Politique(s)

Je suis plutôt content de voir les nazbols reculer et les comptes en banque de la belle-famille en sursis mais la manière me déplait.
Reste que :
- cette manière est constitutionnelle donc la constitution est peut-être pas top sur ce point : le véto présidentiel me semble être un levier très très puissant si on veut d'un système parlementaire (si on veut hein)
- que le ministre qui posait problème aurait pu se retirer s'il avait cherché autre chose que la crise politique, ce qui n'est manifestement pas le cas

Amusant tous ces jeux de pouvoir. S'il n'y en avait pas autant entre les mains de ces gens, est-ce que ce serait si compliqué ?
Non, parce que personne ne rentrerait dans ce délire pour si peu et non parce que la situation de l'Italie serait meilleure...

 

Tu veux que je te dise ? Sur pas mal de points, le mouvement de Grillo (ancien comique qui a construit un mouvement sur le rejet du "système", en piquant des idées à la gauche et à la droite, s'entourant de jeunes déçus, mais dont l'énergie et les bonnes intentions ont été, je crois, mal placées et devenant une sorte de "gouru" spirituel, sans pouvoir "politique", mais avec quand même un réel pouvoir...essaie de contester l'idée du "guide" et tu verras ! ) et la ligue (parti fondé d'abord sur le rejet des italiens du sud, accusés presque de tous les maux, dont celui de "voler" le travail aux braves et honnêtes italiens du nord....no comment ! A un moment donné ils voulaient même la séparation entre Italie du nord et le reste et ils avaient appelé ça "Padanie") il y avait pas mal de divergences....mais comme tous les deux voulaient de places de ministres et en gros....le pouvoir, ils se sont alliés, faute de mieux (le Parti Démocrate aussi avait été approché, mais son secrétaire "démissionnaire ou pas" avait posé son véto).
Sans compter l'égo énorme des deux principaux chefs politiques !
Ça aurait de toute façon posé problème !
Et au final on en arrive à ça, grâce aussi à une loi électorale catastrophique....celle qui avait été définie comme "une cochonnerie" par un ministre de l'époque de berlusconi..
C'est dire comment le mal est profond et depuis très longtemps la constitution....c'est en diagonale qu'on apprend à la lire !

 

Ils ne pouvaient pas s'entendre oui, pour des questions d'égo ce dont la théorie du fer à cheval (selon laquelle les extrêmes opposés en politiques sont plus proches entre eux qu'ils sont proches du centre) chère à Faye ne tient pas compte.

Il y a toujours pas mal de convergences entre très à gauche et très à droite : les premiers sont collectivistes ce qui les conduit invariablement au nationalisme (national socialisme par exemple) et les seconds sont nationalistes ce qui les conduit invariablement au collectivisme. Ils peuvent donc s'entendre... mais il faut pour cela laisser tomber avec les antagonismes théoriques et les guerres d'égo. C'était pas du tout le cas.

Très franchement, dans absolument tous les cas qui ont pu être observés, quand ces deux bords arrivent à s'entendre, ça finit pas bien.

Mais je suis d'accord, cette constitution n'imprime pas une grande stabilité et ça ressemble à un trafic / bricolage pas très respectueux des votes.
Un pays avec le bouton rouge ne pourrait pas se permettre ça.

 

La question qui se pose, c'est est ce que c'est démocratique de refuser une partie du gouvernement parce que tu n'es pas d'accord avec.

La seconde, de qui vient la décision de ne pas nommer ce ministre? du président lui même? de l'Europe?
Et si ce refus vient de l'Europe, c'est très grave. Ce n'est absolument pas son rôle de faire de l'ingérence dans la politique interne des pays!

 

matarella met en place un gouvernement technique, avec un ex du FMI (cottarelli) en nouveau Mario Monti, avec la menace clairement affirmée que sans le vote de confiance du parlement, il y aurait de nouvelles élections en septembre.

Là encore, c'est discutable sur le plan de l'éthique mais pas sur le plan de la légalité.

Mais c'est très loin d'être fini car encore faut-il qu'il y ait une majorité pour ce gouvernement "technique" (on en est loin). Et reste à savoir quelles seront les conséquences sur les futurs résultats. Car si le M5S pourrait subir son alliance avec la lega (qui a du irriter une partie de son électorat notamment au sud), il est aussi fort possible que ce refus d'accepter la majorité sortie des urnes soit aussi sanctionné par un nouveau vote Lega/M5S.

Bref, c'est parti pour durer. Peut être même toute l'année 2018 encore. Et tout ça dans une ambiance de flottement, de menace (de mort pour mattarella, de banqueroute pour l'état avec des taux d'emprunt repartant à la hausse), d'ambition et de compromission (chez les politiques) et de résignation (chez les électeurs).

qui est l'europe ? Les autres pays ? macron s'était dit impatient de travailler avec conte.
La commission n'a pas son mot à dire, elle est tenue en laisse par le conseil européen.

Par contre, ce qui a du finir de convaincre mattarella de torpiller la majorité M5S-Lega en refusant le "message" que constituait ce ministre europhobe, c'est probablement l'envolée du spread depuis qq jours.
Qu'est ce que disait eyraud à propos des réels propriétaires du vélodrome déjà ?

 

L’Europe c'est les autres pays et la commission oui, et ils ne sont tenus en laisse par personne... Ils s'opposent très régulièrement aux gouvernements qui ne sont pas pro européens...
Et entre ce que dit une personne et ses actions...

Ce qui inquiète les créanciers, ce n'est pas uniquement le ministre en lui même, le nom... Mais les personnes au pouvoir!!

Et tu penses que l'Italie est possédée par ses créanciers?

 

De plus que d'autres présidents italiens (Pertini, Scalfaro, Ciampi...) avaient refusé des ministres. Sauf que là, le ministre de l'économie était une condition "sine qua non" !
Et la personnalité en question était assez rigide ! Je me demande si à la fin, il n'avait pas été désigné "exprès", sachant que ça aurait porté à un refus !
On ne sait jamais avec les "jeux" politiques...

 

Possédée oui mais dans le sens où les politiques qui y sont menées (et en france aussi) sont fortement influencées par le poids de la dette, le couperet du taux d'emprunt d'un état incapable d'équilibrer son budget et surtout de l'idéologie ultralibérale et "publicophobe" majoritaire des économistes sur la meilleure façon de lutter contre celle-ci. Économistes que les politiques ont tendance à croire sans discuter.

Possession dans le sens qu'il n'y aurait qu'une seule stratégie de gestion qui ait grâce à leurs yeux.

 

Je pense qu'il y ait aussi une bonne dose d'amateurisme et d'improvisation...

 

L'ultralibéralisme, le truc qui n'existe pas, faut-il le rappeler : https://www.wikiberal.org/wiki/Ultralibéralisme
Je connais pas un libéral qui prêterait à un état. Ce serait donner un quitus moral à la dépense publique.

Mais bon, chipotons pas, le mal est fait depuis longtemps : les dépenses excessives ont créé la dette. Les taux d'intérêt ont été artificiellement favorables pour beaucoup de pays à cause de l'euro (je ne dis pas grâce à, mais bien à cause) et ça a, entre autres, provoqué une fiesta dépensière pas croyable dans beaucoup de pays.
On voit l'énorme augmentation du PIB/tête à partir de 2000... artificielle et corrigée.

Ce PIB/tête, il est maintenant au niveau de la tendance historique. C'est donc que le rééquilibrage est passé et que c'est pas le moment de lâcher mais bon...

On peut toujours couiner que c'est pas cool mais quand on regarde à deux fois, les méchants créanciers (dont beaucoup sont de simples détenteurs d'une assurance vie, c'est à dire de la classe moyenne sup) n'ont strictement aucune raison de prêter des sous à taux intéressant à des gens qui veulent tenter quelque chose qui n'a jamais marché dans aucun pays et à aucune époque.

Pour se débarrasser d'une dette, il y a quatre solutions : le remboursement, le défaut, l'inflation et la guerre.
Le problème, c'est que l'économie, c'est pas de l'idéologie. Ce sont des faits. Ou alors j'attends des exemples historiques de cas de remboursement de dette par un autre moyen. Cherchez pas trop longtemps, il n'y en a pas. Quand je vois ces clowns débarquer avec comme merveilleuse idée de baisser les impôts en augmentant les dépenses, c'est quand même un triple facepalm. Ca n'a aucune chance de provoquer un quelconque effet positif. C'est trop tard : remboursement, défaut, inflation, guerre.

Mais j'ai aucun espoir sur le fait qu'on continuera à faire de l'idéologie, à crier à l'ultralibéralisme et à la publicophobie. Investir par la dette, si elle n'est pas élevée, je suis pas pour mais je peux tolérer. Financer son fonctionnement par de la dette et couiner parce que des gens disent que l'état fait n'importe quoi et que les investisseurs n'ont plus confiance... lol
Ca c'est quand même bien l'état qui le fait, c'est pas les créanciers. Mais j'ai aucun espoir de convaincre personne, a fortiori quand des gens trouvent normal le graphique plus haut avec des explosions du revenu par tête corrélées à la dépense publique mais pas à une innovation technologique qui pourrait le justifier.

C'est juste honteux de faire croire aux gens que la responsabilité revient aux créanciers. C'est leur faire croire qu'il y a une main invisible, un ennemi extérieur... historiquement efficace : les anglais y sont passés, les juifs, le capitalisme, aujourd'hui les arabes en prennent plein la gueule, mais aussi le libéralisme (dans des pays qui dépensent à donf, non mais lol sans déconner), les banques et tout le tralala. C'est plus facile que d'analyser sa situation et de corriger ce qui ne fonctionne pas. C'est bien plus facile.
Les hommes agissent toujours contre leurs intérêts quand ils sont en groupe et pour quand ils sont seuls. On vit des temps où on ne se souvient pas des fondamentaux.

 

bon, finalement on l'a ce gouvernement extrême droite-m5s.

Le ministre problématique a simplement été déplacé du trésor aux affaires européennes, tout ça pour ça.

Un mélange de curiosité, de crainte et de dépit. Mais au moins, encore une fois l'italie permet de relativiser la situation politique et économicosociale de la france.

 

Dans la botte, avoir des politiciens intelligents comme leurs pieds, n'est-ce pas normal ?

 

Entre le politique, le mondial et buffon qui partirai au psg....

Il s'est passé de trucs bien en Italie cette année ?

 

Le Giro était pas mal mais c'est Froome qui a gagné à la fin !

 

Oh, ils sont en perditions depuis des décennies (et je sais de quoi je cause)...
Effectivement, voir ce résultat effarant et consternant, permet de relativiser la situation de la France....
Certes, c'est le résultat des urnes qui est respecté, mais je me désole justement de ce résultat.

 

Bon, ça démarre fort bien ! Premier dérapage (dérapage ? ) du nouveau ministre italien de la famille...

http://m.rfi.fr/europe/20180602-ita...donne-le-ton-une-politique-tres-conservatrice

ça craint, je vous le dis...

 

Salvini a tout de même rapidement noyé la polémique en promettant que cet avis n'engage qu'elle et qu'il n'y aurait aucun changement de la loi :
La polemica esplode a meno di 24 ore dal giuramento e alla prima uscita pubblica del governo. Il vicepremier Matteo Salvini non perde tempo, mette paletti e replica alle dichiarazioni del ministro della Famiglia Lorenzo Fontana che, da cattolico intransigente, vicino all'associazione prolife, ha ribadito le sue idee ai giornali: le famiglie gay non esistono. «Fontana è libero di avere le sue idee, ma non sono priorità e non sono nel contratto di governo», ribatte Salvini che assicura: «La revisione delle leggi sull'aborto e sulle unioni civili non sono all'ordine del giorno».

mais c'est sûr que ça donne le ton sur la mentalité de cette nouvelle majorité.

et c'est dans ces moments là que je pense à certains électeurs M5S de naples (et d'ailleurs, notamment au sud) qui doivent se sentir bien cocufiés pour le coup.

 

Il y aura aussi pas mal d'anciens électeurs de gauche, qui avaient voté le m5s par déception et surtout parce que la gauche depuis longtemps est laminée (engloutie comme elle l'a été par le parti démocrate, sorte d'union entre gauche et centre, au final ça a été un "truc" insipide ! Normal, on peut pas mélanger deux partis qui ont une histoire et des valeurs complètement différents ! Une véritable "union contre nature"), qui auront prochainement cette sensation là !

 

Erf une histoire différente oui, des valeurs... c'est moins certain.
Ils ne veulent pas faire les choses dans le même ordre mais ils ont en commun un certain nombre de choses dont le protectionnisme notamment. A savoir quand même que l'aspect dépensier de l'aile gauche conduit invariablement les pays qui l'ont pratiqué à glisser vers l'aspect refermé de l'aile droite et inversement. Ils sont pas si éloignés que ça.
Rappelons nous, pour définitivement marquer un gros point Godwin, qu'on pense toujours que les nazis étaient d'extrême droite ce qui est faux. D'abord c'est bien de socialisme nationaliste dont il s'agit (national socialisme) et on a bien eu une bonne grosse alliance des chaumières au nom d'une idéologie commune (bien avant les intérêts stratégiques) avec l'URSS pas sympatoche de l'époque.

Et si je veux poursuivre avec vos comparaisons avec la France, il y a, même s'ils s'en défendent, une masse de points communs entre Mélenchon et Le Pen. Ils ne s'entendront jamais mais quand on met les deux programmes à coté (ce que ne font jamais les partisans des uns ou des autres*), on peut trouver bien des points d'entente potentiels fondamentaux. Mais chut, ne leur répétez pas... ils seraient à 40%...
* ce qui explique la sensation de cocufaction des uns ou des autres en Italie... en haut, quand ils ont formé le gouvernement, ils se sont concentrés sur les accords qu'ils ont mais ils ne sont probablement pas perçus par les électeurs et que partiellement par les militants. Comme quoi tu tournes, tu vires, même eux sont dans l'élite... cocasse.

Après, je pense pas que ça permette de relativiser la situation en France. Elle a de tout temps (moderne) été meilleure et assise sur des fondamentaux bien plus solides. Il faut notamment se rappeler du piteux niveau de la lire par rapport au franc. Ca ne ment pas ces choses là. L'euro cache la misère mais la différence est là et bien là depuis longtemps. Pas de surprise et donc pas de surprise que les populismes puissent prendre aussi bien quand on a laissé trainer des dépenses excessives et des disparités régionales entretenues par la corruption.

Maintenant, c'est problématique parce que s'ils vont au bout de leur logique, ça va être nettement pire, c'est absolument certain, tant au niveau de la corruption qu'au niveau du niveau de vie des gens. Que peut-on dire ? C'est la démocratie, on n'a pas trouvé mieux... mais j'ai, au regard de l'Italie, de l'Allemagne, de l'Angleterre, de l'Espagne et de la Belgique de sérieux doutes quant à la pertinence du modèle de coalition...

 

Ils sont sympa à lire tes messages !

L'italie pourrait se permettre de faire une politique expansionniste car la charge inflationniste sera portée par l'ensemble de l'UE. En cela, Salvini copie son maître en la matière en terme de politique économique:


Quant au problème de la dette, c'est surtout les banquiers centraux qui doivent être en train de suer en ce moment.
Une dette peut être aménagée / re-échelonée également par ailleurs, ce qui serait sans doute une bonne idée pour l'Italie.