Alors tout d'abord, je tiens à préciser que malgré mes quelques années d'études en économie, je suis loin d'être un expert (ça commence à être assez lointain dans ma tête en plus), et encore moins sur le revenu universel, dont je n'avais jamais entendu parlé il y'a encore 2 ans et quelques... D'ailleurs je ne suis pas un partisan absolu de la mesure d'Hamon hein. Les remarques de Valls étaient relativement pertinentes sur le sujet. Je suis juste agacé des critiques basiques dont il est la cible. Pour moi, il y'a plusieurs choses à dire concernant ce débat : - Déjà, on est tous d'accord pour dire que chaque pays doit faire attention à ses recettes et à ses dépenses. Il ne faut pas créer de déséquilibre : il doit y avoir de la dépense publique pour tout un tas de raisons (coucou Fillon) mais sans abuser au risque d'être en faillite et de devoir ensuite casser un système et couper les robinets (coucou la Grèce). Rigueur budgétaire, oui, mais pas trop. Pourquoi ? Eh bien déjà car on se rend compte (même si on s'en doutait déjà fortement) que les politiques d'austérité ne mènent à rien. A part envoyer le pays dans une crise encore plus grave, cela ne fait plaisir qu'aux financiers / banquiers / comptables / gestionnaires / néo-libéraux, ceux qui pensent que le "marché" est une espèce d'entité magique qui va tout régler et qu'il faut laisser tranquille. Et, malheureusement, avec la crise, il y'a eu un renouveau de ces personnes, au plus haut des institutions et des partis. On va donc avoir des responsables politiques qui vont chercher à faire croire au peuple qu'il doit se serrer la ceinture alors qu'il n'y a pas d'intérêt. - Conséquence : dette publique et déficit sont agités dans les médias pour faire peur à tout le monde alors que ce sont des BONNES choses ! Hamon le rappelait d'ailleurs : si on ne se base que là-dessus, on ne ferait jamais d'investissements... Cela n'a donc pas de sens. Par contre, bien sûr, il faut que ces investissements, cette dette donc, soit suivie d'une croissance économique. En gros, les dépenses doivent doper les recettes. Faire de la dépense pour de la dépense, c'est complètement con. Mais il faut bien avoir à l'esprit que, concrètement, pour le bon fonctionnement d'un pays, avoir 40%, 60% ou 95% de dette, ça ne veut pas dire grand chose si on regarde seulement ça. Même le FMI le dit ! (ex ici : http://www.lemonde.fr/economie/arti...itique-de-la-dette-publique_4368748_3234.html) - Ensuite, et je serai bref là-dessus car mes souvenirs sont très lointains (exposé de 3ème année d'Eco-G donc oui ça fait on va dire 6 ans ) : nous sommes dans un système où, peu importe ce qu'on fait, nos remboursements servent à rembourser presque uniquement les taux d'intérêts contractés. En gros l'emprunt est toujours là, et l'Etat rembourse à la Banque Centrale Européenne de quoi se refaire. Mais il est irréaliste de penser que, s'il fait attention, un pays peut réduire sa dette de façon notable en quelques années. Pour ça je vous renvoie au bouquin que j'avais lu et qui vulgarise bien les choses : https://www.amazon.fr/Dette-Publique-une-Affaire-Rentable/dp/2364290597 - Pour ce qui est du revenu universel, je comprends qu'il remplace toutes les autres aides. On gagne donc énormément en efficacité, en temps et donc en frais de fonctionnement... Je reste convaincu qu'un test est nécessaire, comme c'est fait en Finlande. Ensuite, comme il l'a répété, son processus de mise en place serait progressif. On priorise pour les 18-25 ans, les auto entrepreneurs, les personnes ayant le RSA... et on accompagne la transition pour avoir tout le monde d'intégré à moyen-long terme. C'est une mesure lourde mais qui me semble nécessaire, si on veut parler d'une réelle justice économique et sociale. - Pour le financement, Hamon a je pense répondu en partie : il ne s'agit pas d'augmenter la dépense de 450 milliards. Mais de déplacer toutes les dépenses d'aides vers ce revenu unique. Je ne sais pas ce qu'elles représentent, mais ça doit faire une certaine partie de garantie. Il a parlé hier aussi de la taxation du patrimoine (et pas du revenu), j'ai donc l'impression qu'il veut travailler là-dessus. Il a dit ensuite vouloir s'attaquer à la fraude fiscale, qui est un manque à gagner stratosphérique. Il a d'ailleurs évoqué les sociétés du numérique qui se font des millions mais qui ne payent pas d'impôts. Il a sûrement beaucoup d'autres pistes pour cela mais j'avoue ne pas les connaitre. Enfin, dernier point non négligeable que j'ai commencé à évoqué plus haut : la dépense doit amener de la recette. De façon plus pragmatique, ce que l'Etat te donne, il te le reprend d'une certaine manière. Le revenu universel généralisé est donc là pour aider les plus modestes mais aussi à doper la consommation et donc les revenus des entreprises et donc du chiffre d'affaires et donc des impôts. C'est une forme de relance ciblée. La limite que je vois à cela, c'est que les foyers les plus aisés pourraient tout à fait garder le revenu universel pour l'épargner, ce qui n'est pas terrible, même si cet argent ne dort pas (ça c'est la thésaurisation). Bon, je me rends compte que c'était très long et pas forcément hyper clair ou renseigné, mais l'idée générale est là : l'Etat ne fonctionne pas comme une entreprise. Il doit, pour plein de raisons, ne pas être en mode gestionnaire. Le revenu universel pourrait alourdir l'addition mais parler de 450 milliards c'est bête car on a tout de suite l'impression que ces 450 vont s'ajouter comme ça, sans autre mouvement. Ce qui n'est pas vrai. L'argent sera pris ailleurs, notamment où il devrait être pris depuis longtemps. Bien sûr cela reste à préciser, mais attention au réflexe "nope, on peut pas car y'a la dette !", issu du cerveau des êtres les plus tarés et sans scrupules : les ultra-libéraux et les néo-classiques. Brrrr... C'est tout de suite mieux quand tu écris ce que tu as dans la tête Seb', je t'assure
C'est tres clair et tres utile. Merci. Je savais deja certains trucs comme le fait que ca remplacerait les aides existantes et qu'il y a 80 milliards en fraude fiscale a récupérer chez des inkulés. Mais je crois que tu resumes bien le truc quand tu parles d'approche gestionnaire. Comme j'y connais rien en economie a cette echelle j'ai un a priori "gnééé faut que ca fasse zero a la fin les comptes." Ce qui est un reflexe naturel compréhensible vue mon ignorance mais c'est complètement con quand on y réfléchit.
Je n'ai pas lu mais j'ai mis un "j'aime" . Ce sera toujours bien mieux qu'une pauvre vidéo glanée sur l'on ne sait quel site de ré-information. Au moins tu fais avancer le débat, c'est beaucoup plus difficile que troller
Moi j'ai bien aime le passage sur la politique d'austerite et le marché, ca m'a rappele les grandes heures des Guignols. http://npa.chez.com/sons/gaillard-lemarchedanslefion.wav
#Fillon grosse casserole #Macron mini casserole +grosse à venir #MLP grosse casserole C'est plus des élections c'est #TopChef
(J'aime beaucoup Penelope, mais y a un topic pour ca deja: https://forum.lephoceen.fr/threads/les-plus-belles-femmes-du-monde.31089/)
Concernant le revenu universel, il faudrait cesser tous les payements directs par les entreprises, et créer un site de payement universel. Quand quelqu'un, une entreprise voudrait payer une personne, elle enverrait un ordre sur ce site, et le site calculerait ce qu'il faut rajouter pour que le destinataire ait ce qu'il lui faut pour vivre, le cas échéant. Ainsi, celui qui ne reçoit rien d'une entreprise recevrait tout de même le minimum, et tout serait simple, le site s'occuperait des organismes sociaux, des impôts, etc...
toute facon le revenu universel ne se feras pas car hamon a autant de chance d etre au second tour que mimi mathy a de chance de faire un dunk au basket
idée intéressante. Après il faudrait tenir compte de différents critères (situation familiale, lieu de vie, moyenne des rémunérations du secteur et de la strate de l'entreprise,..) bref une grosse base de données, probablement lourde à mettre en place, mais ça ne me semble pas impossible à mettre en place. Les bases de données de la SS doivent déjà avoir pas mal de données (après, sommes nous prêts à un fichage unique lui aussi universel ?) après, pour ta dernière phrase, ce que tu proposes en fait c'est un service comptabilité universel. En clair, que chaque entreprise fonctionne comme une collectivité avec un comptable indépendant qui contrôle les dépenses et les recettes. Sans aller jusque là, DeRugy proposait une facilitation des mises en commun de ces fonctions support (rh, compta) entre entreprises et personnellement cette idée me courait déjà en tête depuis qq années déjà car je la trouve pertinente : Mutualiser ces services permettrait une meilleure lutte contre les fraudes et un meilleur appui technique/juridique aux chefs d'entreprises, notamment dans les TPE.
C'est sûr, qu'avec une idée pareille, plus de fraude possible, ou à peu près. Donc aucune chance de la placer. J'ai la solution, supprimer le pognon, mais il va falloir que les circonstances m'aident.
Bien sûr. Je l'explique ailleurs, si les couples font des enfants pour faire d'eux ensuite des consommateurs, alors qu'à l'origine ils sont le créateur, il y a comme un truc qui ne va pas. Le problème est que ce sentiment que quelque chose cloche n'est pas dans la conscience, mais dans le subconscient. Mais ça, ce n'est pas de la politique, c'est de la psychologie.
L'argent c'est complètement neutre, c'est du troc universel. Tu veux le remplacer par quoi ? Du troc ? Tu vas me donner des poulets mais si j'en veux pas de tes poulets, tu fais comment ?
Tu peux remplacer par l'or. Ca reste du troc, une certaine quantité d'or contre autrechose sauf que les états et les banques pourraient pas en imprimer, de l'or.
C'est pas tant l'argent le problème, c'est son utilisation et les conditions de son émission qui sont nocives pour 90% des gens, ceux qui en réellement besoin et qui se tue pour en avoir un peu. Tout ça pour quoi en plus, au final, acheter des biens matériels dont ils n'ont pas toujours franchement besoin... Une fois n'est pas coutume, je comprends Phéni ! Perso, je fantasme depuis longtemps sur un feu gigantesque uniquement constitué de billets de banque, de tout les billets de banque en circulation dans ce monde, oh le rêve... Ne me demandez pas comment faire après, j'suis ni économiste ni gestionnaire, chacun sa merde