, c'est bien là qu'il faut l'intervention citoyenne en matière de choix et de décision. A condition, bien sûr, de casser cette loi du profit maximum et immédiat.

    On achète fruits, légumes, viandes ici plutôt que là. Pourquoi? En fonction des intérêts capitalistes des enseignes et non du réel besoin des gens. Ecoutons nos producteurs, ils travaillent à perte. Le choix est fait de ne pas consommer leurs productions estimées trop chères. Mais le tissu social? Les métiers induits? Des activités qui tourneraient vraiment? C'est quoi, le coût social de ce manque à gagner? Qui, un jour, l'a calculé? L'a publié? Nous a fait décider et choisir?

    Les vêtements? Les grandes marques? Les petites mains? Pourquoi donc des vêtement si chers alors que justement leur confection est dérisoire?
     
  5. TYPHUS

    TYPHUS Exclu du forum.

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    C'est le principe de l'éducation national ça..

    Si les humains ont une âme, les animaux en ont forcément une eux aussi.. On est comme eux.. En pire.
     
  6. bumpa

    bumpa Le capitaine, l'aboyeur

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    Quelques passages excellents, succulents même si on dérive(rait) vite vers la politique. :cool:
     
  7. Bono Vox

    Bono Vox Well-Known Member

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    Nous sommes plus évolués. Nos actes ayant des conséquences proportionnelles à cette évolution, on abonde dans le pire ou le meilleur. C'est une considération morale qui n'appartient qu'à nous. En dehors de notre système de valeur, le bien ou le mal n'existent pas.
     
  8. Nogueira75

    Nogueira75 Guest

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    Je suis d'accord Yapa.

    Mais, il faut se mettre en tête que le capitalisme, c'est avant les moyens de production... Et non pas le produit ! A partir de là, on comprend aisément le pêché originel de ce système, à savoir produire plus, pour vendre plus.

    On utilise toute l'attirail possible et imaginable : médias, film, publicité intempestive... L'homme est un outil et un potentiel acheteur, rien d'autre. C'est malheureux à dire, mais la majorité de nos soucis quotidiens viennent de là.

    Les moeurs changent également, la moralité n'est plus de ce monde : on parle de liberté sexuel jusqu'à aller à la perversité sexuel créant frustration en tout genre, on nous parle du clinquant, "du bling bling", cette expression démocratisée par notre propre président, la célébrité comme valeur charnière... Bref, le nihilisme à tout va, et tout ça dans le simple but d'écouler, pour finir par posséder.

    Au final, le capitalisme ne résume qu'à ça, une expansion à grande échelle ! La possession de biens, d'humains et de capitaux (ce qui est pour moi dérisoire comparé aux deux autres). L'humain, certains vont me rétorquer qu'on a aboli l'esclavage. Certes, mais je pense que dans les pays du tiers-monde, cette notion est toujours présente.

    La main-d'oeuvre a moindre coût, sans aucun acquis sociaux, travaillant à des horaires interminables, ça ce n'est ni plus ni moins que de l'esclavage. Je pourrais même aller plus loin, le tourisme sexuel.

    Bref, le seul moyen de s'en sortir : c'est la sédition...Le refus catégorique de ce système ! Malheureusement, la propagande a fait de drôle de dégât, et la propension à la révolte, ne serait-ce que par la plume, est réduit à l'inanité absolu.
     
    Dernière édition par un modérateur: 9 Juin 2010
  9. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    On aura l'occasion d'affiner, j'espère...


    Ca fait un bien fou de te lire...
     
  10. Phénix.

    Phénix. Philosophe

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    Pourquoi forcément ?
    Nous ne sommes pas comme eux. Aucun animal n'a développé un langage qui sorte du "bouffe" et "reproduction", sinon l'homme. N'est-ce pas déjà un indice d'une différence ?
    De tous les témoignages que je connaisse à propos de l'au-delà, l'animal est absent.
    Si l'animal est notre création, il est compréhensible qu'il soit à notre image, et donc que nous nous retrouvions en eux :cool:.

    Ma grand-mère, prof de Français, disait "on" est un imbécile.
    Je te suggère "Nous aurons l'occasion d'affiner, j'espère..." :cool:

    J'aime bien ton résumé de l'histoire, sauf que ce n'est que la partie visible de l'iceberg...
     
    Dernière édition: 9 Juin 2010
  11. yapadaxan

    yapadaxan Well-Known Member

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    Certes, mais le peu de place disponible contraint à des raccourcis drastiques.
     
  12. Phénix.

    Phénix. Philosophe

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    De quoi cherches-tu a t'affranchir, en écrivant ça ?

    Je connais ton avis sur les croyances, et le mien n'est pas ne leur est pas flatteur non plus.
    Toutefois, s'invente-t-on des croyances pour se faire croire qu'on est au-dessus de tout, ou pour croire qu'il y a quelqu'un au-dessus de soi ?

    Avec ton affirmation, tu t'affranchis d'expliquer pourquoi l'homme est tellement différent de tous les animaux. Pourquoi il est le seul à avoir ce langage si élaboré, pourquoi il est le seul à juger d'une situation à postériori, pourquoi il est le seul à détruire son environnement...
     
  13. TYPHUS

    TYPHUS Exclu du forum.

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    Peut être qu'il y a un au-delà réservé aux animaux.. Une sorte de carré VIP inaccessible aux humains. J'ai pas eu de témoignage pour ma part.. J'ai déjà du mal a capter un réseau wi-fi chez moi alors des messages de l'au-delà.:D
     
  14. TYPHUS

    TYPHUS Exclu du forum.

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    Peut être que nous ne percevons pas leur langage.. Regarde, Maurice te dit bonjour...

    [​IMG]
     
  15. romain013

    romain013 Pig Brother

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    La plume d'hier est le clavier d'aujourd'hui...
     
  16. Thoth

    Thoth sɹǝʌuǝ,l ɐ ǝɹqɯǝɯ

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    Les filles du Moulin Rouge ont essayé, mais ça ne rentrait pas........
     
  17. Nogueira75

    Nogueira75 Guest

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    Pareillement Yapa ;)
     
  18. guitou180

    guitou180 Well-Known Member

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    Ce n'est pas parce qu' on a pas idéntifié de langage que celui ci n'existe pas.
    Qu'est ce que tu entend par témoignage de l'au dela?
    vas y parle d'histoire je suis très curieux de t'entendre...
     
  19. Arturo Bandini

    Arturo Bandini tlhlngan maH taHjaj

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    Moi, je trouve que l'Humanité n'a pas vraiment à rougir de ce qu'elle a accompli. Juste qu'on a salement tendance à ne retenir que le négatif et ce, par le mauvais exemple médiatisé de quelques personnes.
     
  20. Luna'

    Luna' Sloth of Anarchy

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    :lol:

    Trés bons posts de Romain , yapa et Nog'.
    Ce débat m'en rappele d'autres qui avaient lieu sur le topic politique à l'époque.
    Trés interessant , bonne continuation ;)
     

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