Politique(s)

Donc certains jeunes qui passent le bac aujourd'hui, tu leux balances l'adjectif "ludique" dans le sujet, limite ils font un AVC. Voilà aussi où en est l'école en France... Il ne faut pas s'étonner de voir la France dégringoler dans la plupart des classements. Bientôt 18 ans et ne pas connaitre le mot "ludique", c'est assez dramatique...

Mais surtout, allégeons bien les programmes, faisons en sorte que les critères de sélection d'une classe à l'autre soient de moins en moins stricts, continuons ce nivellement vers le bas.

 

Tiens, un autre exemple. Le sujet de l'épreuve de Philo au bac cette année : les "pratiques artistiques transforment-elles le monde ?". Déjà rien que le terme "pratique" est restrictif. Au lieu d'élargir la réflexion, on les fait disserter sur du jargon.

Ils auraient pu proposer comme sujet -par exemple- "l'art a-t-il permis le progrès humain ?" Alors oui, la réflexion est bien plus vaste, mais ça permet justement aux gamins de développer leur esprit critique. Car en poussant le raisonnement, tu peux dire qu'enregistrer le bruit de ta chasse d'eau et le diffuser sur Youtube est une "pratique" artistique. (Au point où on en est). Enfin, surtout ne hiérarchisons pas "l'art". Ce n'est pas assez inclusif selon les génies du ministère...

 

Putain je flippe, je suis d'accord avec les deux réacs



Sur l'école hein

 

Mon fils a passé la philo cette semaine
Il m'a quand même dit que les sujets ne permettaient pas de faire de grandes envolées littéraires....
Et il a tout juste la moyenne sur l'année
Bon il se rattrape en maths et physique

 

De loin l'enseignement le plus utile !

 

Disons que Vinnie s emballe sur le terme pratique repris par les artistes eux mêmes. L art a techniques et pratiques celles ci comprises comme formes d actualisation. Mais sur le fond il a bien évidemment raison.

 

Tu as trop trainé avec Descartes toi. La philosophie sinon rien.

 

Ben moi je suis pas d'accord. Cette semaine il a fallu que je répète plusieurs fois une adresse parce qu'elle contenait le terme Mérovingiens qu'il a fallu épeler. Et c'était pas un jeune mais un cadre d'une banque sur Paris qui doit venir au Luxembourg.

A un moment donné, on peut toujours critiquer le système éducatif et ces branleurs de professeurs, mais il y a aussi un manque d'implication personnelle. Clovis, on voit ça en CM1 ou CM2 de souvenir.

 

@Ebola CM1... Puis c est tellement iconique comme figure et comme dynastie. Faut rester sérieux quand même...

 

Non mais aussi, plus personne ne s'appelle Clovis de nos jours.... quoi que ça peut être un bon pseudo pour un influenceur sur Tik Tok.

Pareil, je vois surtout un manque d'implication personnelle....

 

Ou plus simple encore : "l'art transforme-t-il le monde ?"
Après, je ne sais pas s'ils ont voulu faire un distinguo entre "art" et "pratiques artistiques". Peut-être ont-ils voulu piéger les candidats (qui seraient tentés de parler des œuvres en elle-mêmes plutôt que de parler de la manière/technique de les faire) ?

Bon, après, je dis ça, j'ai toujours été noté "hors sujet" en philo alors bon...

Il a jamais vu Matrix celui là ?? Incroyable.

Blague à part, je pense que c'est plus du jmenfoutiste, ou de l'utilitarisme. J'ai l'impression que les connaissances de culture générale sont de plus en plus considérées comme inutiles. Comme si une connaissance devait forcément avoir une utilité pratique, immédiate, pour être légitime.

 

Ouais et on est tellement fort dans ce domaine (c’est faux) que notre regretté ministre de l’éducation l’a supprimé du tronc commun.

Rarement vu une décision aussi stupide … mais bon faut faire des économies, y’a plus un rond pour l’éducation, tellement plus un rond que des classes (primaire et collège) ont du fermer aujourd’hui à cause de la canicule… et je vais pas vous faire l’affront de vous parler du salaire des profs, des doubles niveaux, de la pénurie d’enseignants, des recrutements de profs en speed dating etc…

 

C'est vrai. Toujours pas de Clovis 2.0 ou de Clotaire 2.0. Par contre, je verrais bien un Cloporte 1er chez les influenceurs.

Cette semaine sur Quotidien; ils ont montré une influenceuse toute émue de montrer un objet magique. "Un vrai livre avec des vraies pages" (sic). Si ta source de lecture c'est uniquement les réseaux sociaux, faut pas s'étonner de buguer sur des termes comme 'lucide'. Lire des livres, c'est ringard, mais ça permet aussi d'apprendre des mots.

 

Ah je critique sûrement pas les profs dont j'ai fait partie pendant quelques temps. Les 4/5 font très bien leur boulot. Ceux que je critique, ce sont les hauts-fonctionnaires du ministère qui eux sont des incompétents et des incultes. Je suis d'accord qu'il y a un manque d'implication personnelle de certains, je peux en témoigner (certains à 17 ans qui ne maîtrisent même pas la syntaxe de base, entre autres), mais les méthodes d'enseignement qui ont évolué et qui ne permettent plus d'apprendre les bases. Et c'est là où ceux que j'ai cité ont une énorme part de responsabilité.

Ben blague à part, si tu me demandes mon avis, je serais même pour qu'on fasse de la philo dès la maternelle . Bien sûr, on ne va pas faire apprendrz Spinoza ou Aristote à un gamin de 5 ans, mais essayer d'ouvrir son esprit critique en lui demandant "que penses-tu de ça et pourquoi ?" ou alors "à quoi est-ce tel ou tel chose te fait penser ?". Pour moi, ça serait vraiment quelque chose à faire. Surtout que la plupart des petits ont encore l'esprit assez fantaisiste pour croire qu'ils peuvent être un animal ou que les objets sont vivants. Ça permettrait dès le plus jeune âge de développer l'esprit critique.

 

Ça m'est arrivé aussi même si j'ai toujours eu la moyenne grâce au développement . Plus sérieusement, c'est aussi un excellent sujet à proposer. Mais le jargon devient insupportable.

Et je te rejoins totalement sur le deuxième point. Non, lire un livre ou apprendre telle ou telle chose n'est pas censée être "utile" d'un point de vue 'pratique', mais doit te permettre de construire une réflexion et un point de vue.

 

Même s'il y a toujours des gens qui auront des idées farfelues pour révolutionner le système, certains contenus n'ont pas changé depuis 50 ans.

Il n'y a aucune raison valable pour expliquer pourquoi le même contenu n'est pas assimilé aussi bien, sauf à penser qu'il y a un problème de motivation des jeunes. Si on met de côté les matières artistiques, il n'y a pas 36 façons d'enseigner une formule mathématique, de l'orthographe ou un chapitre de l'histoire. Si les gamins veulent pas apprendre ou ne s'intéressent pas, les profs peuvent tout aussi bien souffler dans le cul d'un poney, ça fera le même effet.

En tout cas, la remise en cause globale du système éducatif que j'ai entendu sur C-News ce soir me parait un peu trop vite dédouaner les élèves. Dans la vie, quand on veut quelque chose, il faut bosser.

 

Les programmes tirés vers le bas, c'est pas de l'implication. Regarde l'exemple des maths, ce qu'ils ont fait Blanquer et Macron pour maintenant dire qu'il faut faire l'inverse...

Autre exemple concret sur les maths et les programmes: en terminale spé matchs en 2000, un gars de ma classe avait comparé ce que l'on avait fait dans l'année, en maths, dans la même filière (S spé maths), dans le même lycée, avec la même prof que son frère quelques années auparavant. Résultat ce que le frère faisait en terminale, c'était abordé en math sup quelques années après.

C'est pas de l'implication ça. C'est bien du nivellement vers le bas avec des programmes de moins en moins exigeants.

Le changement des évaluations pour pas trop perturber les enfants avec des notes, c'est pas un problème d'implication non plus.

Donc au final, au niveau du programme, un jeune adulte de 18 ans en 2020 a suivi un programme bien plus facile qu'un jeune qui a eu 18 ans en 2000. Et lui-même avait suivi un programme plus facile que 10 ans avant.

J'étais en maths sup, en maths, des élèves venant du Maroc ou de Tunisie disaient "ça je l'ai déjà vu en terminale". En physique/chimie pareil... Faut pas s'étonner si après la France dégringole dans les classements.

 

Je me rappelle de Luc Ferry en 2003 (déjà !) qui se vantait d'être tout content d'avoir "sauvé le français à l'école" parce qu'il avait 'introduit des termes scientifiques' dans les programmes. Grâce à ça, on est passé de "à qui s'adressent ces gens, où et quand ?" à "quelle est la situation d'énonciation ?" sans même expliquer aux gamins ce que ça voulait dire. C'était dans la lignée de ce qu'avait fait Lang et c'est une catastrophe. Pourquoi vouloir mordicus mettre des termes 'techniques' partout ? Le pire, c'est que ceux qui pondent ces réformes sont des surdiplômés totalement incultes. Les fameux 'spécialistes' qui peuvent tout t'apprendre sur le prix du blé au XVIIe siècle mais qui ne savent même pas qui est Marie de Médicis...

 

Le fait que les programmes soient plus légers devrait faire en sorte que les élèves maitrisent bien le peu qu'ils apprennent. Or, ce n'est pas le cas pour une partie d'entre eux, et ça c'est forcément un problème d'implication.

 

Je suis d'accord avec toi sur le manque d'implication sui est une partie de l'explication, mais les programmes "allégés", justement, sont incompréhensibles pour certains et n'ont rien à voir avec les bases qu'on est censés apprendre. J'avais vu les programmes de mes parents (ma mère a gardé ses cahiers ) et bien je peux t'assurer que c'etai bien plus compréhensible et assimilable que ce que nous pond le ministère alors que le niveau était plus relevé. Sans parler de certaines techniques comme la "méthode globale" à la place de la méthode syllabique ou alphabétique (ce qui se fait dans 95% des pays) dont tous les spécialistes disent que c'est une catastrophe absolue pour tous les élèves souffrant d'une dyslexie même très légère.