Philippe Saint-André a décidé de s'attaquer frontalement à la plus grande problématique du rugby français, réputée insoluble : réconcilier les clubs et le XV de France. Pour offrir, enfin, à "la vitrine du rugby français", les moyens de ses ambitions et espérer rivaliser, sur la durée, avec les nations majeures qui ont toutes donné la priorité à leur équipe nationale. Suite et fin de notre entretien avec le manageur tricolore, avant le début du Tournoi des six nations, dimanche enItalie. A lire également : Un rugby novateur, oui c'est possible ! On a l'habitude de dire qu'en termes de moyens alloués, l'équipe de France n'est pas favorisée par rapport aux clubs. La mise à disposition des internationaux, salariés des clubs, pose un problème qui semble éternel... Ce que je dis, Bernard Laporte l'a dit pendant huit ans et Marc Lièvremont l'a dit pendant quatre ans. Concernant la disponibilité des joueurs et la préparation des compétitions hors Coupe du monde, on est devenu la dixième nation mondiale. Donc, ça veut dire que les autres nations nous sont passées devant. Pour le Tournoi, par exemple, l'Italie a récupéré ses joueurs dix jours avant nous ! En juin prochain, a lieu la renégociation de la convention qui lie la FFR et la LNR, notamment pour les règles régissant la mise à disposition des internationaux par les clubs en faveur de l'équipe de France... [h=2]Oui, on a l'opportunité de procéder à une véritable évolution. Et l'évolution, ce n'est pas seulement pour l'équipe de France de Saint-André pour les trois prochaines années, mais bien pour donner de nouveaux moyens à la vitrine du rugby français pour les quinze prochaines. Si on donne la possibilité à l'équipe de France dedevenir championne du monde, les répercussions seront bénéfiques pour tout le monde, pour la fédération comme pour les clubs.[/h]Ce n'est peut-être pas un hasard si on a été trois fois finalistes de la Coupe du monde (1987, 1999, 2011), mais qu'on n'a jamais été champions du monde. Il faut que tout le rugby français se donne les moyens et donne les moyens à nos 33 "pépites" de se maintenir au plus haut niveau. Il faut imaginer quelque chose de cohérent et d'intelligent pour nos 33 meilleurs joueurs. Prenez la tournée d'automne. Quand on a des joueurs frais, mentalement et physiquement, on est capable de battre toutes les nations au monde. Donc, je suis tenace et je me battrai pour les quinze prochaines années. Concrètement, que préconisez-vous ? Cela passe par un réaménagement du calendrier. Par le nombre de matches disputés par les internationaux sur une saison. Je veux aussi me battre sur l'instauration de phases de récupération et de ce que j'appelle les "phases de développement" pendant lesquelles le joueur peut évoluer techniquement, physiquement, retravailler ses gammes, se régénérer. Et cette phase de développement n'existe plus dans le rugby français car il y a onze mois de compétition. Il y a des choses que l'on veut mettre en place, avec les clubs, avec les joueurs... La santé du joueur doit être au cœur du débat. Là, sur le groupe de 33 qu'on a annoncé, il y a déjà eu plusieurs défections en l'espace de trois jours. Et, bizarrement, ceux qui ont le plus de pépins sont ceux qui ont le plus de temps de jeu. Vous demeurez un peu flou... Déjà, on peut dorénavant se réunir à 33 en début de stage. Ce qui est bien car on peut travailler en opposition. En plus, on peut faire goûter à de jeunes joueurs à fort potentiel le parfum du très haut niveau. C'est une vraie avancée. Nous avons également gagné une journée de stage en avançant la date de la dernière journée de Top 14. Après, ce que j'aimerais, c'est que, par exemple, les joueurs sélectionnés pour une tournée modifient leur temps de récupération de retour en club. Ils disposent de quatre semaines de vacances, et dès la cinquième semaine ils disputent des matches amicaux... Non. On aimerait qu'il y ait trois semaines de vacances, pas quatre, mais qu'il y ait cinq semaines de "phase de développement". Comment allez-vous faire pour faire accepter une telle évolution ? Vos prédécesseurs s'y sont tous cassé les dents. (Hésitant.) Ben... Je ne veux pas qu'on dise que je suis une pleureuse, mais je veux que l'on dise, les médias notamment, que j'insiste beaucoup sur ce sujet. Depuis un an, ma communication va dans ce sens. Et je le dis même quand l'équipe de France gagne... Mais je crois qu'il y a une vraie prise de conscience. On a un problème en France : nos jeunes joueurs ne jouent pas assez car il y a beaucoup d'étrangers en Top 14 et nos 33 meilleurs, qui jouent, le font beaucoup trop. Il y a une adaptation cohérente à opérer. A un moment donné, il faut arrêter de dire que l'équipe de France est la priorité. Il faut le montrer.
Pensez-vous que les clubs peuvent lâcher du lest ? J'espère réussir à fédérer. Avec Yannick Bru et Patrice Lagisquet, on connaît la problématique des clubs. On en a tous entraîné. Quand on connaît la pression qui pèse sur les entraîneurs de clubs, elle est incompatible avec le calendrier international. Et le calendrier international est prévu pour durer un siècle. Il ne changera pas. Si les Anglais ne jouent pas quatre tests en novembre, période durant laquelle ils font rentrer 20 millions de livres dans leurs caisses, leur système ne fonctionnera pas. Bref, on ne les fera pas changer d'avis sur une refonte du calendrier international. Le seul moyen, c'est de se mettre autour d'une table et d'imaginer des règles intelligentes, cohérentes et sûrement financières en termes de compensation de la part de la Fédération vers les clubs. Mais ça, c'est le président de la FFR et Serge Blanco qui s'en occupe. Disons que nous, on travaille sur le dossier. On a des choses à proposer. Lesquelles ? Je suis obligé de rester dans le flou pour le moment. L'idéal ne serait-il pas derenverser le problème et d'avoir les joueurs internationaux sous contrat avec la Fédération, comme le font toutes les nations majeures ? En France, on a une grosse culture club. Et c'est ce qui fait aussi le charme de notre rugby. En revanche, je le répète, il faut qu'on trouve une adaptation pour nos 33 meilleurs joueurs. Vaut-il mieux s'entendre avec Serge Blanco, président du Biarritz Olympique mais aussi pressenti pour prendre à l'avenir la présidence de la FFR, pour faire passer de telles réformes ? (Il rigole franchement.) Je discute beaucoup avec lui. Il est président de club. Il connaît bien le dossier... Mais il y a quand même la Ligue. Il y a d'autres interlocuteurs. Il faut prendre l'avis des joueurs car ils sont au centre des débats. Ce sont eux les musiciens. Il y a une vraie prise de conscience au sein du syndicat des joueurs, Provale. Si la convention n'est pas renégociée comme vous l'entendez, seriez-vous prêt à démissionner ? Pour l'instant, ce n'est pas d'actualité. Mais vous y pensez comme un levier dans la négociation ? (Hésitant.) Il y a peut-être d'autres leviers... Voilà ce que je dis. Pour l'instant, on a travaillé sur des propositions d'aménagement qui vont être portées par les personnes importantes à la Ligue, à la Fédération, au syndicat des joueurs... Mais c'est sûr que ce n'est pas en plaquant deux morceaux de rustine qu'on vaavancer. A quelques mois de la renégociation, un consensus se dégage t-il ? Etes-vous optimiste ? (Il ricane.) Pour l'instant, euh... On va voir. Ce combat, vous l'aviez intégré au moment de votre prise de fonction ? Oui. Je savais que la renégociation était proche. J'aimerais pouvoir dire que le prochain sélectionneur n'a plus qu'à se concentrer sur la stratégie de jeu et gagnerla compétition. Qu'il n'ait pas besoin de faire un 110 m haies quand les autres nations courent un 100 m plat. Qu'il soit dans les starting-blocks à la même hauteur que les autres.
[h=1]Leandro d'accord avec le RCT[/h] Leandro Castrogiovanni en défense avec le XV d'Italie sur l'Ecossais Nick DeLuca. (L'Equipe) Le pilier italien Leandro Castrogiovanni (30 ans, 1,88 m, 118 kg, 91 sélections) a affirmé vendredi dans une interview à la radio américaine ESPN être sur le point de rejoindre le RC Toulon après six années avec Leicester. «J'ai déjà trouvé un accord avec Toulon, mais il me reste un an de contrat avec Leicester, a-t-il expliqué. Les deux clubs sont en train de se mettre d'accord. En théorie, tout est réglé. J'attends donc avec inquiétude que cela se fasse car ce sera un grand changement. Ce sera ce qui me convient car je joue peu et je veux jouer un peu plus.», a-t-il expliqué. Triple champion d'Angleterre, il est cette saison remplaçant, rentrant régulièrement à l'heure de jeu à la place de l'international anglais Dan Cole. Il sera en revanche titulaire dimanche à Rome avec le XV italien pour le match face au XV de France.
L'Irlande attaque fort Dans le sillage d'un Brian O'Driscoll retrouvé, succès méritoire de l'Irlande à Cardiff (30-22) face aux Gallois, vainqueurs du Grand Chelem 2012. Toby Faletau plaque Sean O'Brien mais c'est l'Irlande qui passe sur le ventre des Gallois et remporte le premier match de ce Tournoi 2013. (Reuters) Il n’y a pas que l’épidémie de deuxième-lignes au pays de Galles pour expliquer la chute des Diables rouges, à Cardiff, devant leur public. Un jeu stéréotypé, des ballons perdus au sol, trop de précipitation, pendant quarante-cinq minutes, les premières : les vainqueurs du Grand Chelem 2012 ont perdu toute chance de réaliser le doublé. Ils ont donné, par leur ouvreur Biggar, le coup d’envoi de l’édition 2013 mais les Irlandais ont créé la première surprise en l’emportant, 30-22. On attend beaucoup du retour de Brian O’Driscoll après 18 mois d’absence pour cause de blessures diverses. Le centre irlandais (120 sélections) est resté, à 34 ans, le génie du jeu qu’idolâtre toute une nation. Premier ballon d’attaque, course rentrante, trois défenseurs fixés sur la passe et essai pour l’ailier Zebo (11e). Le cavalier seul irlandais se poursuit. Trois buts de Sexton en première mi-temps s’ajoutent à une action opportuniste et spectaculaire conclue par le pilier Healy (24e) derrière un contre de Best sur Biggar et un jonglage « à la Beckham » signée Zebo pour garder le ballon en vie. 23-3 pour l’Irlande à la mi-temps : le Millennium stadium est aphone. Trop tardif, le réveil La seconde période démarre sur le même mode, les Gallois contre-attaquant de façon désordonnée, cueillis par O’Driscoll, encore lui (43e, 30-3). Humiliés, les Gallois se réveillent alors. L’ailier Cuthbert inscrit un magnifique essai (48e, 30-10), entaché d’un écran du centre Jamie Roberts qui bloque deux défenseurs irlandais. Les Diables rouges multiplient les attaques, les relances, les passes. L’Irlande défend becs et ongles dans le sillage d‘un Sexton intraitable et du roc O’Brien. Mais réduite à quatorze après le carton jaune de Best pour faute au sol (58e), elle cède face à Helfpenny lancé le long de la touche (30-15, 59e). Plus que vingt minutes à jouer. Match débridé, désormais totalement dominé par des Gallois euphorisés qui alternent crochets, percussions et longues passes. Nouveau carton jaune irlandais. Les dix dernières minutes touchent au paroxysme. Poussés par tout un peuple, les Gallois campent devant la ligne d’en-but adverse mais manquent la dernière passe. O’Driscoll, omniprésent, passe à la mêlée mais ne peut bloquer le pilier remplaçant Mitchell, véritable homme-obus lancé tête baissée pour l’essai (76e, 30-22). Réaction méritoire de nos prochains adversaires (samedi 9 février, 18h, au Stade de France) mais trop tardive. Richard ESCOT
L'Angleterre est lancée Le XV de la Rose n'a pas manqué son entrée en lice dans son jardin de Twickenham en dominant l'Ecosse (38-18 ). Il faudra compter sur la nouvelle garde anglaise. Chris Ashton a inscrit un essai. (Reuters) Ça dure depuis 1983. Trente ans que l’Ecosse subit la loi de l’Angleterre à Twickenham. Une nouvelle fois le XV du Chardon a montré ses limites face à celui de la Rose (38-18 ). Une mi-temps durant, les Ecossais ont pourtant tenu tête aux Anglais. Une période où aucune équipe n’a véritablement dominé, chaque formation se partageant les temps de supériorité, mais où les Ecossais ont abandonné trop de points en raison d’une trop grande indiscipline au sol. Dommage car Maitland avait montré la voie dès la 10e avec un superbe essai initialisé par une relance pleine d’autorité de Hogg (3-5). Mais la défense écossaise montrait déjà des signes de faiblesse avec des espaces béants et trop d’hommes dans les rucks. A la demi-heure de jeu Ashton concluait une grosse percée de Launchbury en tendant le bras jusque derrière la ligne écossaise (16-8 ). La Rose prenait un avantage qui allait s’avérer décisif. L'Ecosse craque avant l'heure de jeu Surtout qu’au retour des vestiaires, les Ecossais montraient leurs réelles carences du moment face à une équipe qui leur mettait beaucoup de pression sur chaque phase de conquête. Dépassés par la vitesse anglaise qui jouait en avançant et la vista de la charnière Youngs-Farrell, les Ecossais devenaient spectateurs d’un match qui leur avait définitivement échappé. Twelvetrees faisait un premier break (44e, 26-11) sur une action qui voyait l’Angleterre perdre Morgan. A la 53e, Launchbury avait fait le plus dur pour un nouvel essai, mais il était annulé par M. Rolland à cause d’un mauvais geste de Tom Youngs qui prenait un carton jaune. Ce n’était que partie remise puisque une minute plus tard l’autre Youngs faisait une superbe percée relayée par une passe lumineuse de Farrell pour Parling (31-11). Ce break-là était définitif. Les Anglais ne baissaient pas de rythme et la bonne santé retrouvée de la mêlée écossaise n’allait rien changer au résultat final, pas plus que le superbe essai de Hogg (71e, 31-18 ). La nouvelle garde anglaise a prouvé que sa victoire sur les All Blacks en novembre n’était pas simplement due à la fatigue des champions du monde. Le Tournoi anglais est lancé. Bertrand LAGACHERIE
Les italiens ont clairement progressé ces dernières années, fini les -30 qu'on leur infligeaient à une époque. D'autant qu'ils n'ont vraiment pas l'air impressionné par un XV de France trop souvent irrégulier, enchaînant les bons matchs et les très moyens.
C'est comme en foot on fait qu'acheter des étrangers, les français ne jouent plus et ne jouent plus ensemble en club. Comment tu veux être bon en Equipe de France après. Et il y a aussi le problème de calendrier qui crève les joueurs comme il l'a évoqué precedemment. Et avec tous le fric qui arrive dans les clubs, les joueurs voudront plus se blesser en edf pour jouer en club. Une footbalisation en somme.
Oui ils se sont bien amélioré aussi, ça c'est incontestable. Mais quand je vois l'equipe de France pénalisé en mélée comme ça... On se fait litteralement bouffer par les Italiens.
Puis ce jeu au pied français très hasardeux, peu de touches trouvées puis des renvois abusifs et inutiles dans le camp adverse. C'est vraiment insuffisant, presque inquiétant cet après-midi face à de surprenants italiens qui méritent la victoire.
eh voila putaiiiinnnnnnn 2 ans d'affilé qu'on se fait ***** la bas. Non honnetement le déchet dans le jeu c'est hallucinant. Sa faisait longtemps que j'avais pas vu l'équipe de France de rugby dans un aussi sale état. :shock:ensif:
allez-y allez-y continuez de nous prendre systématiquement de haut !! ... prenez nous pour des guignols ! ...
Laporte : « L'Italie est incapable de nous mettre un essai » cte suffisance...bien vu l'aveugle. c'est la dream team en même temps, tu peux pas test.