Politique(s)

Bien sûr, mais il avait aussi compris l'évolution de la société et du Monde en général. C'est entre autre pour ça que le "Je vous ai compris" concernant l'Algérie française a finalement été mal interprété (c'est un exemple). Mais paradoxalement, comme te le racontent beaucoup de gens qui étaient jeunes à cette époque, il y avait un vent de liberté avec la libération sexuelle (qui ne date pas de 68 mais de la fin des années 50), les journaux satiriques Hara-Kiri qui faisaient des blagues qui te vaudraient 15 procès par page aujourd'hui, la pilule, le divorce qui commençait à se normaliser, les droits des femmes, etc et De Gaulle n'a pas freiné ce mouvement. Il a même dit dans ses entretiens avec Peyrefitte que "son successeur devra autoriser l'avortement".

Me concernant, si tu veux connaître mon point de vue, je suis un conservateur modéré. Je n'étais pas pour le mariage pour tous (je n'ai pas défilé contre non plus), mais maintenant que c'est fait je ne suis pas non plus pour revenir en arrière, je suis contre la PMA et la GPA et je suis philosophiquement contre l'avortement mais résolument pour le droit à l'IVG. Ce sur quoi je reste intransigeant, c'est le rôle de l'Etat (sécu, école, entreprises publiques, grands projets nationaux, etc), l'Europe et la République qui est une et indivisible comme écrit dans la Constitution de 58. Et quand tu regardes le discours de Zemmour, il a décidé de justement tout axer sur l'identitaire et le sociétal. Par sociétal j'entends pas le fait de dénoncer les excès de certaines associations LGBT ou du communautarisme (ça relève pour moi des principes dont je parlais plus haut), mais la ligne Marion Maréchal, encore inspirée par Buisson, qui justement fantasme sur le retour du "Grand Occident" contre la souveraineté nationale, libéral sur le plan économique qui ne veut plus sortir de l'Euro et limite hystérique sur l'IVG, l'islam et l'immigration. Donc là pour le coup, il y a eu une fracture. Et Zemmour a changé, car il ne tenait pas du tout ce discours auparavant. Aujourd'hui, il en vient à critiquer le modèle social et programme du Conseil National de la Résistance. Il y a quelques années, il était encore audible. Aujourd'hui, c'est plus possible.

 

M'ouais, Zemmour était déjà extrémiste avant, il s'est juste radicalisé avec les attentas tout ca, mais déjà à l'époque de ONPC il était comme ça.

Après effectivement De Gaulle était assez réaliste, et aussi assez fin politiquement, par exemple le droit de vote des femmes c'est surtout car elles étaient conservatrice, on disait d'elles qu'elles votaient comme le curé.

Après comme je l'ai dis je ne juge pas le Général, c'était un autre temps, je suis clairement proche de beaucoup de ses idées aussi, le patriotisme, anti US, mais j'ai juste dis que chaques hommes est fait de bon de moins bon, sauf que visiblement ici les gens réagissent à l'émotion bordel :rire:

 

Haha tout de suite les grands mots, dès lors que je te contredis, je suis un dictateur de la pensée. Il ne me semble pourtant pas t'avoir demandé de te taire, et je ne t'ai pas censuré non plus... mais jusqu'à preuve du contraire, je suis en droit de penser ce que je veux et de l'exprimer. Qui fait dans la dictature de pensée là?!?

Ta question à la base était : comment peux-tu être pro De Gaulle et anti Zemmour? Je t'ai répondu et Vinnie t'a également répondu là-dessus.

 

Tu parles "d'amalgame douteux", ça c'est de la dictature de la pensée, tu discrédite ton interlocuteur en essayant de lui faire dire des choses qu'il n'a pas dit, pour au final lui donner des intentions qu'il n'avait pas, limite en lui disant ce qu'il peut dire ou non, le "douteux" n'est pas anodin soit honnête.

Je posais une question à Vinnie, pas à toi, je sais qu'il est gaulliste donc je lui demandais ce qu'il pensait des propos assez limite du Général, qui aurait pu être sorti par Zemmour sans problème.

Y'a absolument rien de DOUTEUX la dedans, je mets pas les 2 personnages au même niveau, je voulais juste demander à un Gaulliste ce qu'il pensait de ces propos, c'est toujours intéressant, après c'est pas de ma faute si tu n'as rien compris de ce que je disais.

 

En me posant la question, je suis tombé là dessus, si ça intéresse qqun : mobilité sociale par pays (forum économique mondial, 2020)

http://reports.weforum.org/social-mobility-report-2020/social-mobility-rankings/

1. Danemark (85,2)
2. Norvège, Finlande (83,6)
...
11. Allemagne (78,8)
12. France (76,7)
...
27. Etats Unis (70,4)

Le rêve américain de celui qui arrive sans le sou et fini riche.

(bon, après, je n'ai pas trouvé les critères de construction de ce coefficient)

 

Hors sujet:
je suis un peu écœuré que les "medias" si bavards pour sortir à longueur de journée des co....ries
ne parlent pas et laissent sous silence le blocage par les syndicats des Transports la livraison des journaux télé jeux etc... à nos kiosques a journaux et cela depuis plus de 15 jours.....
Veulent ils couler ces sociétés.....que fait notre gouvernement de "pacotille" pourquoi n'intervient il pas.....

 

Mon grand-père s'est éteint. J'ai décidé de vous écrire une petite biographie car, s'il n'a pas influé sur le cours de l'Histoire, il n'était pas un "désengagé" (ce terme n'a rien de péjoratif, je précise). NB : les parenthèses en italiques concernent le futur livre.

Pour la partie biographique :

Mon grand-père est arrivé de Grèce à Marseille par bateau le 3 janvier 1947. Il avait 11 ans. Il est né à Kalamaria le 8 janvier 1935 au sein d'une famille de commerçants grecs spécialisée dans le meuble. Nous étions une famille aisée qui a quasiment tout perdu lors de la Seconde Guerre Mondiale puis de la Guerre Civile (1946-1949). La tante de mon grand-père est morte à Auschwitz pour avoir tué 2 SS lors d'une opération de la Résistance visant à empêcher une rafle. Mes deux arrières grands-parents étaient également membre d'un réseau anti-nazi, l'EOEA.

Ils ont eu le malheur, après les horreurs de la guerre, de n'être ni monarchistes, ni communistes ni pro-américains. Ils n'étaient que Grecs. Le destin a scellé leur sort et les a expulsés de leur pays. Ma famille; francophile, choisit naturellement la France pour Terre d'émigration. Mon grand-père, enfant durant la Guerre, envoyé à Lesvos par ses parents pour le protéger a appris le français dès son plus jeune âge, et l'un des cousins de mon arrière grand-père avait déjà émigré à Paris dans les années 20. Après avoir débarqué à Marseille, donc, il y demeure un an avec ses parents et son oncle avant de monter rejoindre le cousin déjà bien implanté dans la Capitale. Grâce à lui, ma famille obtient deux prêts de la banque. Mon arrière grand-père décide d'ouvrir une imprimerie, et mon arrière grand-oncle poursuit la tradition familiale en ouvrant le magasin "Meubles Yvan" (ça faisait plus français), situé à l'angle du passage Brady et du boulevard de Strasbourg. Mon grand-père poursuit une bonne scolarité jusqu'au bac qu'il obtient en 1953. Puis un an plus tard, alors qu'il étudie le droit, il rencontre et épouse ma grand-mère, née en France de parents Pontiques venus d'Ukraine en 1934.

Alors qu'il est à l'université, il n'est pas encore naturalisé, tout comme ses parents qui ne sont alors que des réfugiés politiques. Son père lui dit : "si tu veux devenir français, tu dois être encore meilleur que les français". Il ne supporte plus cette situation et, comme beaucoup d'immigrés de son âge, il s'engage dans l'armée (à la Légion Étrangère) afin d'obtenir la nationalité française. Nous sommes alors en pleine Guerre d'Algérie et il est envoyé en première ligne par Mitterrand à la suite de son discours "l'Algérie, c'est la France". Durant la guerre, il reste un an puis est démobilisé en 1955 à la suite d'une grave blessure à la jambe due à un éclat de grenade. Après avoir passé 3 mois à l'hôpital militaire, il est rapatrié en métropole mais refuse la décoration car, si incroyable que cela puisse paraître, Mitterrand a signé une loi faisant payer les médailles aux soldats étrangers blessés au combat. Mais par son action, lui et notre famille sont finalement naturalisés en 1956, alors que ma grand-mère s'apprête à donner naissance à ma mère. C'est alors que toute ma famille abandonne notre nom grec pour prendre un nom français. Leurs prénoms avaient déjà été changés lors de leur arrivée en France. Ainsi, mon arrière grand-père (qui s'appelait déjà Zacharias) avait changé son prénom et celui de son fils pour Jacques, mon arrière grand-mère avait troqué Theodora pour Dorothée et mon arrière grand-oncle (qui ne s'est jamais marié) a fait de même, Aristotelis devenant Aristide.

Il décide alors d'abandonner ses études de droit, son oncle souhaitant prendre sa retraite, et reprend le magasin de meubles. Trois ans plus tard, ma mère et son frère sont nés, et ma grand-mère, qui suit également des études (fait alors rare pour une famille d'immigrés) reprend, elle, la bijouterie de ses parents. Puis il mène une existence relativement tranquille jusqu'au début des années 60. Dès la retraite de son oncle, il décide de ne plus faire du meuble "standard", mais du "haut-de-gamme". Les affaires marchent, les trente glorieuses sont là, sa clientèle change et ma famille est à nouveau dans une situation confortable. Il compte beaucoup de "VIP" parmi ses clients dont certains deviendront plus tard ses amis. Aussi bien des écrivains (Albert Camus, François Mauriac), des acteurs comme Michel Simon, Pierre Brasseur, des sportifs, des politiciens et même des infréquentables comme Jo Attia ou Christian David. Le quartier Saint-Denis à Paris étant à cette époque un "repère" pour de nombreux personnages de tous horizons et était à la Rive Droite ce que Saint-Germain-des-Prés et le Quartier Latin étaient à la Rive Gauche.

Il s'engagera en politique plus tard (j'y reviens dans la seconde partie), avant de définitivement quitter le sérail à la mort du Général de Gaulle et de mener une existence paisible puis de couler une fin de vie aisée, loin de tout, passant son temps à voyager après avoir pris sa retraite à l'âge de 55 ans. Durant son existence, il s'est toujours considéré comme "Français de souche aux racines Helléniques" (c'était son expression). Les aléas de la vie font que je me suis éloigné de lui durant presque 30 ans, avant de reprendre le contact durant ces 3 dernières années.

Son parcours politique :

Malgré son engagement dans la Légion étrangère, il était à classer dans la catégorie des "objecteurs de conscience" et signait, sous divers pseudos, des articles contre la Guerre et pour l'indépendance de l'Algérie alors qu'il était au front. Il ne soutiendra jamais le FLN (impensable pour un immigré) mais avait compris le sens de l'Histoire. Avant même de s'engager dans la LE, il avait déjà sa carte au RPF, le parti du Général, dont notre famille partageait déjà les idées. Moins par "adhésion politique" que par quête d'une "Figure". Comme beaucoup d'autres, dont François Mauriac, devenu son ami, il voit en De Gaulle l'homme qui sauvera la France du chaos. Il reprend alors sa carte au nouveau parti de l'UNR, chose qu'il fera sans interruption jusqu'à la mort du Grand Charles. Et c'est en 1963, un an après la fin de la Guerre, que quelqu'un se présente à sa boutique.

Je vous décris la scène telle qu'il me l'a racontée : le gars lui dit "Ah c'est toi le Grec qui vend des meubles, le pote à Mauriac ?". Mon grand-père répond "oui, et alors ?". Le type continue "j'ai vu que t'étais adhérent depuis presque 10 ans chez nous, et tes états de service, c'est plutôt pas mal pour un immigré". Il est à deux doigts de péter les plombs et se met à balancer des insultes en grec. C'est alors que le bonhomme se marre et lui met une claque dans le dos en disant "non je plaisante" puis lui demande "On a besoin de mecs comme toi. Est-ce que tu veux vraiment faire partie de la famille ?". Ils ont ensuite une conversation de plus d'une heure (je n'en dévoilerai pas le contenu ici) et mon grand-père fini par lui répondre "reviens me voir après-demain". Il n'en parle pas à ma grand-mère mais à son père qui l'encourage à accepter en lui disant que lui-même était résistant et que son fils se devait de faire quelque chose pour la France. Le gaillard se pointe à nouveau le surlendemain comme convenu, et ils vont ensemble au bistrot du théâtre Antoine pour discuter. Mon grand-père lui dit "c'est d'accord". Et le gus rigole en disant "je le savais" et lui montre une carte pré-imprimée sur laquelle il ne manquait que sa photo et sa signature.

Qui était le monsieur en question ? Et bien, c'était Charles Pasqua lui-même ! En ces temps troubles, il allait recruter lui-même les militants un par un. C'est donc comme ça que mon grand-père est entré au Service d'Action Civique (que tout le monde connaît sous le nom du SAC). Il en a ainsi été membre de 1963 à 1969, et a été responsable pour la "section Ouest" de janvier 1967 à juin 1969 (2 mois après la démission du Général). Il y a beaucoup de rumeurs et (surtout) de légendes autour du SAC, très souvent entretenues par les intéressés. Par ego et/ou intérêt personnel (Debizet, Foccart qui balançaient eux-mêmes de fausses infos anonymes au Canard), mais en réalité largement fantasmées. (Ce n'est pas mon propos, c'est simplement pour remettre certaines choses au clair. Je reviendrai là-dessus très longuement dans le livre). Le "gros Charlie" (comme disait mon grand-père) savait qui il était et il l'a affecté à la "chasse aux bruns", comme ils disaient à l'époque. Il allait dans les coins où se réunissait la bande à Tixier puis celle de d'Orcival. Il prenait des notes, des photos, allait dans leurs troquets écouter leurs conversations, même dans leurs meetings et faisait remonter le tout en haut. Il a reçu une dizaine de lettres de menaces de morts d'Occident et d'anciens de l'OAS, insultes racistes à la clé, mais rien ne l'a fait dévier. Ils ne sont jamais passé à l'acte contre lui. Hélas, trois de ses camarades ont eu moins de chance. L'un d'entre eux a connu une fin tragique : il a été assassiné par les "ultras" en 1965 (juste après la présidentielle) et les deux autres ont eu leur magasin plastiqué en 1966.

 

Avant cela, lors de la présidentielle, Tixier appelle à voter Mitterrand. C'est comme une goutte d'eau qui fera péter le tuyau. J'évoquerai, également, dans le livre, ce dont Le Pen et Tixier sont responsables concernant l'attentat contre De Gaulle (le vieux tas de m*rde borgne ne s'en est d'ailleurs pas caché). À l'époque, tout comme les groupuscules gauchistes, Occident et la bande à Tixier étaient de vrais cancers, qui auraient largement eu les moyens d'être plus nuisibles que ce qui a été évoqué dans la presse. À ce propos, je peux vous raconter une anecdote qui sera dans le livre : mon grand-père est à l'origine du passage à la "bite* au cirage" (c'est une métaphore, bien entendu) de Devedjian en 1967 en ayant posté des tracts pour alimenter la parano dans le camp d'en face. Il y a eu ensuite Mai 68, le "mois pourri". Lorsque des groupuscules illégitimes électoralement entraînent derrière eux des milliers de personnes. Il est aujourd'hui établi que la moitié du groupe Occident ont rejoint l'extrême-gauche dans les barricades. L'autre a rejoint le futur RPR des années plus tard. Quand les fachos de gauche rejoignent les fachos de droite dans leur haine contre l'Etat. L'histoire est hélas connue : un camion qui tue un commissaire de Police et les manifs qui éclatent ensuite partout en province.


Puis le 29 mai, lorsque le Général disparaît pour aller chez Massu. Malgré les accords de Grenelle et la détente avec le PCF, les Gauchistes excités, et minoritaires, menacent l'Elysée. C'est alors que Jacques Foccart convoque tous les responsables et militants du SAC. Dans les faits, seul 1/3 d'entre eux répondront à l'appel. Mon grand-père fut de ceux-là. Ils se retrouvèrent dans la "cave", au siège du SAC, Rue de Solférino. Ils étaient environ 500. La veille de la grande contre-manifestation pro-gaulliste. Debizet, celui que tout le monde présente aujourd'hui comme le Croque Mitaine dans les médias, est littéralement entrain de "faire dans son froc" (dixit mon grand-père et Christian Poncelet). Tout comme Debré (père). On note les absences NOTOIRES (j'insiste) de Chaban, Boulin ou encore Fouchet. L'atmosphère est pesante et Yves Guéna (grand résistant, grand-croix de la Légion d'Honneur) prend la parole en premier et dit "voilà ce qu'on va faire, on va préparer une contre-manif demain. Il faut mobiliser les troupes, on les appelle un par un, et il faut qu'on soit au moins 200.000". Pasqua prend aussi la parole et dit "d'accord Yvo, mais on va même faire mieux : j'ai gardé les "outils" du maquis et si jamais ils essaient de marcher sur l'Elysée, on est là et on envoie l'artillerie tirer. Qu'on défende l'Elysée mieux que Rome putin !". À ce moment là, tout le monde applaudit. Guéna ajoute "Ok Charles, et si on est seulement 50.000, on se regroupe autour de l'Arc, on protège l'Elysée et on balancera partout que c'est un succès car les subversifs sont 20.000 à tout casser". Et puis Malraux arrive et tout le monde se tait. Il ne prononce pas de discours ce jour là, mais sa seule présence booste toutes les troupes présentes.

Le lendemain, il y eut 1 million de personne dans la rue. Aux cris de "Gauchos-Fachos", de "Mitterrand au poteau", "Cohn Bendit dehors" ou de "De Gaulle au pouvoir, Tixier, Mitterrand, Sartre à l'abattoir", tous ces manifestants, indéniablement, participèrent au sauvetage de la France. Tout le monde connaît ce qui a suivi dans l'Histoire : le retour du Général, le discours magnifique puis le raz-de-marée aux législatives. Et pourtant, mon grand-père me disait "j'ai eu tellement d'amertume après ça". Pourquoi ? "Déjà, parce j'ai la liste (que je publierai) de tous les "planqués du Gaullisme, ces put*ains de "cadres" de l'UNR qui se sont tirés en province pendant tout le mois de mai en imaginant déjà "l'après", prêts à pisser sur la tombe". Avant, ensuite, de venir se glisser en tête de cortège lorsque celui atteignit le million de personne, vêtus leur écharpe d'élus. Parce que la manifestation fut instrumentalisée par des nains. Jusqu'à Sarkozy puis Fillon. Ces gens dont les valeurs n'avaient rien en commun avec les leurs. Fin de l'interlude. Suite à cela, mon grand-père rentre chez lui, le sentiment du devoir accompli. On lui propose un siège aux législatives, qu'il refuse. Puis, comme il le souhaitait, il retourne à sa vie paisible.

Il sera présent aux funérailles du Général à Colombey-les-deux-Eglises. Lorsque Pompidou est élu, il reçoit un coup de fil de Foccart. Celui-ci lui demande alors "est-ce que tu veux toujours t'engager ?" Mon grand-père répond "j'ai déjà tout donné, et la dernière Figure est partie". "C'est pas grave", dit Foccart. "Ce que tu as fait pour De Gaulle, tu le feras pour Pompidou". Mon grand-père rétorque sèchement "Pompidou le banquier ? Et quoi encore ?" puis lui raccroche au nez. C'est là son dernier acte politique. Il ne sera plus jamais dans les "petits papiers" ni invité aux réunions et ne renouvellera jamais son adhésion à l'UDR après 1970. Il ne s'est plus jamais engagé en politique jusqu'en 2002 et la très brève campagne présidentielle de Pasqua, son vieux camarade, à qui Chirac aura fait porter le chapeau de toutes les salop*ries qu'il a pu faire (ce sera aussi dans le bouquin). Peu avant sa mort il m'a dit "j'ai voté 4 fois depuis 1969. Marie-France en 81, non à Maastricht en 1992, Chevènement en 2002 et non à l'UE en 2005". Comme un testament politique. Comme il me le répétait si bien "souviens toi mon grand, il y a trois extrémismes : le fascisme, l'extrême gauche et le libéralisme". Un poncif. Mais beaucoup ne l'ont que trop compris ou répété. Sans jamais se résoudre à l'admettre ou à le combattre. "De toute façon, je m'en bran*le, dit-il, c'est derrière moi et j'ai pas envie de vivre trop longtemps pour voir la petite fille Le Pen au pouvoir". Telle une prophétie. Décidément, tu n'auras été qu'un cynique jusqu'au bout.

Les "noirs secrets" dont j'ai parlé sur le topic faits divers viendront dans mon livre. Comme "histoire du SAC" d'Audigier ou "Histoire secrète de la Ve", il n'intéressera sans doute pas grand monde en dehors des aficionados des arcanes Vénitiennes. Mon grand-père n'a pas changé le Monde. Peut-être contribua-t-il, à son très modeste niveau, à sauver l'Etat. Aussi, il fut placé sous mandat d'arrêt international en 1971 par la dictature des Colonels en Grèce pour "Haute-trahison". Cela, naturellement, n'a jamais été suivi d'effet. Les Colonels sont tombés en 74 mais, depuis lors, il refusa de retourner dans sa ville natale, se contentant de "retours aux sources" à Thessalonique ou Triglia, sans jamais remettre un pied dans "cette ville qui sent le moisi".


Ses obsèques auront lieu jeudi au cimetière de Choisy, sans cérémonie religieuse, dans la plus stricte intimité où 15 personnes maximum seront admises. Seule sa famille directe ainsi que 2 de ses anciens camarades de l'UNR (que je ne citerai pas ici) seront autorisés à y assister. Henri Guaino, et Marie-France Garaud (si son état lui permet de venir) seront les deux seules personnalités "de renom" tolérées, Poncelet n'étant plus en mesure de se déplacer. Mon grand-père a refusé à deux reprises la Légion d'Honneur, avant de l'accepter des mains de son ami Yves Guéna en 2001. Je tenais aussi à apporter un éclairage : j'ai été séparé de lui durant des années pour de sinistres raisons familiales. Et malgré cela, nous avons fréquenté les mêmes cercles, assisté aux mêmes conférences, connu les mêmes personnes. Cela ne nous a pas rapprochés. Ni éloignés. Sans doute le Mal se cache-t-il dans la noirceurs, voulant que deux parallèles ne puissent se rencontrer. Sans doute existe-t-il un atavisme de la pensée. Et c'est bien là l'héritage le plus précieux qu'il me lègue et m'a chargé de transmettre. Non, il ne sera pas nécessaire de "tout dire". Mais il faudra, selon sa volonté, dévoiler un peu de l'obscur que renferme la République. Non au nom d'une quelconque "transparence" mais d'un idéal. Celui d'une certaine idée de la France. Qui méritera, quoi qu'il arrive, d'être sauvée.


Antio o Zacharia, o pappou mou ! En te souhaitant un bon voyage, et de bien te marrer là-haut, parmi tes vieux potes. Que la Sainte-Vierge et le Seigneur accompagnent ton âme ! Sto Onoma tou Patéra kai tou Giou kai tou Agiou Pnévmatos. Amen.

 

La bise El Greco !

Ton pote gaucho

 

Une pensée pour la tante de ton grand-père et tes arrières grans parents, des héros ordinaires.
Écrire doit te faire le plus grand bien.

 

Sacré bel hommage que tu lui rends là. Très intéressant à lire.

 

J’achèterais et lirais ton livre avec grand plaisir!

 

Je prefererais qu il me le dedicace et me l'offre.

 

@VinnieJones : c'est une sacrée histoire que celle de ton grand-père. J'ai été particulièrement sensible à son parcours qui l'a conduit à s'intégrer en France, malgré son arrivée sur le territoire dans un contexte difficile. Et même si je ne partage pas ton enthousiasme concernant Pasqua - compte-tenu de la batterie de casseroles qu'il traine derrière lui - je le comprends mieux à travers ton récit. Tes petites anecdotes vont presque me donner envie de réinvestir le terrain politique
Pour ce qui est de ton livre, je le lirai avec plaisir

 

Ça y est nous avons pu dire au revoir à mon grand-père à midi. J'ai passé l'après-midi avec ma maman, son beau-fils, le reste de sa belle famille et ses deux vieux amis et nous avons pu échanger nos souvenirs. Les deux personnalités que j'ai citées n'ont pas pu venir, pour des raisons diverses, mais nous ont téléphoné ce matin pour s'excuser et nous ont envoyé des messages très touchants que nous avons lu lors du dernier hommage.

Je vais prendre quelques jours de repos puis laisserai passer quelques semaines avec des sujets plus légers pour m'occuper l'esprit, car je ne peux pas rester inactif à ressasser (ça ne me réussit jamais). Je ferai un compte-rendu sur les espoirs grecs pour Footballski avant de consacrer mon temps et toute mon énergie à écrire ce livre.

Je n'ai pas encore fait de plan précis. Étant donné qu'il y a eu beaucoup de digressions dans nos conversations, je ne sais pas comment "organiser" tout ça. Mais je trouverai ! Comme il le voulait, ça sera du brut de décoffrage, sans coupe et sans retouche, juste une mise en forme. Je sais que tu partages pas mon avis sur l'autre Charles, mais tu vas en apprendre de belles dans le bouquin où finalement, en politique comme ailleurs, les vraies fripouilles ne sont jamais celles qu'on croît... En tout cas, je vous tiendrai au courant de l'avancement

Merci pour ton message en tout cas, l'ami. Et encore merci à tous ! Comme à toi, à @marseillais29 et à @OMali (et aux amis du fofo qui le souhaitent) , je vous enverrai avec plaisir exemplaire dédicacé

 

https://www.msn.com/fr-xl/actualite...tre-la-cour-pénale-internationale/ar-BB15odWU

 

Décidément, il n'aime pas les enquêtes judiciaires.

 

Put** mais quelle saloperie cette maladie ! Dire que ma mère l'a eue pas plus tard que mardi et qu'elle pensait venir jeudi si elle le pouvait et qu'elle a envoyé un mot. Elle était totalement lucide 48h avant. Ah non pas elle ! Là, je vais devenir dingue
https://www.lefigaro.fr/actualite-f...portee-disparue-dans-les-deux-sevres-20200613

 

La faiblesse des Français, la soumission des allemands, le double jeu toxique et dangereux des italiens, la lâcheté Européenne et les tergiversations US... La stratégie du "Je prends et tant qu'on me laisse faire je continue" d'Erdogan. Et ça donne des islamistes au pouvoir en Libye, en partie contrôlés par le Qatar et la Turquie qui va pouvoir exercer son chantage à l'immigration sur les deux fronts principaux. Qui va renforcer les islamistes de la bande sahélienne encore plus et déstabiliser ces pays qui n'ont pas besoin de ça. Et bien sûr, redessiner les frontières maritimes au détriment de la Grèce et de Chypre, membre (souvent oubliés ou ignorés au choix) de l'union Européenne eux aussi.

Face à la lâcheté Européenne, les seuls qui peuvent encore changer les choses en Libye sont les Algériens ( qui traditionnellement n'interviennent pas en dehors de leurs frontières) et les Égyptiens. Les Tunisiens craignent aussi la présence des frères musulmans et la liberté accordée aux divers groupes islamistes près de leurs frontières. Et ils ne veulent pas d'une situation à la Syrienne ou les Ottomans se mettraient à soutenir fortement Ennhada (liée aux F.M.) et leurs affidés armés pour déstabiliser le pays et tenter d'y prendre le pouvoir. Les branches armées y sont déjà présentes en s'attaquant au secteur du tourisme notamment, pendant que la branche politique fait semblant de se désintéresser des questions religieuses pour se rendre respectable et gagner des soutiens. La présence directe des Turcs le long de la frontière Libyenne serait une catastrophe pour ce pays. Mais la Tunisie est un petit pays qui ne peut pas grand chose et qui a déjà d'importants problèmes en interne à régler.

 

La procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, a annoncé samedi 13 juin l’ouverture d’une enquête préliminaire sur de possibles fraudes aux procurations de militants et de candidats Les Républicains (LR) avant le second tour des municipales à Marseille.

Dans le cadre de ces investigations, une perquisition a eu lieu samedi matin au local de campagne de la tête de liste LR, Martine Vassal, selon une source proche du dossier contactée par l’Agence France-Presse (AFP).

Jeudi, un reportage diffusé au journal de 20 heures de France 2 et un article du magazine Marianne révélaient, simultanément, une série de pratiques de colistiers de Mme Vassal dans les 4e et 6e secteurs de la ville, où les listes LR sont en difficulté.

Des images tournées en caméra cachée dans la permanence de la candidate montrent une collaboratrice faisant signer à une électrice marseillaise ce qu’elle appelle « une procuration simplifiée ». Un document, qui, assure-t-elle, évite de se déplacer au commissariat et de passer devant un officier de police judiciaire. Dans Marianne, c’est une élue LR du 6e secteur qui propose, dans des conversations enregistrées par une autre électrice avec qui Le Monde a également été en contact, le même type de « procuration simplifiée ». Cette fois, la signature du mandant n’est même pas demandée. « Le commissariat nous poinçonne toutes les procurations qu’on leur amène », explique l’élue.

https://www.lemonde.fr/politique/ar...procurations-frauduleuses_6042714_823448.html